On lui reproche quoi, au juste, à la Tentation de la pseudo-réciproque ?

Contrairement à ce que pourraient laisser penser certains posts de ce blog, LTPR ne me vaut pas que des messages de fans énamourés qui m’envoient de jolies photos. Au prix d’une contorsion un peu douloureuse, je vais venir me planter moi-même un couteau dans le dos en évoquant ici ce qu’on lui reproche le plus souvent.

- Un style plat comme une limande

(Vous savez, d’ailleurs, à quoi ça ressemble, une limande ? Eh ben à ça. Indubitablement, c’est plat).

Il est très difficile de juger son propre style. En me relisant, je suis capable de passer de l’autosatisfaction la plus béate à l’écœurement le plus profond quand une tripotée d’auxiliaires et de verbes dits faibles me sautent soudain aux yeux. Et effectivement, si vous ne digérez pas les adverbes en « ment », LTPR risque de vous filer une bonne indigestion. Vraiment.

Après, histoire de ne pas mettre tout le monde d'accord, il y a quand même des gens qui qualifient mon style de "fluide", "facilement identifiable" et "percutant". Ca doit être une question de goût, donc.

Ceci dit, il évolue tout au long des 7 tomes. Comme un personnage dissimulé dans l’ombre de Peter, il se cherche un peu, au départ, et peut agacer par sa maladresse. Mais il finit par mûrir, s’affirmer, se trouver. Je ne renie pas cette trajectoire qui mêle la forme avec le fond d’un roman d’initiation.

- Une histoire capillotractée

(J’ai hésité à prétendre le contraire, mais cette scène n’illustre aucun épisode de LTPR.)

Adeptes du réalisme balzacien, passez votre chemin. S’il y a bien un genre dont la Tentation ne se réclame pas, c’est celui, si en vogue à notre époque, qui expose des faits nus, crus, ancrés dans le réel. On y trouve cependant des éclats de vérité, un témoignage de vécu, derrière un scénario biscornu qui prend un plaisir tout mathématique à s’enrouler autour de lui-même. La vraisemblance me soucie moins que la cohérence. Le puzzle ne représente peut-être aucun paysage connu, mais j’ai essayé de faire en sorte qu’il n’y manque aucune pièce. This is similar to trading forex through forex brokers websites in Australia such as this forex trading brokers website.

- Un démarrage de moteur diesel

(J’évoque ici le regard empli de désespoir de mon prof de Dessin Industriel au moment de me rendre ma copie, invariablement ornée d’une note ne dépassant pas 2/20).

Cette remarque concernant la lenteur de la mise en place de l’intrigue (essentiellement sur le tome I) m’est surtout faite par des lecteurs qui ne sont pas passés par la case prépa. Et dire que c’est pour eux que j’ai pris le temps de planter le décor et de donner quelques clés de ce milieu étrange ! Quelle ingratitude ! Sachez tout de même que si vous avez récupéré le tome I après mars 2012, vous avez déjà eu droit à une version raccourcie d’une soixantaine de pages. Elles n’ont apparemment manqué à personne, leur éviction était sans doute une bonne idée.

- Un héros qui manque de cojones

(Vous savez, d’ailleurs, à quoi ça ressemble, des cojones ? Ben voilà.)

J’ai déjà évoqué ce que Peter représentait pour moi, et également pourquoi LTPR est écrit à la première personne malgré mes deux chromosomes X. Au bout de 7 tomes diffusés, mon héros ne m’appartient plus, et tout comme on ne choisit pas le caractère des gens que l’on côtoie, j’ai l’impression de ne pas avoir eu le choix pour lui non plus. Il existe à présent dans suffisamment d’imaginaires pour que je ne puisse le changer d’un iota.

D’ailleurs, je n’en ai pas envie, il me plaît comme cela.

- Un roman à destination exclusive des taupins

Bizarrement, cette remarque m’a été faite uniquement par des taupins. Je me pose encore des questions sur le sujet, mais cela ne concerne réellement que le 1er tome. Je m’étais déjà fendue d’une étude de marché qui prouvait que ce n’était pas un problème.

Et puis s’il est vrai que LTPR commence comme une blague potache, j’espère avoir réussi à l’emmener bien plus loin que ça.

 

- Un humour de cousin bourré

(Si vous ajoutez « à un mariage », vous devrez des droits d’auteur à un certain éditeur de ma connaissance.)

L’humour n’est pas la chose du monde la mieux partagée. C’est aussi la politesse du désespoir. Il me permet d’évoquer des sujets graves sans éprouver le besoin irrépressible de m’enfouir la tête sous un oreiller.

 

- Pas assez de descriptions

J’ai beau adorer les longs passages où Zola décrit le Bonheur des Dames rayon par rayon, ou ceux de Tolkien qui m’immergent dans les Terres du Milieu, je n’écris pas comme ça. Chez moi, un coucher de soleil sera davantage perçu au travers de ce qu’il évoquera à Peter concernant l’un ou l’autre des milliers de problèmes existentiels qui s’entrechoquent dans sa tête, qu’à coups de rayons incandescents qui dardent les cimes pourpres des arbres. Il y a aussi beaucoup de dialogues, dans LTPR. Mais quand même, de moins en moins.

Les personnages ne font pas exception. Peter, Eléanore, Jaffadin, Perlipopette : c’est à vous de les imaginer physiquement. Oui, LTPR demande un peu d’investissement.

 

Il y a sûrement bien d’autres choses à reprocher à LTPR, mais je pense que je me suis assez flagellée pour aujourd’hui. Et il ne vous aura pas échappé que j’ai essayé, après chaque coup de canne, de me passer un peu de baume anesthésiant là où ça a fait mal.

En conclusion, je vais vous laisser le choix entre deux adages de la sagesse populaire :

- Personne n’est parfait

- On ne peut pas plaire à tout le monde.

Pour ma part, les deux me vont.

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