Tu as besoin de quoi, pour écrire ?

D’un ordinateur et de calme. Pas de musique, personne qui me parle, et je ne supporte pas le bruit de la télé quand je travaille. Je sais, c’est lourd pour celui qui constitue mon entourage… En échange, il gagne l’exclusivité de la première lecture.

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Ca te prend combien de temps, d’écrire un roman ?

Le premier tome a mis douze ans à sortir. Le second, six mois. Maintenant, je pense pouvoir écrire un livre en huit à dix mois, en fonction des contraintes de ma vie professionnelle et personnelle. C’est quelque chose de très prenant, surtout quand on approche de la fin. Cela vous est sans doute déjà arrivé de ne pas réussir à éteindre la lumière jusqu’à trois heures du matin à cause d’un bouquin que vous ne pouviez plus poser ? Et bien sur la fin d’un livre que j’écris, c’est pareil. Sauf que la lumière qui reste allumée jusqu’à trois heures du matin, ça dure pendant un mois. Tout ça pour dire que la vitesse d’écriture est une fonction du temps croissante par morceau. Et ouais.

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Comment décrirais-tu ta relation avec Peter Agor ?

Sans passer pour une schizophrène ? Bon, je vais essayer. Quand j’avais dix-huit ans, Peter aurait été le garçon que j’aurais rêvé de rencontrer pour en tomber amoureuse. Un type maladroit, un peu timide, farci de doutes, mais sensible, et avec un sens aigu de l’auto-dérision – ce qui fait son humour et à mes yeux son charme. Quelques années plus tard, il est devenu le petit frère que je n’ai jamais eu, qui se débat toujours avec ses questions existentielles mais parvient au fil de ses aventures à trouver quelques réponses – et beaucoup de nouvelles questions.

Si ça se trouve, l’âge aidant, je vais finir par le considérer comme mon fils.

Ca y est, je flippe.

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Tu penses quoi du téléchargement illégal ?

Ah, tiens, c’est vrai que je suis légitime pour répondre à la question vu que je publie essentiellement sur le Web, lieu de tous les crimes cybernétiques (à ne pas confondre avec cynégétique – un domaine pas exempt de crimes non plus mais c’est une autre histoire).

Principe fondamental : je suis contre le fait que l’on vienne brider une avancée technologique pour des considérations de droit d’auteur. A mon humble avis, c’est ce dernier qui devrait s’adapter à la technologie et non le contraire. Ca s’appelle aller dans le sens de l’histoire. Ceci étant dit, la problématique est sans doute différente pour la musique, les films et les livres. Un musicien peut faire des concerts. Un film peut être diffusé au cinéma. C’est cette valeur-là qui ne peut pas être reproduite par le téléchargement d’un mp3 ou d’un divx. C’est logiquement sur cette valeur-là que l’essentiel de la rémunération des artistes devrait être basée. Le reste, c’est du bonus. De l’amateurisme (et je n’ai rien contre l’amateurisme, je trouve que beaucoup d’amateurs font des choses remarquables). Alors oui, il faudra sûrement réduire le cachet de certaines stars et la participation versée aux majors. Et mettre en place cette fameuse licence globale – je vous fournis quand vous voulez les spécifications de la plate-forme universelle qui permettra de savoir combien de hits décroche n’importe quel film, n’importe quel morceau téléchargé. Bien sûr que tout le monde l’utilisera puisqu’elle sera gratuite et qu’elle référencera tous les contenus dans le format optimum. Bien sûr qu’elle sera mondiale, que c’est possible, Amazon et iTunes l’ont fait. Bien sûr qu’elle sera disponible dans toutes les langues. Bien sûr qu’elle permettra à un Esquimau du Groenland de découvrir le chant traditionnel zaïrois. Bien sûr qu’elle sera compatible avec l’iPod, Android et Silverlight. (Excusez-moi , déformation professionnelle).

Venons-en au livre. Il est plus facile de dématérialiser une musique ou un film qu’un livre. Ce dernier reste pour moi l’objet papier que l’on peut trimbaler dans le métro, à la plage, ranger dans une bibliothèque, laisser trainer sous le lit. Qu’on peut prêter, aussi. Ca changera peut-être avec l’avènement des livres numériques – auquel cas, ma plate-forme universelle saura aussi s’en occuper –. Mais en attendant, qu’on pirate un de mes pdf pour économiser 2€50, ça m’en touche une sans bouger l’autre (d’oreille).

Et puis un dernier mot sur un argument que j’ai souvent entendu et qui me fait beaucoup rire : la baisse de la rémunération des artistes risquerait de nuire à la création. Plus personne ne voudrait composer de la musique, faire des films, écrire des livres, si on n’autorisait pas le tracking de l’adresse IP et la coupure fissa de la connexion Internet aux méchants téléchargeurs. C’est ignorer ce qu’est la création. Un besoin qui vous saisit aux tripes. Qui vous empêche de trouver le sommeil. Qui vous apporte tout le bonheur du monde. On écrit (compose ? filme ?) parce qu’on ne peut pas faire autrement. Ce ne sont certainement pas tous les écrivains aujourd’hui adulés et qui ont en leur temps fini dans le ruisseau qui diront le contraire.

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L’auto-promotion, ça marche ?

Hmm. Comment dire. Il y a des gens qui sont payés très cher pour assurer la promotion de tout type d’œuvres. Ils gagnent souvent plus que les auteurs eux-mêmes. Je me dis qu’il y a sûrement une bonne raison à ça, et que si la compétence « faire la promo de » est mieux valorisée que celle de « écrire un  bouquin de 300 pages », c’est parce qu’elle doit être plus rare, plus pointue, plus technique, qu’elle requiert davantage de connaissances, de savoir-faire… Je n’ai pas de connaissances ou de savoir-faire particulier dans ce domaine. J’apprends. Je poste sur des forums où je pense trouver un écho. Je demande à ceux-qui-ont-lu de me laisser un petit commentaire sur Lulu et d’en parler autour d’eux. Je suis ravie s’ils mettent un lien sur leur blog quand cela s’y prête. J’essaye d’intéresser une radio locale à mon histoire. Après, je pourrais aller faire les marchés avec des exemplaires de la Tentation sous le bras, me poster à la sortie des lycées, prendre le Président en otage (c’est une b.l.a.g.u.e., n’appelez pas la DST s’iou plaît…) En fait, l’auto-promo c’est beaucoup de bouteilles jetées à la mer. Qui attendent qu’un type les décapsule, les boive, et trouve ça bon. Alors oui, ça peut marcher. Faut juste aller chercher les types qui ont soif un par un.

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Sérieux, ton rêve ultime, c’est quoi ?

Vivre dans un château-fort bourré de passages secrets, avec des armures dans tous les coins, une rivière souterraine (à 26°C), une fontaine à chocolat, une bibliothèque contenant tous les bouquins de la terre (avec des boiseries, la bibliothèque). La rivière souterraine devra se jeter dans l’océan et le château-fort en question se situera aux Seychelles. Au bord de la mer.

Fallait pas demander, aussi.

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Ecrire, ça rapporte ?

Non. A 98%. D’après les stats, seuls 2% des auteurs publiés en France peuvent vivre grâce à leur plume/clavier d’ordinateur. Si vous ne vous appelez pas Werber, Levy (Marc) ou Vargas, vous pouvez espérer gagner de 1000 à 10 000€… par an ! Ca correspond en gros à la vente de 500 à 5000 bouquins, sur lesquels l’auteur touche une commission de 10 à 15% en fonction du contrat signé avec son éditeur. Moi, je ne suis pas concernée, je ne suis même pas éditée J. Mais si quelqu’un est intéressé par l’adaptation au cinéma de la Tentation (avec des stars américaines de préférence)… Ou par la confection de poupées en plastique à l’effigie de Peter Agor…  Ou de porte-clés inspirés par le chat Perlipopette… Là j’aurais peut-être une chance d’accomplir mon rêve ultime – rajouter une piscine dans mon jardin. Bon, en attendant, je peux gonfler une pataugeoire, aussi. Je vais y réfléchir.

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Pourquoi le premier tome est-il en téléchargement gratuit ? Et pourquoi les suivants sont-ils payants ?

Je veux donner la possibilité aux gens de se faire une idée de ce qu’est La Tentation à un coût minimal – en l’occurrence, avec juste quelques clics de souris. Et puis, qu’on le veuille ou non, l’argent reste ce qui sert à mesurer la valeur des choses en ce bas monde. En tant qu’auteur, c’est toute la différence que je fais entre celui qui télécharge un livre qu’il ne lira jamais (un peu comme s’il téléchargerait du Lara Fabian en peer-to-peer, me dites pas que c’est pour écouter…) et celui qui accepte de rentrer son numéro de carte bleue et de renoncer à un paquet de fraises Tagada parce qu’il a été attrapé par l’histoire et qu’il veut en connaître la suite. Non, je ne vais pas devenir riche.  

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Pourquoi le choix du site d’auto-édition lulu.com pour publier tes romans ?

J’ai découvert assez rapidement que trouver un vrai éditeur demandait quasiment autant d’efforts que d’écrire un livre – et c’est beaucoup moins amusant. Lulu m’a permis de rendre disponible mes livres en téléchargement mais aussi en bouquins-qui-ressemblent-à-des-vrais et qu’on peut mettre dans sa bibliothèque. Et ce, à un prix équivalent – frais de ports compris – à  ce que l’on trouve dans une librairie. A ne pas confondre avec l’édition à compte d’auteur – 100% d’arnaque, où le pigeon-écrivain se retrouve à avancer des sommes faramineuses…  le plus souvent pour envoyer, in fine, ses exemplaires surnuméraires au pilon. La publication à la demande permet de n’avancer aucun frais. Les services de Lulu ne me coûtent rien – je leur verse 20% de ce que je gagne par livre, quand je gagne quelque chose. En revanche, à moi de faire ma promo !

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Si Kylie Ravera est une fille, pourquoi Peter Agor est-il un garçon ?

Ah. Bien. De la difficulté d’écrire à la première personne en changeant de sexe. Je prends. Alors au départ, les aventures de Peter Agor étaient rédigées à la troisième personne. C’est sous cette forme que les nouvelles originelles  – sensiblement éloignées des romans – ont été propagées parmi mes lecteurs en classes prépa. Lorsque j’ai repris ces premiers jets pour en faire quelque chose de plus lisible, je suis longtemps restée bloquée par un ton que je n’arrivais pas à trouver. Le déblocage s’est produit quand j’ai tout repassé à la première personne. J’ai eu avec un de mes lecteurs un échange intéressant sur le côté « féminin » que peut avoir mon héros. Je l’assume. En tant que fille, je le trouve attendrissant. Et puis c’est peut-être une tendance de notre société actuelle de faire tendre la différence entre garçons et filles vers le flou. J’ai deux exemples –à mon sens réussis – de changement de sexe entre l’auteur et son héros : l’Assassin Royal, de Robin Hobb et les Aventures de Thursday Next par Jasper Fforde. J’espère avoir réussi à créer un personnage aussi crédible psychologiquement que les leur. Flaubert et Mme Bovary, c’est une autre affaire… En tout cas, Peter Agor, ce n’est pas moi. Enfin, je crois.

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