Rassurez-vous, je ne vais pas vous la jouer façon correction de disserte avec analyse de l’existentialisme dans l’œuvre de Sartre. En ayant terminé avec le formalisme académique imposé à mes jeunes et studieuses années, je peux me permettre d’apporter mes propres réponses aux questions vraiment importantes sans être obligée d’aller chercher dans une encyclopédie qui a eu l’idée avant moi.
La littérature signifie plaisir, ce qui permet d’assouvir une certaine forme de faim.
La littérature signifie oubli, ce qui peut servir parfois lorsqu’on a vraiment faim.
La littérature signifie ailleurs et autrement, ce qui donne l’espoir de construire un autre monde avec ce qui nous reste dans le ventre.
La littérature signifie aussi ici et maintenant, ce qui témoigne de notre existence, et de ce qui risque de nous faire crever si on ne change rien.
J’ai reçu aujourd’hui un message qui m’a fait réaliser à quel point ce dernier point était vrai.
Il fait suite à la publication de ma nouvelle, Le plus bel été.
Avec l’accord de l’auteur, je le partage avec vous :
"Bonjour Kylie,
J'ai découvert votre nouvelle Le plus bel été grâce à Twitter. Je ne vous connaissais pas d'avant mais la curiosité m'a fait télécharger votre nouvelle. Et j'ai voulu vous écrire pour vous remercier.
J'aimerais que l'Esperance existe. J'aimerais monter à bord.
J'aimerais ne plus souffrir à chaque fois que mes parents crachent sur les "pédés" sans savoir qu'ils en ont fabriqué une. Mes cicatrices à moi, heureusement, restent à l'intérieur. Des histoires comme la vôtre, même s'il ne s'agit que d'histoires, me permettent d'espérer qu'elles guériront un jour.
Merci encore pour votre message, non pas de tolérance, mais d'humanité."
Ça secoue. Donne à penser qu’on a atteint son but, touché une certaine forme de vérité. Donne envie de continuer à balancer dans la mer des étoiles échouées sur le rivage en espérant que ça fera une différence pour certaines d’entre elles, même si on ne peut pas les sauver toutes.
Sous couvert de divertissement, la littérature permet aussi de partager sa conception de l’humain. D’alimenter, brindille après brindille, un feu qui aura toujours faim.