Peut-on raconter l’Histoire de France à des gens qui n’aiment pas ça ?

Il faut croire que oui. En leur lisant, par exemple, la bien nommée « l’Histoire de France pour ceux qui n’aiment pas ça », de Catherine Dufour.

Catherine Dufour : je l’ai rencontrée par livre interposé aux Utopiales de Nantes il y a une dizaine d’années de cela. Son « Blanche-Neige et les lance-missiles » m’avait fait de l’œil sur un étal et j’avais craqué à l’époque pour cette trilogie de fantasy parodique complètement barrée faisant intervenir, entre autres, des fées pompettes, lesbiennes et érotomanes, des nains, des gnomes, des archanges, des héroïnes de contes (plus) pour enfants et pas mal de raccourcis Windows (ah, l’infâme Bill Guette et sa réincarnation Will Door…). Trilogie finement sous-titrée « Quand les dieux buvaient », qui s’est depuis dotée d’une préquelle, et qui peut effectivement se consommer bourré à la liqueur de salsepareille et sans modération pour peu que l’on apprécie l’alliage du sens de l’absurde d’un Douglas Adams, l’écriture humoristique d’un Terry Pratchett, l’irrévérence des Monthy Python, et une densité phénoménale d’idées tordues par page.

Mais ce n’est pas le sujet de ce post.

Quelques années plus tard, en tombant sur le site de l’auteur, je me suis fendue d’un petit mail de fangirl (dans lequel, pour une raison que je ne m’explique toujours pas, je me retrouvai à parler de soutien-gorge et de trous de chaussettes). Dans la foulée, nous sommes devenues amies sur Facebook, ce qui m’a permis de découvrir ses engagements pour tout un tas de trucs très recommandables (féminisme, laïcité, droit à l’avortement, droits des gays…).

Mais ce n’est pas non plus le sujet de ce post.

Un jour, j’ai vu passer sur ma page Facebook une couverture de livre toute jaune, associant le nom de Catherine Dufour à celui de l’Histoire de France. Pour qui a lu les aventures des fées Pimprenouche, Babine-babine et Petrol’Kiwi, l’affaire avait de quoi faire lever un sourcil circonspect. Une curiosité sceptique m’a tout de même poussée à acquérir l’ouvrage en question, et à le glisser pas très loin du haut de ma PAL post-écriture LTPR T7.

J’ai cru au départ que j’avais entre les mains une espèce d’Histoire de France pour les nuls : Catherine Dufour nous invite à monter à bord d’un fier vaisseau pour « descendre le fleuve du temps », et à observer à la longue-vue les gesticulations de nos ancêtres. Vercingétorix et l’Empire Romain sont balayés en quelques lignes, puis on lève finalement l’ancre pour aller voir ce qui se passe du côté de Clovis à l’époque des Francs. A peine le temps de s’émouvoir de la barbarie des mérovingiens qui pratiquent allègrement le massacre intergénérationnel, que nous voici aux prises avec Frédégonde et Brunehaut, deux affreuses qui complotent l’une contre l’autre par maris et fils interposés. Cette dernière est connue pour sa mort assez atroce – attachée par les pieds à la queue d’un cheval, elle est déchiquetée quand celui-ci est lancé au galop.

Jusqu’à la page 25, on est donc plus ou moins en terrain balisé. Et puis on lit la page 26, et on comprend que le livre que l’on a entre les mains va nous emmener sur des chemins inédits. Car c’est là que Catherine Dufour nous parle de ses doutes. De la difficulté de connaître des vérités formelles à partir des informations parcellaires qui sont arrivées jusqu’à nous. De l’impossibilité, aussi, d’analyser les comportements de nos ancêtres avec nos esprits du 21ème siècle. Tout se retrouve remis en question : les exactions et les horreurs que l’on attribue à Frédégonde et Brunehaut ont été décrites pour la première fois dans un texte datant de plus de cent ans après leur mort, à une époque où ce genre d’écrit servait avant tout à divertir les nobles d’anecdotes croustillantes. Et si ces deux femmes n’avaient pas commis tout ce qu’on leur a reproché, et si elles n’avaient fait qu’appliquer les us en cours à l’époque, et si l’exécution de Brunehaut avait eu la noblesse de celles que l'on réserve aux rois malgré son apparente barbarie ? De quoi flouter ce que l’on croit distinguer dans notre longue-vue, n’est-ce pas ?

L’Histoire de France de Catherine Dufour n’est pas l’œuvre d’une historienne : mais celle d’une écrivaine aux talents de conteuse remarquables. Sous sa plume, ces faits que l’on croit connus se dotent d’une profondeur nouvelle. Les images fanées prennent des couleurs. Gagnent en contraste. S'impregnent d’odeurs. Et on peut dire que le passé pue.

Les grandes demeures royales pullulent de bestioles qui transmettent maladie sur maladie, la crasse est dans tous les recoins, la vermine dans les habits, les puces et les poux partout. L’Histoire s’écrit dans les latrines et dans les alcôves – on passe des premières où se vident des boyaux malades ou empoisonnés aux secondes où se vident des queues malades et qui empoisonnent. La consanguinité qui affecte les nobles aux manettes les dote de physiques et de cerveaux débiles, permettant aux ministres, aux maîtresses, aux trafiquants de l’ombre de s’adjuger tous les pouvoirs. Jusqu’à ce qu’un plus habile les repousse et prenne leur place au-dessus de l’épaule du roi.

Le livre interroge aussi sur la place des femmes : quelle peut-elle être dans une société où donner naissance à un garçon est la seule chose qui soit attendue de vous, alors que pas même la moitié des enfants qui viennent au monde ne survivent jusqu’à l’âge adulte ?

Tout cela est raconté avec un mélange d’humour et de gravité qui parvient à transformer un livre dont on connaît pourtant les intrigues par cœur en page-turner implacable. On y trouve de quoi rire et de quoi pleurer, de quoi réfléchir surtout, et de quoi douter.

Il nous fait à la fois prendre conscience du chemin que nous avons parcouru (parce que non, ce n’était pas mieux avant) et de la fragilité de nos acquis : pouvons-nous prétendre être à l’abri de ces folies si humaines qui ont conduit à la St-Barthélémy, à la chasse aux sorcières, à la Terreur ?

L’Histoire de France de Catherine Dufour s’arrête à l’aube du XXème siècle, qu’il est trop tôt pour évoquer avec détachement. Mais ce livre est de ceux qui rendent tangibles l’impression que nous marchons en équilibre sur un fil, entre l’horreur et le sublime, et qu’un rien peut suffire à nous faire basculer du mauvais côté.

J’ai envie de terminer cette chronique en chanson :

(Les lecteurs de la Tentation reconnaitront là le morceau qui donne son titre à l’épilogue du tome 6. Ses échos résonneront d’ailleurs bientôt jusque dans le tome 8.)

Que vous aimiez ou non l’Histoire, je vous recommande donc vivement cette croisière en eaux troubles à laquelle nous convie Catherine Dufour.

Si elle vous fait le même effet qu’à moi, je suis persuadée que j’y aurai gagné autant que vous.

PS. A ceux qui me connaissent IRL et que cette évocation de « nos ancêtres » pourrait faire sourire, qu’ils y voient une preuve non pas de ce que je me suis intégrée, mais de ce que j’ai intégré. La différence me tient à cœur. Et ce n’est pas tout à fait une autre histoire.

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On lui reproche quoi, au juste, à la Tentation de la pseudo-réciproque ?

Contrairement à ce que pourraient laisser penser certains posts de ce blog, LTPR ne me vaut pas que des messages de fans énamourés qui m’envoient de jolies photos. Au prix d’une contorsion un peu douloureuse, je vais venir me planter moi-même un couteau dans le dos en évoquant ici ce qu’on lui reproche le plus souvent.

- Un style plat comme une limande

(Vous savez, d’ailleurs, à quoi ça ressemble, une limande ? Eh ben à ça. Indubitablement, c’est plat).

Il est très difficile de juger son propre style. En me relisant, je suis capable de passer de l’autosatisfaction la plus béate à l’écœurement le plus profond quand une tripotée d’auxiliaires et de verbes dits faibles me sautent soudain aux yeux. Et effectivement, si vous ne digérez pas les adverbes en « ment », LTPR risque de vous filer une bonne indigestion. Vraiment.

Après, histoire de ne pas mettre tout le monde d'accord, il y a quand même des gens qui qualifient mon style de "fluide", "facilement identifiable" et "percutant". Ca doit être une question de goût, donc.

Ceci dit, il évolue tout au long des 7 tomes. Comme un personnage dissimulé dans l’ombre de Peter, il se cherche un peu, au départ, et peut agacer par sa maladresse. Mais il finit par mûrir, s’affirmer, se trouver. Je ne renie pas cette trajectoire qui mêle la forme avec le fond d’un roman d’initiation.

- Une histoire capillotractée

(J’ai hésité à prétendre le contraire, mais cette scène n’illustre aucun épisode de LTPR.)

Adeptes du réalisme balzacien, passez votre chemin. S’il y a bien un genre dont la Tentation ne se réclame pas, c’est celui, si en vogue à notre époque, qui expose des faits nus, crus, ancrés dans le réel. On y trouve cependant des éclats de vérité, un témoignage de vécu, derrière un scénario biscornu qui prend un plaisir tout mathématique à s’enrouler autour de lui-même. La vraisemblance me soucie moins que la cohérence. Le puzzle ne représente peut-être aucun paysage connu, mais j’ai essayé de faire en sorte qu’il n’y manque aucune pièce. This is similar to trading forex through forex brokers websites in Australia such as this forex trading brokers website.

- Un démarrage de moteur diesel

(J’évoque ici le regard empli de désespoir de mon prof de Dessin Industriel au moment de me rendre ma copie, invariablement ornée d’une note ne dépassant pas 2/20).

Cette remarque concernant la lenteur de la mise en place de l’intrigue (essentiellement sur le tome I) m’est surtout faite par des lecteurs qui ne sont pas passés par la case prépa. Et dire que c’est pour eux que j’ai pris le temps de planter le décor et de donner quelques clés de ce milieu étrange ! Quelle ingratitude ! Sachez tout de même que si vous avez récupéré le tome I après mars 2012, vous avez déjà eu droit à une version raccourcie d’une soixantaine de pages. Elles n’ont apparemment manqué à personne, leur éviction était sans doute une bonne idée.

- Un héros qui manque de cojones

(Vous savez, d’ailleurs, à quoi ça ressemble, des cojones ? Ben voilà.)

J’ai déjà évoqué ce que Peter représentait pour moi, et également pourquoi LTPR est écrit à la première personne malgré mes deux chromosomes X. Au bout de 7 tomes diffusés, mon héros ne m’appartient plus, et tout comme on ne choisit pas le caractère des gens que l’on côtoie, j’ai l’impression de ne pas avoir eu le choix pour lui non plus. Il existe à présent dans suffisamment d’imaginaires pour que je ne puisse le changer d’un iota.

D’ailleurs, je n’en ai pas envie, il me plaît comme cela.

- Un roman à destination exclusive des taupins

Bizarrement, cette remarque m’a été faite uniquement par des taupins. Je me pose encore des questions sur le sujet, mais cela ne concerne réellement que le 1er tome. Je m’étais déjà fendue d’une étude de marché qui prouvait que ce n’était pas un problème.

Et puis s’il est vrai que LTPR commence comme une blague potache, j’espère avoir réussi à l’emmener bien plus loin que ça.

 

- Un humour de cousin bourré

(Si vous ajoutez « à un mariage », vous devrez des droits d’auteur à un certain éditeur de ma connaissance.)

L’humour n’est pas la chose du monde la mieux partagée. C’est aussi la politesse du désespoir. Il me permet d’évoquer des sujets graves sans éprouver le besoin irrépressible de m’enfouir la tête sous un oreiller.

 

- Pas assez de descriptions

J’ai beau adorer les longs passages où Zola décrit le Bonheur des Dames rayon par rayon, ou ceux de Tolkien qui m’immergent dans les Terres du Milieu, je n’écris pas comme ça. Chez moi, un coucher de soleil sera davantage perçu au travers de ce qu’il évoquera à Peter concernant l’un ou l’autre des milliers de problèmes existentiels qui s’entrechoquent dans sa tête, qu’à coups de rayons incandescents qui dardent les cimes pourpres des arbres. Il y a aussi beaucoup de dialogues, dans LTPR. Mais quand même, de moins en moins.

Les personnages ne font pas exception. Peter, Eléanore, Jaffadin, Perlipopette : c’est à vous de les imaginer physiquement. Oui, LTPR demande un peu d’investissement.

 

Il y a sûrement bien d’autres choses à reprocher à LTPR, mais je pense que je me suis assez flagellée pour aujourd’hui. Et il ne vous aura pas échappé que j’ai essayé, après chaque coup de canne, de me passer un peu de baume anesthésiant là où ça a fait mal.

En conclusion, je vais vous laisser le choix entre deux adages de la sagesse populaire :

- Personne n’est parfait

- On ne peut pas plaire à tout le monde.

Pour ma part, les deux me vont.

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Le sang des 7 rois : encore un autre roman de fantasy ?

Pour ceux qui surveillent un tant soit peu les sorties littéraires de cette rentrée tardive et s’intéressent plus particulièrement au domaine de l’imaginaire, la nouvelle a peu de chance d’être passée inaperçue : Le sang des 7 rois, 1er tome d’une saga en 7 volumes proposée par Régis Goddyn, fringant primo-auteur de 45 printemps, a été publié par la prestigieuse maison nantaise l’Atalante au mois de février.

Soit.

Je ne suis pas de celles qui surveillent les sorties littéraires (je vous ai déjà parlé de mon amour pour les formats poche ?) mais c’est avec une certaine impatience que j’attendais ce livre-là. Car Régis Goddyn n’est pas que le « professeur d’arts plastiques à l’université d’Amiens né en 1967 » comme le stipule sa courte bio publique, il est aussi l’Auteur Publié par une Grande Maison d’Edition qui fréquente le forum des Jeunes Ecrivains sous le pseudonyme d’e-bou. Autant vous dire que là-bas, c’est une espèce de demi-dieu dont le topic qui raconte avec moult détails son expérience du côté lumineux de la force™ est suivi avec un mélange d’admiration et d’envie par une tripotée de wannabes. Dont moi, oui.

L’Atalante n’a pas fait les choses à moitié, ni aux trois-quarts, mais plutôt aux cinq-demi, puisque le roman est annoncé comme « Un événement en fantasy française. Un premier roman, un coup de maître. » Ce qui donne envie, reconnaissons-le, de plonger plus avant dans le bousin (et d’avoir un éditeur, aussi).

Autre bonne idée : le tome I est mis en vente au format numérique à 2,99€. Enfin un prix acceptable capable de décourager les velléités de piratage (dommage au passage qu’il soit remonté à 9€ après la période de promo).

C'est donc sur ma tablette suréquipée, avec option poêle à bois et chocolat chaud, que j'ai pris connaissance du 1er tome de LSD7R.

15 jours plus tard, j’en ai tourné la dernière page virtuelle et j'ai reposé ma tablette, un brin perplexe et un peu ennuyée. Je m’étais préparée à adorer ce livre, et je me sentais frustrée.

Côté forme, il y a certes des petits défauts dans l’écriture, quelques maladresses et lourdeurs, mais le tout va en s’améliorant. Normal pour un premier roman. Mais j’avais plusieurs autres points de fond qui m’empêchaient d’adhérer à l’histoire. Pour tout dire, je n’étais pas rentrée dedans.

J’ai hésité à rester sur ma déception, à la mâchonner en silence, et j’ai finalement choisi de partager mes remarques avec l’auteur par messagerie privée. En déclarant plus ou moins forfait pour la suite.

Il s’est alors produit quelque chose de rare. Je me suis faite retourner comme une crêpe. Régis / e-bou a pris à cœur de répondre à mes remarques une par une, transformant chaque point que j’avais désigné comme faible en élément d’un tout absolument cohérent. Ce qu’il m’a laissé entrevoir dépasse l’imagination (la mienne en tout cas, et jusqu’à aujourd’hui, j’en étais quand même fière). Au point que moi aussi, maintenant, j’attends la suite avec impatience.

Cette critique sera sans doute atypique : je ne m’avancerai pas à résumer, fût-ce de manière factuelle, ce premier tome, et vous ne saurez rien non plus de ce qu’ont été mes remarques initiales. Ce livre mérite d’être découvert par vos yeux neufs, qui devront éviter d'y chercher les échos de ces auteurs de fantasy que vous connaissez déjà, ce qui a certainement été mon erreur. Il pourrait très bien vous plaire tel quel (il compte d’ailleurs beaucoup de fans enthousiastes qui ne se posent pas les mêmes questions que moi). Et si tel n’était pas le cas, je me fais le relai de l’auteur pour vous demander de ne pas en rester là.

La réponse à la question posée ci-dessus est donc: non.

Car Régis Goddyn m’a promis du rêve. Et j’ai envie de faire confiance à la sagesse de e-bou.

Autres critiques:

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Concours LTPR-JE: 2ème édition

Comme le temps passe. Et oui, déjà la 2ème édition de ce fabuleux concours dont je rappelle les règles.

Le principe est simple : j’ai participé à un concours de nouvelles sur le forum des Jeunes Ecrivains (dont je vous avais parlé ). 18 nouvelles ont été soumises, la mienne est l’une de celles-là.

Il s’agit pour vous de la retrouver !

Ma nouvelle est un peu particulière puisqu'elle a été écrite voilà 20 ans. Je n'y ai rien changé (pas même les fautes d'orthographe 😉 ). Et, oui, ceci peut être considéré comme un indice.

Qu’est-ce qu’il y a à gagner ?

J’offre deux exemplaires papier des tomes de LTPR de votre choix au premier d’entre vous qui me fournira la bonne réponse. Oui, je double la mise par rapport à la dernière fois.

Qui peut participer ?

Pour des raisons de coûts d’envoi, je limite le concours aux résidents de la France Métropolitaine, de la Belgique et de la Suisse. (Mais si vous savez me fournir une adresse d’expédition dans l’un de ces pays, vous pouvez tenter de gagner le prix!)

Comment on participe, justement ?

Via le formulaire de contact, en précisant « Concours LTPR 2» dans le sujet. Comme la dernière fois, vous avez le droit de citer 3 nouvelles (numéro et titre, s'il y en a un) que vous classerez par "ordre de vraisemblance", celle dont vous êtes le plus sûr en premier. Je vous enverrai un accusé de réception sous 48h – le formulaire me jouant parfois des mauvais tours. Une réponse acceptée par participant (parce que sinon, évidemment, c’est trop facile…)

Le premier à m'avoir donné la bonne nouvelle (sic) avec le meilleur classement remportera le prix!

Combien de temps le concours va-t-il durer ?

Jusqu’à ce qu'il y ait un gagnant, ou bien jusqu'à la fin du concours JE si personne n'a réussi à placer ma nouvelle en première position. La réponse ne sera toutefois rendue publique qu'une fois que les noms des auteurs auront ete révélés sur JE, soit dans un mois. Ou deux. Ou... Bon, ça finira bien par arriver un jour!

Où se trouvent les nouvelles ?

ICI !

Ce concours est-il supervisé par un huissier ?

Mmmm... Non. Toujours pas.

Mais si vous avez des questions complémentaires, vous avez le droit de me les poser, et j'y répondrai en mettant à jour ce post le cas échéant.

Bonne lecture!

 

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Combien de livres as-tu vendus jusqu'ici ? (Mars 2013)

Nous sommes le samedi 2 mars 2013, il est 23 :52, cela fait exactement 5 ans et 5 mois que je vends ma prose sur le web en autoédition, et en termes de chiffres, ça donne ça :

*Toujours disponible gratuitement sur demande, je le rappelle. This is similar to trading forex through forex brokers websites in Australia such as this forex trading brokers website.

On peut le voir sous forme de graphique, aussi :

Ou bien sous forme de camembert (Excel est toujours un outil aussi formidable):

Un petit comparatif avec les chiffres d'octobre 2012 ? C'est parti!


Et puis c'est tout (et c'est déjà bien).

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Quel genre d’échanges as-tu avec tes lecteurs ?

Vous l’aurez remarqué, vous qui avez atterri sur ce blog : je suis de la race des auteurs qui communiquent. Qui se racontent. Qui se confient. Voire qui se déversent. Cette communication n’est pas tout à fait à sens unique, car il m’arrive parfois de découvrir (non sans ravissement) que mes élucubrations suscitent des réactions. D’où échange. Vous devez aussi commencer à savoir que je suis quelqu’un d’organisée (du moins en apparence). En invoquant cette capacité spéciale, j’ai établi une taxonomie* de mes correspondances avec mes lecteurs que je vais de ce pas vous livrer.

(*Ce qui ne signifie pas que j’ai décidé de les empailler.)

A. « Je veux bien le tome I gratuit comme indiqué dans la pub »

Ça commence souvent comme ça. Un petit message via le formulaire de contact, ou un MP sur un forum où je suis allée me poser avec mon tabouret et mon porte-voix. Ces premiers messages sont la plupart du temps courts, parfois un peu gênés aux entournures de demander à économiser 2,99€. (Faut pas, hein, c’est moi qui propose !). Il y en a de plus verbeux, aussi, dont les auteurs commentent déjà ce qu’ils pensent savoir de moi. Je réponds avec un message de longueur équivalente à celui qui a été émis. Sans réaction perceptible des primo-récipiendaires, j’envoie ensuite un petit mail « coucou, c’est remoi » après quelques semaines. Histoire de voir si LTPR – le tome I a fini sa vie sur un coin de disque dur où il prend la poussière, ou si la lecture s’est arrêtée dès la première page, ou si l’intégrale de la série a déjà été achetée en douze exemplaires. Les 3 cas sont possibles. Et la suite de l’échange nous permet justement de distinguer plusieurs sous-familles.

A.1. « Silence radio »

C’est ce qui arrive à peu près dans 60-70% des cas : je n’ai plus de nouvelle. Bah, tant pis.

A.2. « Heu, oui, désolé, mais j’ai pas eu le temps, là »

Ainsi que je le disais justement à l’un de mes lecteurs, le temps est décidément mon pire ennemi, celui qui me sépare de la gloire et de la fortune.

A.3. « Oh, tiens, j’avais oublié. Où est-ce que je vous ai fourrée, déjà ? »

On laisse tomber la double interprétation (hum) et on relance la machine.

A.4. « Désolé, mais vous ne correspondez pas à la ligne éditoriale de la maison »

De l’intérêt d’offrir le 1er tome gratuitement pour éviter les déceptions. Ce genre de réponse est toutefois assez rare. Je pense que ceux qui n’aiment pas ne répondent pas. Et je les comprends.

A.5. « Et sinon, on peut avoir le tome 2 gratuitement aussi ? »

Oui, j’ai déjà eu ce genre de question. Et la réponse est non. (J’ai un illustrateur intéressé aux bénéfices qui compte sur moi, dites donc !)

(Enfin je dis ça… parfois je me laisse amadouer quand même… mais chut !)

A.6. « Je suis votre plus grand fan »

Ce cas de figure, tout à fait intéressant, est traité en D.

B. « Moi aussi, j’écris des bouquins »

Etre auteur n’empêche pas d’être lecteur. J’ai l’honneur d’en compter quelques-uns dans mon lectorat. Taxonomisons en distinguant deux familles.

B.1. « Je suis passé(e) du côté lumineux de la Force, j’ai trouvé un éditeur »

Avec ceux-là, j’échange sur le plaisir d’écrire, le rapport aux mots, la quête de la phrase juste. Tout en essuyant le filet de bave qui s’est formé à la commissure de mes lèvres.

B.2. « Quelle baudruche, ce Marc Lévy »

La détestation de Musso-Lévy-50 shades est un cri de ralliement pour les auteurs non publiés. Avec ceux-là, j’échange sur le plaisir d’écrire, le rapport aux mots, la quête de la phrase juste. J’économise simplement un peu de salive.

C. « J’ai vu une faute, là »

Oui, bon, voilà, ça arrive. Et le lecteur féru d’orthographe, de grammaire et de syntaxe n’hésite pas à me faire remarquer les bugs que je m’empresse de corriger.

D. « Je suis votre plus grand fan »

Ahem. Reconnaissons-le, personne ne m’a jamais dit ça. Mais je range dans cette catégorie les « ça surpoutre des poneys », les « j’ai fini à trois heures du matin »,  les « quand sort le tome suivant ? », et les « j'ai adapté votre roman en scénario de film ». Oui, l'investissement de certains lecteurs est assez surprenant. Et effectivement, je peux passer des heures à discuter avec eux de l’évolution de mes personnages, de la cohérence de mes intrigues, de leur interprétation des courants de fond qui alimentent la Tentation. Parfois, on finit par parler de tout à fait autre chose. La relation s’est équilibrée ; nous sommes devenus amis.

Je termine ce post en image, avec ces photos envoyées ou postées par des lecteurs.

"Je suis bien entourée" version livre papier (crédits: Frag-Zéro)

"Je suis bien entourée" version numérique (crédits: Ewi)

Cette photo est juste parfaite (crédits: JeanNo)

Et puis si vous voulez savoir comment des auteurs plus grands que moi communiquent avec leurs lecteurs: Rue89 - Cher écrivain, lettres d'amour, d'admiration et de désespoir.

(Merci à TL de m'avoir envoyé ce lien qui m'a inspiré ce post.)

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Et résumer LTPR en 10 mots, tu sais faire?

Si j'ai droit à dix mots par tome, je peux essayer.

La tentation de la pseudo-réciproque: Mes profs sont des espions à la solde du gouvernement.

A l'X, le bicorne est incontournable: Perdu laboratoire top secret dans les méandres de l'administration.

Carrément à l'OUEST: Sea, sex & sun en Bretagne: trouvez l'intrus.

L'abominable canard des neiges: J'ai choisi de ne pas devenir maître du monde.

Comme un chien dans un jeu de bowling: Meurtre en chambre close dans une distillerie de whisky.

Opération Platypus: L'ornithorynque est à Las Vegas, je répète, l'ornithorynque est...

Là où les tortues luttent: Une fin possible à tout ce bordel. Ou pas.

...

Pas évident. Vous avez mieux à proposer?

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L'autoédition, c'est un truc de maso, en fait, non?

Non.

J'en veux pour preuve cet article que je postai tantôt sur un forum consacré à l'écriture (toujours le même) et qui me permet d'apporter une réponse si ce n'est définitive, du moins circonstanciée, à cette épineuse question.

Les plaisirs de l’autoédition.

Oui, vous avez bien lu. Ce que beaucoup vouent aux gémonies, comme une pratique honteuse dont les adeptes souffriraient d’une étrange combinaison de peste bubonique et de narcissisme congénital, peut être source de différents plaisirs.

- Le livre

Je parle bien du livre physique, celui avec des pages qui se froissent et se marquent de l’empreinte d’un pouce enduit de Nutella, celui avec une jolie couverture qui brille et une quatrième de couv comportant votre bobine ou tout autre avatar de votre choix, votre bio sur trois ligne et un résumé de votre opus (plus un code barre représentant votre ISBN et, oui, le prix unique de vente). Lorsque vous recevez ça par la poste en échange d’une dizaine d’euros, croyez-moi, vous êtes tout jouasse. Et il y aura forcément quelqu’un pour s’exclamer dans votre entourage: « oh, on dirait un vrai ». (D’ailleurs, c’est un vrai.)

Vous prendrez ensuite un plaisir certain à vous relire sur ce support imprimé. J’ai toujours trouvé que les fautes et les maladresses s’y voyaient plus qu’ailleurs, donc c’est déjà une bonne étape en termes de relecture finale.

- Les rencontres

L’autoédition ne peut pas être un exercice solitaire. Vous irez forcément à la rencontre de tout un tas de personnages : votre illustrateur, vos bêta-relecteurs, celui qui vous apprendra à sauvegarder automatiquement votre blog, les modos de ces sites où vous comptez faire votre pub, cerbères qu’il faudra dompter… Ces échanges se révèlent souvent passionnants et vous permettent de croiser des gens qui sont totalement en dehors de votre sphère habituelle.

- Les retours de lecteurs

C’est sans doute ce qui apportera le plus de petits frissons de joie le long de votre échine. Car contrairement à l’auteur d’un roman qui reste enfermé sur le disque dur d’un ordinateur en attendant un hypothétique éditeur, vous aurez des lecteurs. Quelques-uns, une poignée, que vous serez peut-être allé chercher par la peau du cou. Mais des vrais, pas des gens de votre entourage, pas des gens qui vous connaissent : des anonymes qui ne vous doivent rien. Et quand ils aiment, ceux-là, et qu’ils le disent publiquement ou en privé, vous n’en avez plus rien à faire d’être autoédité ou non. Je n’échangerai contre rien ces messages de deux-trois lignes ou parfois de plusieurs pages reçus de la part de ces lecteurs que j’ai réussi à embarquer dans mon univers, dont j’ai changé la vie pour ces quelques heures qu’ils ont passées en compagnie de mes personnages, qui ont vibré pour eux et – oh que je les en remercie – me l’ont fait savoir. Il est probable que je n’aurais pas continué à écrire sans eux.

- La maîtrise du temps

Vous êtes aux commandes. C’est vous qui décidez. Quand votre livre va paraître, sur quelles plateformes. Pas besoin d’attendre un an dans le doute de savoir si ça va marcher ou non, si vous arriverez à écrire la suite ou pas. Vous êtes le chef d’orchestre de votre marche en avant.

- La liberté

C’est casse-gueule, certes. Vous êtes libre de partir en vrille. D’être à côté de la plaque. Mais vous êtes aussi libre de faire exactement le livre que vous vouliez, vous n’êtes pas obligés de rentrer dans des cases, thriller, horreur, romance, fantasy, de vous plier à des règles commerciales de format et de style. Vous avez la liberté de faire quelque chose de différent.

- C’est moi qui l’ai fait

Cette petite courbe des ventes qui monte et qui descend, c’est le résultat de vos efforts. Quand elle monte, cela vous rend encore plus heureux.

Tout le monde sait que l’édition classique par une grande maison est une espèce de graal qui brille quelque part là-bas, très loin, dans une nuit sans étoile qui rend les chemins qui y mènent pratiquement invisibles. Ça n’empêche pas d’essayer de les emprunter. Mais ne pas toucher le rêve du doigt ne signifie pas que l’on en soit indigne.

Pour ma part, je crois aux rencontres qui se font ou ne se font pas. Aux yeux qui se posent sur la bonne ligne ou non. Au hasard, que l’on peut certes manipuler pour le faire tendre là où on voudrait aller (ça s’appelle mettre toutes les chances de son côté) mais qui gardera toujours sa part de secret, de mystère, d’aléatoire.

Je précise également que je ne méprise pas du tout l’édition classique, le cycle de vie du livre avec ses passionnés et ses emplois à la clé. C’est un système qui fonctionne, qui a fait ses preuves, et j’espère qu’il va durer. Je ne suis d’ailleurs pas à l’abri de faire un jour appel à lui, pour la Tentation ou pour autre chose. J’ai simplement envie de pousser le plus loin possible ma propre logique, de continuer, tant que cela m’amuse, à courir entre le four et le moulin… avant de me rabattre peut-être vers une tentative d’édition par ces maisons que tant d'autres convoitent.

En attendant, j’espère avoir réussi à passer un petit coup de bombe désodorisante autour de l’étiquette « autoédité ». Et que cela permettra à quelques histoires délaissées d’aller finalement à la rencontre de leurs lecteurs.

Même s’ils ne sont qu’une poignée.

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"Le journal d'un écrivain sans succès": quoi qu'est-ce donc?

Il y a des bouquins qui vous tombent dessus comme une évidence : un titre qui vous titille ; une couverture qui vous intrigue ; un pitch qui vous dit « j’ai été écrit pour toi, lis-moi » ; un auteur inconnu mais qui a le bon goût discutable de se cacher derrière un pseudo absurde et une photo de primate sur son profil Facebook.

Bon, « Le journal d’un écrivain sans succès » n’a pas tout à fait été de ceux-là.

Mais il aurait pu.

J’ai rencontré son auteur sur un forum de jeunes écrivains (toujours le même, malgré un ravalement de façade plutôt réussi) et nous nous sommes liés sur Facebook pour nous tenir au courant de nos activités respectives. Oui, les auteurs entre eux ont aussi cette tendance un peu mystérieuse à se renifler le train. (Histoire peut-être d’essayer de se piquer des lecteurs ?)

J’ai donc été avertie par voie de blog/Facebook/Twitter de la sortie imminente (qui plus est chez un éditeur-un-vrai) du journal en question. Son blog m’ayant donné un a priori favorable sur le style pince-sans-rire et vannesque de Jean-Fabien, c’est avec une réelle curiosité que j’ai pris connaissance du thème de son roman.

Il était une fois un ingénieur informaticien qui caressait l'espoir de devenir écrivain...

Tiens, me dis-je in petto, nous foulons les mêmes plates-bandes. Dès lors, l’étude de la concurrence s’imposait.

Profitant d’un passage à Paris (où j’échouai dans mon objectif principal qui consistait à placer subrepticement des exemplaires de LTPR dans les rayons de Gibert), je me procurai à la source un exemplaire du dit-bouquin. (Donc maintenant, en plus d’une dédicace de Tim Powers et de Terry Pratchett, j’en ai une de Jean-Fabien).

La grippe saisonnière me le fit dans un premier temps mettre de côté, mais comme il n’y a heureusement pas que les meilleures choses qui ont une fin, je retrouvai bientôt l’usage de mes connecteurs neuronaux – ceux dont j’ai besoin pour lire autre chose que la notice d’une boîte de Doliprane.

Très rapidement (dès la couv, en fait), je suis tombée sur ce passage, citant une lettre manuscrite reçue par Jean-Fab’ (je vous rappelle qu’on est potes sur Facebook, je l’appelle comme je veux) de la part d’un éditeur :

« Cher Jean-Fabien,
Merci de la confiance que vous nous avez témoignée en nous confiant votre manuscrit.
A vous de nous faire confiance désormais en nous lisant.
Si je prends ma plume, c’est que l’encre de mon stylo coûte moins cher que celle de l’imprimante, et que nous sommes en période de rationalisation de nos coûts.
Je vous en conjure donc : croyez-moi si je vous dis que vous êtes à la littérature ce que le hachis Parmentier Findus est à la grande cuisine.
Je vous avoue cependant ne pas avoir osé mettre votre « œuvre » dans le micro-ondes, même si telle est sans doute plus sa place que sur une étagère de bibliothèque.
Bien à vous, et sans rancune.
Alphonse V. »
 

Une telle communauté de destin ne peut être qu’un signe, me dis-je in petto pour la deuxième fois. (Nous noterons au passage la clairvoyance de cet Alphonse V. qui avait, semble-t-il, su détecter avant tout le monde les errements équins de la firme aux lasagnes frelatés.)

Et de me plonger à corps perdu dans les aventures de ce chef de projet informatique qui a l’idée de se prétendre écrivain pour draguer la minette (aka femme de sa vie de pseudo-geek pseudo-macho) pendant qu’autour de lui, son entreprise, ses collègues, son chef, partent gentiment en vrille, façon tourniquet (les systèmes round robin, ça vous parle ?).

Alors c’est drôle. Parfois trop. « Trop de vannes qui tuent tuent la vanne qui tue », me disait d’ailleurs un éditeur célèbre qui argua justement de ce motif pour refuser mes propres écrits.

Mais tant pis parce que moi, qui ne suis pas éditeur, j’aime bien.

D’échanges de SMS en extraits de blogs, en passant par des confidences sur polochon, on finit par le trouver attachant, ce Jean-Fabien habité d’un wannabeisme émouvant. Il a pourtant l’air de se foutre de beaucoup de choses, drapé dans son cynisme et son machisme comme dans une armure (drapé dans une armure ? Vraiment ?). Une armure qui protégerait finalement de tout, sauf de la solitude.

Le truc un peu troublant, c’est qu’il devient difficile de faire la part des choses entre ce que raconte le personnage Jean-Fabien et ce que raconte son auteur, Jean-Fabien. J’imagine que l’ambiguïté est voulue. Sinon, il y a quelque chose qui a foiré grave. Mais cette mise en abyme rend le livre d’autant plus intéressant (je vous rappelle que je suis juste pote sur Facebook avec JF, hein, ça veut dire que je ne le connais pas vraiment.) Le rapport à l’écriture (plus que celui au métier d’ingénieur, ou avec le sexe opposé) est un fil rouge sur lequel s’articule la trame du récit. C’est ce qui importe, au fond. Ce qui reste.

Je vous laisse juger si ce roman peut plaire à quelqu’un qui n’a pas fait des études d’ingénieur, qui n’abuse pas de la vanne pour masquer les doutes qui parcourent son moi profond et qui n’entretient pas avec l’écriture une relation psychotique.

Pour des raisons assez évidentes, je n’ai pas de réponse à cette question.

Et sinon, moi, ça m’a bien plu.

Autres critiques:

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J'ai plein de questions, je peux t'interviewer ?

Je ne connais pas beaucoup d'auteurs qui ne soient pas capables de passer des heures à parler de leur passion pour l'écriture et de leur rapport à la virgule.

Voici donc une interview réalisée par Renaud L., directeur de la publication du Coup de Venst, le journal des étudiants de Télécom Bretagne.

Pourquoi avoir commencé l'écriture ? Vous faisiez autre chose avant ?

J’ai eu la chance de pouvoir m’essayer très jeune à plusieurs activités comme le tennis, la danse, le violon et même la programmation informatique en plus de l’écriture. J’ai décidé de persévérer dans celle où j’avais l’impression de contrôler autre chose que des petites balles jaunes, de ne pas mettre mon corps ni celui de mes voisins en danger, d’épargner l’audition de mes proches et de réussir à faire passer des émotions. Même si je ne doute pas qu’un programme informatique particulièrement bien codé puisse faire venir les larmes aux yeux.

Et maintenant, que préférez-vous dans l'écriture ?

Il y a trois phases dans ma façon de travailler pour créer un livre : la mise en place de l’intrigue, avec la complexité inhérente à des histoires policières, l’écriture elle-même faite de ces moments de joie où le bon mot se retrouve exactement à la bonne place, et l’attente angoissée des retours de mes lecteurs. Ce que je préfère, c’est la succession de ces trois phases et de prendre un plaisir égal à chacune d’entre elles.

Je vois sur votre site que vous gagnez apparemment de 1000 à 10 000€ par an : donc vous ne vivez pas de l'écriture. Comment concilier votre vrai travail à l'écriture et les autres activités sociales ?

Hem, mon activité littéraire me rapporte même beaucoup moins que ça ! Il n’y a d’ailleurs guère plus d’une centaine d’auteurs en France qui peuvent vivre exclusivement de leur plume de romancier. Concilier son travail d’écriture avec la vraie vie, celle où on passe du temps avec son conjoint et ses enfants, celle où l’on doit gagner de l’argent pour payer son loyer, c’est donc le lot de milliers d'écrivains. Il n’y a pas de secret, pour y parvenir, il faut de l’organisation. Savoir segmenter ; se concentrer ; équilibrer ; dormir peu. Un conjoint compréhensif, ça aide beaucoup aussi.

Vous voyez l'écriture comme un besoin, un hobby, une source de gloire ... ? Si c'est un besoin, est-ce sain comme addiction ?

C’est un besoin, un hobby et une source de gloire, même si on ne rencontre cette dernière qu’à travers quelques "like" sur sa page Facebook. Il faut savoir que c’est une addiction. L’envie d’écrire peut tout engloutir sur son passage et mettre en péril votre relation avec la vie réelle si vous n’apprenez pas à la maîtriser. Ce qui la rend acceptable, à défaut de saine, c’est la capacité du drogué à se faire passer pour un être normal auprès de son entourage. Même si lui sait qu’il n’est est rien. Mouhahaha (rire dément).

Considérez-vous vos romans comme autobiographiques ? Est-ce plus facile d'écrire sur un sujet que l'on connaît si bien ?

La Tentation de la pseudo-réciproque n’est pas une autobiographie (je n’ai jamais déjoué d’attentat visant à faire exploser mon lycée et je doute que la laverie de Télécom Bretagne abrite le genre de fantôme dont je parle dans le tome 3…) mais elle contient évidemment des éléments tirés de mon expérience. Le lycée Pépin-le-Bref est un concentré de Louis-le-Grand et de Fénelon, l’école d’ingénieurs OUEST et son campus battu par les vents situés sur la Pointe des Corsaire rappelle bien sûr TB (et le Karrément à l’Ouest le CDV…). Mais j’y ai surtout glissé mes doutes, mes angoisses, et mes espoirs. Je ne sais pas si c’est plus facile de parler de quelque chose que l’on connaît, mais pour ma part, c’est ce que j’avais envie de faire.

Maintenant, avec le recul, que pensez-vous de votre prépa ? Des regrets ?

Non, aucun ! Même si j’en ai bavé à l’époque. Sans doute pour de mauvaises raisons. Mais sans ce passage-là, je ne serais pas là où je suis actuellement : pile au bon endroit ! Mon seul regret, c’est que le rythme de la prépa ne m’a pas donné le temps de prendre du plaisir à apprendre. Je me rattrape maintenant, grâce notamment à ma collaboration avec le magasine Tangente Sup pour lequel j’écris des « nouvelles à caractère mathématique ». Cela m’oblige à remettre de temps en temps le nez dans des équations.

Est-ce que votre formation vous a aidée pour l'écriture ?

C’est plutôt l’écriture qui m’a aidée dans ma formation, puis dans mon métier d’ingénieur. Etre capable de s’exprimer, de se faire comprendre, de donner à vos interlocuteurs l’envie de vous lire et de vous écouter, ça sert à bien d’autres choses qu’à écrire des livres.

Vous décrivez vos livres comme scientifiques, policiers, initiatiques, d'espionnage, politiques, d'amour, d'horreur. Vous ne semblez apparemment pas capable de vous cantonner à un style. Est-ce pareil dans la vraie vie?

Je n'ai pas volontairement cherché à écrire quelque chose qui soit à cheval sur plusieurs cases, j'ai simplement pris conscience que je n'entrais vraiment dans aucune quand je me suis mise en quête d'un éditeur. Un éditeur, contrairement à moi, ça aime bien les cases. Mais pour exister, mon histoire a besoin de toutes ces composantes qui peuvent paraître disparates. Et puis il s'agit moins d'une diversité de styles que d'une diversité de genres au service d'une trame que je crois (que j'espère!) originale. Ensuite, dans la vraie vie... je pense que je ne ressemble pas à ce que j'écris. Kylie Ravera n'est au final qu'un personnage de mon histoire, et je sais m'en détacher quand il s'agit de faire des choses où la folie n'a pas sa place (écrire un cahier des charges, concevoir une présentation powerpoint, calculer un ROI, préparer le dîner...)

Vos lectures sont-elles aussi éclectiques ?

Mes lectures sont effectivement éclectiques: grands classiques français et anglais, polar, SF, Fantasy. Il n'y a guère qu'avec le roman contemporain français que j'ai du mal. Beaucoup de succès actuels me font lever un sourcil cironspect. Et souvent les deux.

Que conseillerez-vous à quelqu'un qui veut se lancer dans l'écriture ?

De ne pas se poser de question. La gloire ou la fortune, je ne pense pas que l’on puisse se fixer comme objectif de les atteindre, car c’est complètement aléatoire. On écrit parce qu’on ne peut pas faire autrement. Se faire lire, ensuite, c’est une autre histoire…

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