Un endroit où on empile des bouquins pour les vendre… ça existe encore ?

Je ne sais pas, ami(e) d’un futur indéterminé. Peut-être que oui, même si le fait que tu poses la question a de quoi susciter le doute.

Il faut dire qu’à l’heure d’Internet, qui est partie pour durer un peu plus que soixante minutes, les choses ont déjà bien changé. Un clic de souris suffit à déclencher tout un tas de processus, qui vont de l’impression à la demande d’un ouvrage jusqu’à sa livraison dans une boîte aux lettres seulement quelques jours après. Plus rapide encore : le téléchargement en format numérique, pour ceux qui se tamponnent la coquillette des bruits de papier qui craquent, de feuilles qui bruissent, de couvertures qui feulent, qui pincent le nez devant un agglutinat de cellulose, qui s’ampoulent l’index à tourner des pages et s’éventrent le pouce sur le tranchant de leurs arêtes.

Nous vivons une époque formidable, zéro délai, un max de stock – fût-il virtuel. Pour pas cher, en plus, du moins tant que le Géant qui coulait naguère des jours heureux du Pérou au Brésil conserve le droit de convoyer ses arbres morts à peine raffinés sans frais supplémentaires.

Pour un autoédité, c’est le pied. Le cloud devient un bon gros lien entre lui et le lecteur, un lien technologique, dématérialisé, qui lui permet de dealer sa came à moindre coût grâce aux ordonnances des blogs, des critiques en ligne, des réseaux sociaux. L’e-bouche à l’e-oreille donne à chaque lecteur le pouvoir de faire un auteur, et à chaque auteur celui d’en devenir un.

Dans ces circonstances, à quoi sert un libraire ? Vestige d’une autre époque, à l’obsolescence programmée, qui malgré le loyer payé en échange de ses mètres carrés n’a jamais tout en stock, subit plus de sautes d’humeur qu’une page web, fronce davantage les sourcils et prélève une partie conséquente de vos bénéfices pour faire tourner sa boutique (et son foyer)…

A quoi sert une librairie ? Entrepôt de livres qui redoutent le retour à l’envoyeur, là où résonne le pilon, vieil Elbeuf regardant de son œil écarquillé l’ombre du Géant obscurcir son bonheur, abri dérisoire où se côtoient vieilles rosses et purs sangs sans savoir à l’avance dans quelle catégorie ils courent – ni pendant encore combien de temps…

A rien, donc ? A quelque chose près. Ce quelque chose qui pour certains compte plus que la vitesse, les avis anonymes, les tops 100, la consommation facile et boulimique alimentant une PAL vertigineuse qui finira par nous survivre : l’humain, l’échange, la possibilité d’un sourire, l’émerveillement enfantin devant les étagères colorées chargées de promesses d’insomnie, le droit de toucher, de manipuler, de feuilleter, de sentir l’objet, de le posséder avant qu’il ne soit tout à fait à nous. La conscience, aussi, que l’argent qui change alors de main a plus de chances de rester dans l’économie réelle, celle sur laquelle 99% d’entre nous comptons pour financer notre quotidien.

La tentation de la pseudo-réciproque est désormais disponible chez Ty-Bull Tome 2, à Rennes.

ty_bull

A la librairie l'Harmattan, à Paris.

harmattan

Et chez Amazon.

Tant que cela reste possible, et dans la mesure de mes moyens, je vous donne le choix.

Share
Publié dans Making-of | Marqué avec , , , | Laisser un commentaire

Même pas peur, oui, mais de quoi ?

De vous parler du livre éponyme, écrit par Luc Venot et édité par les Editions Humanis.

Je vous propose de partir d’un peu loin avant d’en venir au fait. Et de commencer par poser une autre question. Comment choisissez-vous les livres que vous lisez ?

Evidemment, vous n’êtes pas là, devant moi, pour me répondre, vous savez bien que je vous exploite filoutement pour parvenir à mes desseins (ie imposer ma vision du monde via la force de frappe incommensurable de ce blog et de ses pseudos-questions). Voici donc comment ça se passe pour moi :

- la couv’ : je suis du genre à flasher sur une couv. En librairie physique ou virtuelle, une image qui raconte une histoire, m’intrigue, me parle, et hop, l’affaire est presque dans le sac (qui, lui, n’est toujours pas un Longchamp).

- un titre trop bateau viendra refroidir, indubitablement, mes ardeurs, mais a contrario, s’il draine quelque promesse de mystère et d’inédit, c’est avec une excitation décuplée que je m’en irai examiner…

- … la 4ème de couv. J’ai une mémoire de poisson rouge, donc même si ça spoile à mort, tant pis. Je préfère savoir de quoi je vais entendre parler pendant deux, quatre ou dix heures, déterminer si ça me convient, puis l’oublier.

- l’avis des autres, de ces anonymes qui agrémentent leurs joies et leur déceptions de petites étoiles ou de notes-comme-à-l’école: oui, je les regarde, en décidant de m’y fier ou pas en fonction du profil de celui qui a pondu la bafouille attachée. (Message à l’autoédité de passage : il faudra absolument que tu me laisses lire un extrait de ton œuvre avant que je ne l’intègre à ma PAL, critiques dithyrambiques ou pas. Tu ne m’en voudras pas ;-)).

L’ensemble de ces étapes constitue le processus standard qui conduit un livre jusque dans ma bibliothèque.

Maintenant, nous savons tous que les processus sont faits pour être dynamités : deux façons d’y parvenir. Qu’un auteur cher à mon cœur sorte un nouveau bouquin, et je me l’approprie les yeux fermés. (Ce qui arrive de moins en moins souvent puisque les auteurs en question sont de plus en plus morts.) Ou alors, une personne (ou un blog) de confiance me colle un livre entre les mains et me dit de façon plus ou moins subliminale : lis-le. Je finis en général par m’exécuter, faisant fi de la couv’, du titre, du résumé et de tout le reste. Parfois je suis déçue, parfois non, mais même dans le premier cas, j’y trouve mon compte car j’ai l’impression d’avoir mieux compris quelqu’un qui ne m’est pas rien.

mem_pas_peurL« Même pas peur » n’a suivi aucun de ces chemins. Sa lecture m’a été recommandée par son éditeur - être partial s’il en est. Evidemment, c’est son boulot. La méfiance était donc de mise. Là où il a éveillé ma curiosité, c’est qu’il a utilisé comme appât un article publié sur son site où il exprime certaines de ses vues sur l’édition (que je partage, mais là n’est pas la question, du moins pour le moment). Un échange de mails plus tard, je me suis retrouvée avec l’envie d’en savoir plus sur le best-seller si chaudement recommandé par son pygmalion – qui a la franchise d’exprimer, non sans style, ses véritables intentions.

L’envie a été assouvie quelques clics plus tard et la lecture a suivi de peu. Ce qui me permet d’en venir au fait : qu’en ai-je pensé ?

Clairement, ce livre n’est pas pour moi. Dans le sens où il ne remplit pas l’objectif d’évasion que je me fixe dans mes choix de lecture. Evasion par la fantaisie, la science-fiction, la poésie, l’humour, l’époque, la complexité de l’énigme, le gore outrancier, même, pourquoi pas. N’importe quoi du moment qu’il ne s’y reflète pas les miasmes les plus sombres de notre époque contre lesquels nous sommes déjà en lutte au quotidien.

En l’occurrence, la trame touche à ce que je me refuse habituellement ne serait-ce que d’effleurer : les enfants, les ados, et le mal qui peut leur être fait par ceux qui devraient les protéger. De foyer en squat, il est question des abus et des sévices qui conduisent à fracasser des êtres tendres dans leur chair et dans leur tête. Les maltraitances évoquées mettent le cœur au bord des lèvres, et j’ai tendance à préférer, quand je lis, que mon cœur reste dans ma poitrine, même s’il doit battre un peu plus fort. Evidemment, le livre n’a pas valeur documentaire, il s’agit d’un thriller, mais ce genre de cadre et la douleur qui en découle sont tellement à la racine de l’intrigue qu’il est impossible de les ignorer.

Pour le côté thriller, justement, on est dans l’atypique : l’identité du « meurtrier » ainsi que ses motivations sont connues dès le début du livre. Le flic qui va le traquer est déglingué comme il faut, alcolo jusqu’à la moelle et passablement désabusé. Pour le coup: cliché.

Le style est heurté, dopé aux dialogues fleuris, occasion de quelques passes d’arme vannesques – là aussi, on est loin de ma came habituelle et de mon amour immodéré des longues phrases qui font 3,5 kilomètres.

Voilà, pourtant, que ce livre dont la couverture, le titre, le thème, le prescripteur, l’intrigue, le style, n’avaient rien pour me plaire, m’a tenue éveillée jusqu’à ce que je le finisse, d’une traite.

Pourquoi ?

Peut-être à cause de l’intensité de l’écriture, d’une véritable tendresse de l’auteur pour ses personnages, de l’amitié et de l’amour qui poussent partout en rempart à la folie, des éclats d’espoir semés au bord de la route.

Peut-être aussi parce que ça fait du bien de temps en temps de sortir du sentier battu de nos goûts – ou de ce qu’on croit en connaître.

Il n’y a guère que la fin qui me laissera une impression mitigée, par son côté à la fois prévisible sur le fond et grand-guignolesque sur la forme. Impression tempérée par le tout dernier chapitre, épilogue posé comme une feuille d’automne pourpre sur un champ de ruines : magnifique.

Difficile de conclure par une recommandation : je préfère ne pas en faire. Pour 2,99€ le format numérique, vous pourrez vous rendre compte par vous-même de ce que ce livre saura vous apporter ou non.

 Présentation de l'éditeur

Découvrez le phénomène littéraire du premier trimestre 2014 : un thriller inventif et culotté, aussi drôle qu’effrayant, aussi émouvant qu’étonnant. Une superbe histoire d’amitié au cœur du monde des paumés.

Site de l'éditeur

Share
Publié dans Coups de coeur | 6 commentaires

Connais-tu la recette du Moul€ Fric ?

Oui, depuis que j’ai lu le livre de Leonnic Asurgi. Et les ingrédients qui entrent dans sa composition ne manqueront pas de provoquer chez le lecteur de la Tentation un petit haussement de sourcils que l’on pourrait traduire par « Cornegidouille ».

Moule-fric

Vous vous souvenez de mon épiphanie dans une forêt tchèque, celle qui a présidé à la destinée de LTPR ?

Imaginez à présent que son vecteur ait été une entité verdâtre à tête de tortue, pourvue de longues oreilles pointue, d’une certaine propension à léviter, et affublée de quelques TOCs d’ordre grammatical.

Ça aurait pu donner ceci :

"Une histoire tu raconteras. En prépa scientifique évolueront pour commencer les protagonistes principaux. Les tarauderont des questions de légitimité et la compétition féroce ils connaîtront. Les joies (et les peines) d’une école d’ingénieurs ils expérimenteront. Amitié et amour ils rencontreront. Une énigme à résoudre ils auront, et une quête les voyager fera. Sur plusieurs années les faits se dérouleront. La trame, dans une réalité pleine de références documentées ancrée sera. Les excès de la course au fric en passant tu dénonceras. A la Bretagne des clins d’œil appuyés tu feras. Par les calembours et jeux de mots effrayée tu ne te montreras point. Va, vis, écris et deviens ce que peux."

(Oui, je reconnais, c’est un peu pénible à déchiffrer. Lu à haute voix avec une pince à linge sur le nez, ça passe mieux.)

Vous admettrez que la Tentation utilise tous les ingrédients mentionnés dans ce cahier des charges très précis.

Par une étrange coïncidence, il s’avère que Moul€ Fric aussi.

Je ne sais pas si Leonnic Asurgi a visité la même forêt tchèque que moi ou s’il a rencontré une tortue en lévitation obsédée par « à quoi sert donc un ingénieur informaticien », mais à un moment, nos câbles ont dû se croiser.

Le résultat, pourtant, donne quelque chose de très différent de la Tentation.

Déjà, le format en un volume unique de Moul€ Fric en facilite la digestion. Et puis malgré les calembours et les quelques pointes d’humour, le propos général reste au final assez sombre et empreint de mélancolie.

Concernant la forme, on peut mettre un peu de temps à entrer dans le livre qui commence par une présentation assez distanciée des personnages, dont les caractères et les ambitions se révèlent moins à travers les dialogues ou l’action qu’au fil de descriptions. La deuxième partie est plus dynamique et les enjeux plus intimes qui y sont développés ont de bonnes chances d’accrocher le lecteur jusqu’au dénouement.

Au fait, si je vous dis que Leonnic Asurgi a fait des études d’ingénieur et a travaillé à Rennes dans l'informatique pendant plusieurs années, ça ne vous étonnera pas, n’est-ce pas ? 😉

Présentation de l'éditeur

Rien ne prédestinait Ian, Enzo et Rudy à se rencontrer. Issus d’un milieu familial, social et religieux différent, leurs chemins se croisent à l’ESDUR, une célèbre école privée dont la réputation n’est pas à faire et qui trie sur le volet une poignée seulement de futurs ingénieurs. La motivation de chacun des trois jeunes gens n’entrave pas, bien au contraire, une solide amitié qui se noue dès les premiers jours. Contraints de rentrer dans un moule social, le moule du fric, leurs efforts pour y parvenir les rapprochent. L’Entreprise, la mondialisation, les rencontres, les événements marquants de la fin d’un millénaire et le début d’un autre, puis… le hasard, feront le reste. Leurs destins se scellent avec la naissance de Malo qui devra surmonter un drame pour trouver sa voie.

Sur fond d’Histoire, de culture celtique et d’actualités propres à notre société d’aujourd’hui, mais non dénué d’humour et de profondeur, Leonnic Asurgi nous entraîne à la suite de ses personnages attachants, dans un récit rythmé et palpitant.

Site de l'éditeur

Format numérique (Kindle)

Share
Publié dans Coups de coeur | Laisser un commentaire

Que penses-tu de François Hollande ?

J'en pense qu'il a fait mieux que Nicolas Sarkozy: il a réussi à me donner envie de faire de la politique.

(C'est pas comme si je ne vous avais pas prévenus...)

 

 

 

Share
Publié dans My life | Laisser un commentaire

Comment ne pas gagner une thune avec sa plume ?

Parce que des sites qui vous expliquent comment convertir vos alignements de caractères en espèces sonnantes et trébuchantes, il en existe déjà une brouettée sur la toile. J’imagine qu’ils savent de quoi ils parlent. Et qu’ils ont permis à un paquet d’auteurs de se payer un loft à St-Germain-des-Prés ou une villa avec jacuzzi à Biarritz grâce à leurs droits d’écrivain.

Mauvais calcul.

Rien ne nuit tant à la créativité que l’inquiétude fiscale. Ou bien alors, une angoisse qui vous tombe dessus avec l’ouverture de votre premier PEA, une crainte qui ne vous quitte plus quand le CAC dévisse, et c’en est fini de cette insouciance primesautière qui permettait à votre moi profond de s’exprimer sur une page aussi vierge que votre compte en banque. Vous écriviez alors dans une urgence fiévreuse nourrie d’immédiateté ; vous voilà obligé de jongler avec les séances de dédicace, les cocktails littéraires et les invitations de Pivot à Apostrophe (oui, la télé, ça fait un moment que j’ai décroché). Du coup, vous ne savez plus raconter que des histoires d’avocats d’affaires gaulés comme des dieux, habillés par Versace pour faire leur jogging à Central Park (où ils rencontreront l’amour. Ou un teckel qui parle.)

C’est pour vous détourner de ce triste tropisme que j’ai décidé de partager avec vous quelques astuces qui vous permettront de conserver votre fraîcheur d’éternel wannabe en ne récoltant pas une piécette avec vos écrits. Vous pouvez me faire confiance : je suis une spécialiste de la question.

Tout comme la meilleure façon de ne pas acquitter l’ISF est de ne pas gagner de quoi y être assujetti, le moyen le plus simple de ne pas se remplir les poches en écoulant ses oeuvres est de ne pas les faire payer.

Palsembleu, vous dites-vous in petto, me prendrait-on pour un cruchon ? J’aurais pu, sans me farcir de prose raverienne, parvenir à la même conclusion.

Ha ha. Oui mais non. Parce que s’il ne s’agit pas d’aller embrasser Fortune et Gloire à pleine bouche, il s’agit tout de même de ne pas se retrouver sur la paille pour autant.

D’où ces quelques pratiques sur lesquelles j’attire votre attention :

 Astuce N°1 : proposer votre livre gratuitement de façon illimitée, certes, mais au format numérique.

C’est cool, le format numérique, ça ne coûte rien à produire. Mais si vous êtes d’accord pour offrir le fruit de vos nuits blanches contre que dalle, encore faut-il le faire savoir à la cantonade. En ces temps de connectivité débordante, la cantonade déambule sur Twitter, Facebook, Blogs et Forums. Là où vous irez vous présenter, votre bousin sous le bras. A l’esprit chagrin qui viendrait vous asséner « Achtung. Nein pub » (j’ai fait anglais-espagnol-latin, mais vous avez saisi l’idée), vous pourrez lui répondre « Oui mais, là, c’est gratuit ». Une bonne façon de clouer le bec du freluquet.

Et puis si le téléchargement d’un fichier numérique par un anonyme ne satisfait pas votre fibre sociale désireuse d’échanger avec son prochain, vous pouvez toujours choisir de remettre vous-même votre prose contre un petit message via un formulaire de contact.

Les astuces suivantes s’appliquent aussi bien aux livres papier qu’aux livres numériques.

Astuce N°2 : proposer votre livre en échange d’une critique

C’est propre, net, et potentiellement satisfaisant pour l’ego si la critique est bonne. Vous prenez également le risque de vous recevoir une savate dans la tronche, mais… « tout mais pas l’indifférence », s’pa ?

Astuce N°3 : proposer votre livre comme prix d’un concours

Comme celui-ci, par exemple. Encore mieux quand l’organisateur du concours vous a lu et est content de vous partager.

Les astuces suivantes sont spécialement réservées aux livres papier.

 Astuce N°4 : inscrire votre livre à un programme de bookcrossing

LTPR_LLGLe bookcrossing, c’est l’abandon de livre par consentement mutuel. Quoiqu’on n’a jamais vraiment su ce que pensait un livre laissé sur un banc et se prenant une saucée en pleine poire. Mais l’idée, c’est que le premier passant tout frétillant de curiosité s’empare de l’objet, le ramène bien au chaud chez lui, découvre le petit papier collé à l’intérieur où est référencé le site Internet permettant de suivre ses pérégrinations grâce à un code barre unique, lise, poste son avis et redépose l’objet dans un nouvel espace public.

Il peut arriver que le premier passant soit un chien tout frétillant de la queue. Ou un quidam déconnecté. Ou un agent de la propreté qui verra dans cet objet abandonné un vecteur de pollution. Auquel cas, vous ne saurez jamais ce qu’il est advenu de votre livre. Vous pourrez alors le considérer comme une offrande laissée au Dieu de l’inspiration.

 Astuce N°5 : déposer votre livre dans un kiosque d’échange

kiosque_LTPRUn rien moins aléatoire que le bookcrossing, quoiqu’assez similaire dans le principe. Au moins, le livre est à l’abri des intempéries et en bonne compagnie.

 

 

 

 

 

 

Astuce N°6 : offrir votre livre à une bibliothèque

Bibliotheque du théâtre (c) André PelleVotre bibliothèque municipale ne ressemble peut-être pas tout à fait à celle-ci, mais elle se montrera certainement ravie d’accueillir la production d’un écrivain local susceptible en outre d’intervenir en séances de dédicace. Voire, si le sujet s’y prête, de déclamation. Il y aura peut-être même du jus de pomme et des olives. Attention toutefois : il se pourrait que cette pratique vous rapproche dangereusement du loft à Saint-Germain, donc n’en abusez pas.

Et voilà, chers amis, quelques trucs et astuces pour ne pas gagner une thune grâce à votre plume. Si, malgré tout, vos envies vous poussaient plutôt du côté lumineux de la gloire et de la fortune, vous trouveriez ici meilleure compagnie 😉 . Et si vous pensez que je vis dans un monde de bisounours, vous… bref, je préfère laisser la parole à mon camarade Jean-Fabien, expert sur le sujet.

En attendant de vous croiser sur un banc, dans un kiosque ou via mon formulaire de contact (je vous ai dit qu’il permettait d’obtenir un tome I gratuit au format numérique de votre choix ?), je vous bise affectueusement les joues.

 

Share
Publié dans Making-of | Laisser un commentaire

Pourquoi un tome 7,5 ?

Excellente question. Bah oui, après un tome 7, en général, on n’a pas trop besoin de se prendre le chou pour numéroter l’opus suivant : 7+1=8, me dirait Junior, quatre ans. Et au cas où il s’agirait de quelque chose de différent, il suffirait de remettre les compteurs à zéro.

Oui mais voilà : « Mémoire(s) d’un tueur lambda », c’est à la fois une suite et quelque chose de différent dans le référentiel de la « Tentation de la pseudo-réciproque ». Une excursion du côté obscur de son univers, qui peut soit apporter un nouvel éclairage sur les 7 premiers tomes – façon lumière très noire, soit donner lieu à un voyage unique en terre inconnue.

Mémoire(s) peut en effet se lire comme un one-shot, une histoire à part. Une histoire comportant quelques zones d’ombre (tout en spoilant grave sa maman les péripéties narrées dans les tomes 1 à 7 de la Tentation – vous voilà prévenus).

Pour cette fois, je ne m’aventurerai pas à poser un diagnostic concernant le public-cible de ce livre ; au mépris de toutes les règles basiques du marketing, je préfère vous avertir, surtout vous qui avez aimé la Tentation : vous pourriez bien détester ces Mémoire(s).

Rassurez-vous cependant : le tome 8 renouera avec le ton de la série originale pour venir conclure la saga. La lecture du tome 7,5 n’est en rien indispensable à sa compréhension.

Mais je fais le pari de votre curiosité, de votre capacité à être désarçonné pour mieux remonter en selle après.

La balle du tueur est désormais dans votre camp.

---------------------------------------------------

Tous les détails techniques pour tenter l’expérience (= comment acheter le tome 7,5 en pdf/ePub/mobi/papier brillant lulu/papier mat Amazon) sont disponibles ici : http://kylieravera.fr/tome-75/

La règle « une version numérique au format de votre choix offerte pour l’achat d’une version papier » est toujours valable – il suffit de m’envoyer un petit message via mon formulaire de contact.

Share
Publié dans Making-of | Laisser un commentaire

Bientôt la fin de l’année 2013 ; un bilan ?

J’avais le choix entre ça et un bêtisier. Et puis je me suis dit qu’en ce moment, la bêtise est un peu partout, alors autant ne pas en rajouter. Le bilan, ça a aussi un petit côté adulte et sérieux. Un petit côté comptable. Ça ne me ressemble pas du tout, mais comme j’aime bien surprendre, tout le monde sera content.

L’année 2013 a été riche. Point trop fiscalement puisque j’ai judicieusement réinvesti mes bénéfices d’auteur en impression de flyers et d’affiches à la gloire de la Tentation, en billets de train pour aller à la rencontre de mon public, et en réglant environ 8,3% de ma dette vis-à-vis de mon illustrateur. Mais riche en évènements, en rencontres, en échanges, en toutes ces petites et grandes choses qui comptent réellement, ça, oui.

 Des lecteurs

A voir ces chiffres, , je me dis, « Mazette ! Mais vous êtes de plus en plus nombreux ! ». Et l’envie me prend de faire un petit calcul idiot. 783 livres (je ne compte pas les tomes I gracieusement envoyés par mail, ni la circulation des copies privées) représentent au minimum 6264 heures de lecture, soit 261 jours que vous avez passés en compagnie de mes personnages. Ils vous ont pris un peu de cette chose si précieuse, qui ne se regagne jamais : votre temps. Ça me fait comme un vertige au creux de l’estomac.

Des super-lecteurs

J’ai un peu ironisé sur leurs super-pouvoirs, mais il se trouve qu’ils existent et que les chiffres évoqués ci-dessus leur doivent beaucoup. Mon wall of fame commence à ressembler à une quatrième de couv de best-seller américain, yahou !

Des séances de dédicace

Après l’IRL Geekzone de l’année dernière, j’ai de nouveau testé la rencontre avec des lecteurs en chair et en os. L’occasion de ma première dédicace numérique, un joyeux gribouillis informe sur une tablette pour lequel je m’excuse encore auprès de son aimable (et très indulgente) propriétaire.

Une présence en librairie

Pour les parisiens qui kiffent les arbres morts et le jus de poulpe, la librairie l’Harmattan, 16 rue des Ecoles dans le Vème, leur permet désormais d’économiser les frais de port sur les exemplaires papier de la Tentation. (Petite note saisonnière : jusqu’au 6 janvier, les frais de port sont également offerts sur Lulu.com avec le code CYBERSLED)

Une enquête : le lecteur que vous êtes

L’organisation de ce sondage a été mon petit coup de folie du mois de juin. Au final, plus de 300 téléchargements de la synthèse en 72 pages (et trois nuits à faire des cauchemars où je me faisais agresser par un graphe Excel).

Le tumblr « Les joies de l’autoédition »

Voilà ce qui est officiellement devenu la section la plus populaire de mon site. Vous aimez bien, hein, les images qui bougent ? 🙂

Le forum e-lire

The place to be pour les curieux de la lecture au format numérique. On y parle tablettes, liseuses, autopublication, édition numérique, éthique et DRM. Et c’est LE forum où il se trouve des membres assez jetés pour arborer un badge « Fan de Kylie Ravera »…

Des concours de nouvelles

Il y a eu celui organisé par AuFéminin pour gagner un sac Longchamp, celui de l’ENSTA-ParisTech pour gagner une croisière, et celui du forum Jeunes Ecrivains pour gagner… euh, rien.

J’en suis ressortie plus riche de trois nouvelles qui squattent désormais dans mon grenier.

Un tome 7,5

Mon OVNI à moi dans la saga de la Tentation, une petite dose d’imprévu sur une route tracée depuis sept ans, un exercice de style qui devient le jeu le plus sérieux auquel je n’ai jamais joué. La raison pour laquelle je suis moins « présente » depuis quelques mois. Et j’ai une p* de hâte que vous découvriez pourquoi !

Pas d’éditeur

Eh non, toujours pas. Mais il y a quelqu’un que ça dérange encore ?

Sur ce, je vous souhaite à tous un joyeux mois de décembre.

Et surtout: optimistez-vous ! 😀

Share
Publié dans Uncategorized | Un commentaire

Combien de livres as-tu vendus jusqu'ici ? (Décembre 2013)

Nous sommes le jeudi 5 décembre 2013, il est 08 : 25, cela fait pas loin de 7 ans que je vends ma prose sur le web en autoédition, et en termes de chiffres, ça donne ça :

2013_dec_livres_vendus

On peut le voir sous forme de graphique, aussi :

2013_dec_graphe_livresAvec la répartition suivante entre les différents formats :

2013_dec_répartition_formatsEt en termes d'évolution, ça donne ça :

2013_dec_évol_ventes2013_dec_évolution_par_livre

Evolution_formats_absolu_LTPR Evolution_formats_relatif_LTPR

Et parce qu'il y a toujours une chanson qui colle à la situation :

Share
Publié dans Making-of | Marqué avec | Laisser un commentaire

Et si tu devais associer une chanson à chaque tome de la Tentation ?

Aaaargh.

Une seule ??

Alors que chacun de mes chapitres est déjà porteur, de par son titre, d’une musique particulière ?

Bon, je me soumets à l’exercice pour la Radio des Auteurs – remarquable initiative d’iboux qui, elle-même auteur, sait bien ce que le son peut apporter à l’écriture.
écoutez la radio des blogueurs

La tentation de la pseudo-réciproque – T1 :

J’écris faux, je chante de la main gauche, Benoît Dorémus

Pourquoi ? Parce que quand j'écris, je suis exactement dans le même état.

A l’X, le bicorne est incontournable – T2 :

Devil dressed in white, Bel O Kan

Pourquoi ? Parce qu’il faut découvrir ce qu’est le métal symphonique…

Carrément à l’OUEST – T3 :

24ème caprice, Paganini

Pourquoi ? Parce que cette musique a été composée pour que j’en parle un jour dans un roman 🙂

L’abominable canard des neiges – T4 :

Gained the world, Morcheeba

Pourquoi ? Parce qu’il est question d’argent et de perdre son âme…

Comme un chien dans un jeu de bowling – T5 :

Strawberry fields, The Beatles

Pourquoi ? Parce que c’est mon Angleterre à moi, donc celle de la famille Bowling…

Opération Platypus – T6 :

La déclaration, Debout sur le zinc

Pourquoi ? Parce qu’il y a comme deux voix qui se succèdent dans cette chanson, qui se répondent, et qui correspondent parfaitement…

Là où les tortues luttent – T7 :

Tamacun, Rodrigo y Gabriela

Pourquoi ? Parce qu’il y a de la vie, que ça bouge, que ça court, que ça pulse à cent à l’heure…

Le battement d’ailes de la chauve-souris – T8 :

Sous le pont mirabeau, Marc Lavoine

Pourquoi ? Parce que… Vous le saurez bientôt 🙂

 

Share
Publié dans Uncategorized | Un commentaire

Qu'est-ce qu'on trouve dans un donjon ?

Un dragon, évidemment.

mon-donjon-mon-dragon

Ah, Donjons et Dragons, la belle aventure ! Réminiscence de cette époque bénie par Gary Gygax où, d’un lancer de dé à x faces, vous fracassiez la tête d’un troll putride, forciez la serrure d’un coffre aux trésors, preniez une boule de feu dans la tronche parce qu’il était piégé (fumble !), avant de vous retrouver, au détour d’une forêt fatalement sombre, labyrinthique et mystérieuse, à taper le carton avec une wiverne (7D12+14 PV)*. Epoque, aussi, où vous découvriez que suivre la progression de deux pixels sur un écran peut s’avérer fascinant. Où Dorothée vous faisait enfourner gaiement du Ken le Survivant pour votre quatre heures, où Jeanne et Serge démontraient que l’amour au premier regard, c’est pas du flan.

Bram, comme approximativement 56,3% des trentenaires actuels, est un pur produit de cette époque. Il a connu l’Amstrad CPC 6128, celui avec le crocodile. Conséquence (peut-être) : il est devenu ingénieur informaticien. Il n’a pas connu le grand amour, celui qui vous laisse avec femme, enfants, et crédits sur vingt ans. Conséquence (à moins que ce ne soit la cause) : c’est un geek. Cheveux gras, boutons d’alcool, haleine de cadavre. Jusqu’à ce que surgisse LA femme. Et qu'elle lui propose un projet complètement fou.

Cliché ? Oui, cliché. Mais bon, si Bram avait été avocat d’affaires, gaulé comme un dieu, habillé par Versace pour faire son jogging à Central Park, Lilian Peschet se serait appelé Guillaume Musso. Et autant vous dire que je ne serais pas là à chroniquer son roman.

Le plaisir que procure la lecture de Mon Donjon, Mon Dragon tient pour beaucoup à ce goût de marbré Papy Brossard qu’il laisse dans la bouche, madeleine de Proust pour ex-fan des eighties, fourrée de références intelligemment exploitées. C’est drôle, bien que pas toujours fin, et très actuel dans son évocation nostalgique d’un temps qui n’a peut-être jamais vraiment existé.

Là où j’ai été moins convaincue, ça a été sur le fond de l’intrigue – que je ne peux évidemment dévoiler, mais qui m’a ennuyée par son invraisemblance – alors que le décor est tout ce qu’il y a de plus réaliste et de bien planté. Quand on quitte le domaine de l’ambiance pour entrer dans celui de l’histoire, qu’on met de côté la multitude de petites trouvailles stylistiques à faire ricaner les adulescents, la magie se dissipe quelque peu, le rythme se fait plus saccadé dans la deuxième moitié du roman, jusqu’à une fin au goût d’inachevé, un rien précipitée.

Malgré ce bémol, je conseille la lecture de ce court roman, ne serait-ce que pour ces quelques scènes hilarantes à la Scott Pilgrim où l’imaginaire fait un ouchigari au réel, et, à l’opposé, pour ces éclats de désespérante lucidité où l’enfant en nous reconnaît sa défaite.

Deux extrêmes pour atteindre une sorte d’équilibre : c’est sans doute notre époque qui veut ça.

*D’ailleurs, si vous avez un Manuel des Monstres V3.5 en bon état dont vous ne savez plus quoi faire, je suis intéressée, contactez-moi.

Mon donjon, mon dragon, Lilian Peschet, Editions Walrus

Le site de l'éditeur : http://store.walrus-books.com/mon-donjon-mon-dragon/

Autres critiques:

Share
Publié dans Coups de coeur | Marqué avec , , | Laisser un commentaire