Et sinon, il reste de l’espoir ?

dernier_espoirÀ vous de voir…

« Dernier espoir » a remporté le concours de nouvelles organisé par le site Nouvelle Donne sur le thème « Demain, peut-être », dont le premier prix consistait notamment en une édition au format numérique par Mythologica.

La nouvelle est donc disponible à la vente pour 0,99€ sur plusieurs sites :

- Mythologica 

- Youscribe

- Amazon

 

En voici le début.


 

Dernier espoir

— ALLEZ ! Allez, dépêchez-vous ! Courez plus vite, bon sang ! PLUS VITE !

La voix puissante de John-Ramesh ne parvenait pas à couvrir le bruit assourdissant des sirènes hurlantes, mais cela n’avait en réalité que peu d’importance. Tous ceux qui étaient là, massés dans le hangar, savaient parfaitement que leur vie ne tenait qu’à la force qu’ils sauraient mettre dans leurs jambes, à l’occasion d’une course qui s’annonçait comme l’étape décisive d’une fuite désespérée.

Depuis la gueule grande ouverte de la navette, John-R ne pouvait s’empêcher de lancer des encouragements en direction de ces silhouettes qui n’avaient pas encore de visages. Des silhouettes d’hommes, de femmes, de quelques trop rares enfants, de ceux qui avaient réussi à atteindre le point de rendez-vous – il préférait ne pas savoir comment.

Une série de détonations retentit soudain, en provenance de la porte d’entrée de l’immense hangar qui protégeait le pas de tir.

— Merde ! rugit John-R.

Il échangea un bref regard avec Yasmina-Ling et la jeune femme quitta la passerelle d’accès pour aller prendre sa place dans la cabine de pilotage.

Les coups de feu avaient augmenté la panique dans les rangs des fuyards. Ils s’engouffraient sur la passerelle en se bousculant, en trébuchant les uns sur les autres, au mépris de toute efficacité.

— Dix secondes avant la fermeture des portes, grinça John-R entre ses dents, à l’intention du micro invisible glissé dans le col de son uniforme.

Avec une vigueur renouvelée, il empoigna des bras, des épaules, des nuques, n’importe quel membre qui passait à sa portée, pour donner à son propriétaire épuisé une dernière impulsion vers sa seule chance de salut.

Au niveau de l’entrée du hangar, des hurlements avaient succédé aux coups de feu.

Ils sont trop nombreux, songea John-R dans un accès de désespoir, trop nombreux, et c’est pourtant loin d’être assez…

Avec un grincement sourd, la passerelle commença à se relever. Et John-Ramesh baissa les yeux pour ne pas voir la terreur dans le regard de ceux qui avaient compris qu’ils ne feraient pas partie du voyage.

Je suis désolé.

(à suivre...)

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