Une fée sous amphète, ça donne quoi ?

Un excellent recueil de nouvelles publié par les désormais célèbres Editions Quadrature (celles du Manège d’Isabelle dont je vous ai déjà parlé ). A la base, pourtant, je ne suis pas « nouvelles ». Plutôt « saga en 7 +1 tomes », si vous voyez ce que je veux dire. Mais il n’y a que Christine Boutin qui ne change pas d’avis, et comme (attention, scoop !) je ne suis pas Christine Boutin, j’ai décidé de poursuivre ma petite excursion dans le jardin voisin (c’est une façon de parler, mon chéri, tout va bien.)

Attention : titre trompeur ; les nouvelles rassemblées dans « La fée Amphète » ne traitent pas de trips babacoulesques stroboscopiques ni de descente aux enfers post-rave party. Peut-être sont-elles écrites sous l’effet d’un champignon hallucinogène, mais elles me semblent trop empreintes de lucidité pour cela. En revanche, s’il était encore besoin de prouver qu’humour et désespoir peuvent former un heureux ménage, la fée en question se pencherait assurément sur le berceau du petit.

Car l’humour est bien là, féroce, noir, délectable. Le désespoir aussi, plus subtil, sachant s’éclipser quand il le faut pour laisser la place à un coin de ciel bleu.

Arnaud Modat a la plume facile et l’utilise admirablement pour cornaquer notre ressenti au fil de ces tranches de vie un peu cabossées qu’un « je » complice nous assène. Nous vivons de l’intérieur ces chroniques de l’amour, de la mort, du rapport au père, du désamour. A l’exception notable de la « fée Amphète », où une gamine de huit ans, confondante d’innocence et de gravité, nous balade dans ses rêves de délicatesse. Les autres mettent en scène un homme, parfois un ado boutonneux, en proie à des doutes aussi existentiels qu’universels. Où et avec qui va se dérouler sa vie ? Comment respecter les dernières volontés d’un père qui n’en a jamais exprimées ? Psalmodier la Javanaise en s’accompagnant à la guitare suffit-il pour emballer ? Peut-on communiquer avec son père par télécommande interposée ? Ou vaut-il mieux se défier en combat singulier, façon western ? Voilà quelques-unes des questions abordées. A ces thématiques de fond viennent se superposer des pointes variées qui donnent du relief au paysage : un cynisme à rire ocre dans « A l’école des cornacs indiens », une mélancolie sage dans « Le syndrome du vélo d’appartement », une révolte salutaire dans « Au pied des grands volcans (éteints) », une tendresse inattendue dans « Western domestique ». On rigole aussi franchement, parfois, comme dans « Sa Majesté fulgurante » où se déroule une conversation hallucinée entre les pièces d’un jeu d’échec, ou dans « La tentation du cyclope » dont j’ai envie de vous laisser découvrir le véritable objet. Tandis que la conclusion de « Putain de cirque » vous fera peut-être verser une larme.

Un seul regret au terme de cette lecture achevée en une soirée : que la première nouvelle n’ait pas été la dernière. Parce que j’aurais préféré finir sur une note de légèreté. Qu’après toutes ces épreuves, on ait gagné le droit de dire : « Je suis prêt. »

Au fait, voici l’extrait dont l'humour implacable m’a poussée à dynamiter ma PAL:

" La mer s’était retirée de ma chambre, abandonnant derrière elle une guirlande d’algues accrochée au mur, ainsi qu’une odeur de coquillages, et de crabe mort.

Assis en tailleur sur ma chaise de bureau, surplombant la marée basse, je passais en revue les nombreux reliefs échoués sur le parquet humide : un matelas éventré, de la vaisselle sale, une vieille lettre que je n’avais pas eu le courage d’affranchir, du linge entassé, des livres ouverts, une lampe de chevet hors-service, des plantes arrachées à leurs pots, des boites de thon, une multitude de boites de thon vides disséminées à travers la pièce.

Pendant la tempête, je m’étais solidement attaché au bureau à l’aide de divers câbles électriques passés autour de ma taille et reliés à l’unité centrale de mon ordinateur. Je devais être coincé là depuis trois paquets de cigarettes et demi, à en juger par le cendrier, qui dégueulait largement sur le clavier. De nombreux post-it étaient collés à l’aveuglette, sur lesquels mon écriture paniquée témoignait inlassablement :

« Ça va passer, capitaine »

Je portais un casque sur les oreilles, un micro autour du cou, j’étais sanglé à une guitare, une pédale d’effet accrochée à mes lacets. Les fils de tous ces appareils s’étaient noués autour de moi, à mesure que je me débattais au milieu du mauvais temps.

En état de choc, j’appuyais inlassablement sur la même touche de mon synthétiseur, comme ces automobilistes crashés dont le front repose sur le klaxon.

Cela faisait deux jours que je composais la musique originale du déluge. C’était le moyen que j’avais trouvé pour garder la tête hors de l’eau, chaque fois que mon cerveau se mettait en branle et faisait déborder l’univers. Oui, l’univers.

Un sale weekend touchait à sa fin.

Revenant lentement à la vie, je balayai la pièce (du regard) à la recherche d’un éventuel pot de chambre. Les volets étaient fermés. J’ignorais si nous étions le jour, la nuit ou en octobre."

« La fée Amphète » a la saveur douce-amère d’une marmelade à l’orange. J’espère avoir réussi à vous donner envie d’y goûter.

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Qui est Otto Rivers ?

Forcément, il est pote avec Kylie Ravera. Mais pas que.

Imaginez : vous êtes assis à la terrasse d’un café, sirotant une menthe à l’eau ; un rayon de soleil vous chatouille nonchalamment le bout du nez tandis qu’un pigeon roucoule à votre oreille « spring is coming » ; pour fêter l’évènement, une cacahuète finement salée s’apprête à trouver son chemin vers votre bouche entrouverte. Votre regard, soudain, est attiré par un jeune couple : vous froncez les sourcils. Vous les connaissez. Ce jeune homme brun à l’air un peu perdu, séduisant de maladresse… Cette femme aux traits fins, jolie avec son air butée, et qui semble décidée pour deux… Où donc les avez-vous déjà rencontrés ? Mais oui, bien sûr ! Dans votre mémoire cinématographique… Grégory Peck et Audrey Hepburn, ce sont eux ! Avec curiosité, vous les regardez s’approcher. Ils gesticulent beaucoup, quelque chose semble les perturber. Vous finissez par distinguer leurs paroles. Et vos sourcils font la route inverse pour venir se percher tout en haut de votre front : Grégory et Audrey sont toulousains. Et ça s’entend.

Félicitations : vous venez de faire connaissance avec les héros de « Film noir dans la ville rose ». Et après le manège désenchanté d’Isabelle, les questions métaphysiques de Jean-Fabien, les intrigues politiques de Régis et les rois moches qui puent de Catherine, je vous propose de goûter à un peu de légèreté.

Cessez de jouer les soliveaux : avalez votre cacahuète et venez me rejoindre de l’autre côté de la caméra.

Car Film Noir se lit comme on regarde une bonne vieille comédie américaine des années 60. C’est frais, c’est drôle, c’est bourré de références, de rebondissements et de surprises. L’intrigue est celle d’un thriller qui se jouerait dans un décor de cinéma : un réalisateur assassiné, un producteur louche, un suspect idéal loueur de DVD, une ingénue pas si ingénue mais férue de vieux films, et une énigme futée dont la clé se trouve chez Hitchcock, Lubitsch et leurs potes. On y croise aussi une galerie de personnages fantaisistes, qui prennent un malin plaisir à ne pas être ce que l’on croit.

La ville rose (à prononcer avé l’assent) offre un cadre idéal à ce polar humoristique, dont on appréciera la faculté à faire oublier tout un tas de trucs désagréables – comme la crise, la déliquescence morale de la classe politique, la Corée thermonucléaire, non-mais-allô-quoi™ . Ce qui, il faut le reconnaitre, ne fait pas de mal.

La seule question à se poser réellement avant de consommer ce Film noir concerne l’accompagnement : popcorns caramélisés ou esquimaux glacés ? Une fois celle-ci résolue, vous vous rendrez avec bonheur sur le fort joli site d'Otto Rivers pour y commander son roman.

Otto est également disponible à l'adoption via le site Adopte un auteur.

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Que cherchent les visiteurs qui viennent sur ton site web ?

Par le pouvoir mediumnique du crâne ancestral de Google Analytics, je détiens la force toute puissante qui me permet de lire ce qui se passe dans certaines de vos petites têtes. Surtout, à vrai dire, quand vous avez utilisé le moteur de recherche à l’origine du verbe « googler » pour venir jusqu’à moi.

Sans surprise, l’explorateur qui s’aventure dans les méandres foisonnants de mon blog y cherche tout d’abord des informations sur « Kylie Ravera » (et ses nombreux avatars orthographiques). Ça ne tombe pas trop mal, d’autant que je n’ai guère d’autre concurrente sur le sujet qu’une jeune étudiante de l’Antelope Union High School, Arizona. (A ce propos, si un croyant voulait bien brûler un cierge pour moi et prier pour qu’elle ne se lance pas dans des études de droit, ça m’arrangerait rapport à un potentiel procès pour usurpation d’identité. Merci d'avance.)

Ensuite, petits coquins qui préférez garder vos sous pour acheter des paquets de fraises tagada, « la tentation de la pseudo-réciproque gratuit » semble avoir la côte auprès de vous. Ça tombe bien, puisque justement, c’est gratuit.

Vous vous interrogez également pas mal sur « combien de temps ça prend d’écrire un livre » et « écrire un livre ça rapporte combien ». La réponse à ces deux questions étant « ça dépend », nous pouvons passer à autre chose de plus amusant. Ce que j’appellerais : les erreurs d’aiguillage.

Je me demande quelle a bien pu être la réaction de ces pauvres navigateurs qui ont fait naufrage à leur corps défendant sur le site de la Tentation. Et pour leur éviter une nouvelle déconvenue s’ils devaient revenir faire un tour par chez moi, je vais prendre leurs schmilblicks un par un et tenter de les faire avancer d’une petite case sur leur jeu de l’oie (de psychopathe, quand même, des fois).

  • « public cible un gars une fille »

Peut-être un sujet de thèse ? En tout cas, moi, KR, 36 ans, CSP+, mariée-un enfant, j’en suis.

  • « a quelle age a ton un rib »

Ma foi en l’Education Nationale me fait espérer que tu n’as pas encore l’âge pour ça, mon petit. Et file dans ta chambre avec ton Bled.

  • « air bowling alcool dans les yeux »

Faire rouler bourré un truc qui n’existe pas, ça peut piquer les yeux.

  • « camembert des ventes d'ipad en 2012 »

Ceci est un camembert des ventes d’iPad en 2012.

Ne me remerciez pas, c’est mon boulot de savoir des trucs pointus comme ça.

  • « comment écrire kylie en français »

Je sèche. Mais à l’envers, ça donne ça : ǝıןʎʞ.

  • « comment savoir si l'envie d'écrire n'est pas une passade »

Se lancer dans une saga en 7 tomes, 280 chapitres, 2000 pages malgré le désintérêt chronique des éditeurs et se répandre en bêtises sur son blog pour repousser le moment de s’attaquer au 8ème donne une assez bonne idée de la réponse.

  • « doliprane en france graphique »

La France Graphique est un beau pays plein de courbes, de pentes et de camemberts AOC. Peut toutefois donner mal au crâne si on cherche à l’interpréter, donc il n’est pas inutile de garder un cachet de Doliprane sous la main.

  • « faire quelque chose de bien pour noel »

Ben oui, tiens ! Comme offrir l’intégrale de LTPR à tous ses copains !

  • « grandes blondes avec forte poitrine »

Ha ha. Raté.

  • « je suis en dos sur mon clavier »

J’ai essayé. C’est plus facile d’écrire avec les pieds.

  • « l'x ecole du porno »

Désillusion : n.f. Perte d'une illusion; sentiment d'une personne qui découvre une réalité non conforme à ce qu'elle attendait ou avait imaginé.

Surtout si vous vous êtes tapé deux années de prépa pour en arriver là.

  • « le stylo qui vibre quand il y a des faute combien coute t' il? »

Le même prix sans doute que la Potion du Dr Jarnac qui soigne la crédulité.

  • « orthographe "vous tenez à coeur" »

Service Littéraire ! Je t’ai reconnu ! 🙂

  • « peut-on dire que l'ordinateur est incontournable ? »

Ça dépend d’où il est posé.

  • « qu'est-ce que tu fabriques »

Oh, ça va, si on peut plus s’amuser cinq minutes…

  • « quesque sa fait de se tirer un plomb dans la téte »

Il n’y a pas le commencement d’un début de réponse à cette question sur mon site. Je peux tout de même affirmer que ce n’est pas une bonne idée. Et à toutes fins utiles : http://www.sos-suicide-phenix.org/

  • « quesque tu gagne au juste prix »

Un déficit patent en culture ludo-télévisuelle ne me permet pas d’apporter une réponse circonstanciée à cette interrogation.

  • « je reve d etre envahie par des tortues »

… Moi aussi.

  • « si kelkun m'ennuie a ki on doit porter plainte pour une femme qui nuit mon mariage »

Avez-vous pensé à la magie ? Un petit rituel vaudou, peut-être, ou une conjuration des forces de l’ombre ? La crainte d'un effet boomerang des méchants lémuriens quantiques m'empêche de référencer un lien vers des sortilèges obscurs, mais vous trouverez ici un petit rituel de magie blanche pour récupérer votre amour perdu. (Je n'ai pas eu l'occasion d'essayer, mais si je peux me permettre de passer un message personnel, M. KR, te voilà prévenu).

Voilà, avec tous ces éléments de réponse, j’espère que vous ne viendrez plus chez moi par hasard.

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Peut-on raconter l’Histoire de France à des gens qui n’aiment pas ça ?

Il faut croire que oui. En leur lisant, par exemple, la bien nommée « l’Histoire de France pour ceux qui n’aiment pas ça », de Catherine Dufour.

Catherine Dufour : je l’ai rencontrée par livre interposé aux Utopiales de Nantes il y a une dizaine d’années de cela. Son « Blanche-Neige et les lance-missiles » m’avait fait de l’œil sur un étal et j’avais craqué à l’époque pour cette trilogie de fantasy parodique complètement barrée faisant intervenir, entre autres, des fées pompettes, lesbiennes et érotomanes, des nains, des gnomes, des archanges, des héroïnes de contes (plus) pour enfants et pas mal de raccourcis Windows (ah, l’infâme Bill Guette et sa réincarnation Will Door…). Trilogie finement sous-titrée « Quand les dieux buvaient », qui s’est depuis dotée d’une préquelle, et qui peut effectivement se consommer bourré à la liqueur de salsepareille et sans modération pour peu que l’on apprécie l’alliage du sens de l’absurde d’un Douglas Adams, l’écriture humoristique d’un Terry Pratchett, l’irrévérence des Monthy Python, et une densité phénoménale d’idées tordues par page.

Mais ce n’est pas le sujet de ce post.

Quelques années plus tard, en tombant sur le site de l’auteur, je me suis fendue d’un petit mail de fangirl (dans lequel, pour une raison que je ne m’explique toujours pas, je me retrouvai à parler de soutien-gorge et de trous de chaussettes). Dans la foulée, nous sommes devenues amies sur Facebook, ce qui m’a permis de découvrir ses engagements pour tout un tas de trucs très recommandables (féminisme, laïcité, droit à l’avortement, droits des gays…).

Mais ce n’est pas non plus le sujet de ce post.

Un jour, j’ai vu passer sur ma page Facebook une couverture de livre toute jaune, associant le nom de Catherine Dufour à celui de l’Histoire de France. Pour qui a lu les aventures des fées Pimprenouche, Babine-babine et Petrol’Kiwi, l’affaire avait de quoi faire lever un sourcil circonspect. Une curiosité sceptique m’a tout de même poussée à acquérir l’ouvrage en question, et à le glisser pas très loin du haut de ma PAL post-écriture LTPR T7.

J’ai cru au départ que j’avais entre les mains une espèce d’Histoire de France pour les nuls : Catherine Dufour nous invite à monter à bord d’un fier vaisseau pour « descendre le fleuve du temps », et à observer à la longue-vue les gesticulations de nos ancêtres. Vercingétorix et l’Empire Romain sont balayés en quelques lignes, puis on lève finalement l’ancre pour aller voir ce qui se passe du côté de Clovis à l’époque des Francs. A peine le temps de s’émouvoir de la barbarie des mérovingiens qui pratiquent allègrement le massacre intergénérationnel, que nous voici aux prises avec Frédégonde et Brunehaut, deux affreuses qui complotent l’une contre l’autre par maris et fils interposés. Cette dernière est connue pour sa mort assez atroce – attachée par les pieds à la queue d’un cheval, elle est déchiquetée quand celui-ci est lancé au galop.

Jusqu’à la page 25, on est donc plus ou moins en terrain balisé. Et puis on lit la page 26, et on comprend que le livre que l’on a entre les mains va nous emmener sur des chemins inédits. Car c’est là que Catherine Dufour nous parle de ses doutes. De la difficulté de connaître des vérités formelles à partir des informations parcellaires qui sont arrivées jusqu’à nous. De l’impossibilité, aussi, d’analyser les comportements de nos ancêtres avec nos esprits du 21ème siècle. Tout se retrouve remis en question : les exactions et les horreurs que l’on attribue à Frédégonde et Brunehaut ont été décrites pour la première fois dans un texte datant de plus de cent ans après leur mort, à une époque où ce genre d’écrit servait avant tout à divertir les nobles d’anecdotes croustillantes. Et si ces deux femmes n’avaient pas commis tout ce qu’on leur a reproché, et si elles n’avaient fait qu’appliquer les us en cours à l’époque, et si l’exécution de Brunehaut avait eu la noblesse de celles que l'on réserve aux rois malgré son apparente barbarie ? De quoi flouter ce que l’on croit distinguer dans notre longue-vue, n’est-ce pas ?

L’Histoire de France de Catherine Dufour n’est pas l’œuvre d’une historienne : mais celle d’une écrivaine aux talents de conteuse remarquables. Sous sa plume, ces faits que l’on croit connus se dotent d’une profondeur nouvelle. Les images fanées prennent des couleurs. Gagnent en contraste. S'impregnent d’odeurs. Et on peut dire que le passé pue.

Les grandes demeures royales pullulent de bestioles qui transmettent maladie sur maladie, la crasse est dans tous les recoins, la vermine dans les habits, les puces et les poux partout. L’Histoire s’écrit dans les latrines et dans les alcôves – on passe des premières où se vident des boyaux malades ou empoisonnés aux secondes où se vident des queues malades et qui empoisonnent. La consanguinité qui affecte les nobles aux manettes les dote de physiques et de cerveaux débiles, permettant aux ministres, aux maîtresses, aux trafiquants de l’ombre de s’adjuger tous les pouvoirs. Jusqu’à ce qu’un plus habile les repousse et prenne leur place au-dessus de l’épaule du roi.

Le livre interroge aussi sur la place des femmes : quelle peut-elle être dans une société où donner naissance à un garçon est la seule chose qui soit attendue de vous, alors que pas même la moitié des enfants qui viennent au monde ne survivent jusqu’à l’âge adulte ?

Tout cela est raconté avec un mélange d’humour et de gravité qui parvient à transformer un livre dont on connaît pourtant les intrigues par cœur en page-turner implacable. On y trouve de quoi rire et de quoi pleurer, de quoi réfléchir surtout, et de quoi douter.

Il nous fait à la fois prendre conscience du chemin que nous avons parcouru (parce que non, ce n’était pas mieux avant) et de la fragilité de nos acquis : pouvons-nous prétendre être à l’abri de ces folies si humaines qui ont conduit à la St-Barthélémy, à la chasse aux sorcières, à la Terreur ?

L’Histoire de France de Catherine Dufour s’arrête à l’aube du XXème siècle, qu’il est trop tôt pour évoquer avec détachement. Mais ce livre est de ceux qui rendent tangibles l’impression que nous marchons en équilibre sur un fil, entre l’horreur et le sublime, et qu’un rien peut suffire à nous faire basculer du mauvais côté.

J’ai envie de terminer cette chronique en chanson :

(Les lecteurs de la Tentation reconnaitront là le morceau qui donne son titre à l’épilogue du tome 6. Ses échos résonneront d’ailleurs bientôt jusque dans le tome 8.)

Que vous aimiez ou non l’Histoire, je vous recommande donc vivement cette croisière en eaux troubles à laquelle nous convie Catherine Dufour.

Si elle vous fait le même effet qu’à moi, je suis persuadée que j’y aurai gagné autant que vous.

PS. A ceux qui me connaissent IRL et que cette évocation de « nos ancêtres » pourrait faire sourire, qu’ils y voient une preuve non pas de ce que je me suis intégrée, mais de ce que j’ai intégré. La différence me tient à cœur. Et ce n’est pas tout à fait une autre histoire.

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On lui reproche quoi, au juste, à la Tentation de la pseudo-réciproque ?

Contrairement à ce que pourraient laisser penser certains posts de ce blog, LTPR ne me vaut pas que des messages de fans énamourés qui m’envoient de jolies photos. Au prix d’une contorsion un peu douloureuse, je vais venir me planter moi-même un couteau dans le dos en évoquant ici ce qu’on lui reproche le plus souvent.

- Un style plat comme une limande

(Vous savez, d’ailleurs, à quoi ça ressemble, une limande ? Eh ben à ça. Indubitablement, c’est plat).

Il est très difficile de juger son propre style. En me relisant, je suis capable de passer de l’autosatisfaction la plus béate à l’écœurement le plus profond quand une tripotée d’auxiliaires et de verbes dits faibles me sautent soudain aux yeux. Et effectivement, si vous ne digérez pas les adverbes en « ment », LTPR risque de vous filer une bonne indigestion. Vraiment.

Après, histoire de ne pas mettre tout le monde d'accord, il y a quand même des gens qui qualifient mon style de "fluide", "facilement identifiable" et "percutant". Ca doit être une question de goût, donc.

Ceci dit, il évolue tout au long des 7 tomes. Comme un personnage dissimulé dans l’ombre de Peter, il se cherche un peu, au départ, et peut agacer par sa maladresse. Mais il finit par mûrir, s’affirmer, se trouver. Je ne renie pas cette trajectoire qui mêle la forme avec le fond d’un roman d’initiation.

- Une histoire capillotractée

(J’ai hésité à prétendre le contraire, mais cette scène n’illustre aucun épisode de LTPR.)

Adeptes du réalisme balzacien, passez votre chemin. S’il y a bien un genre dont la Tentation ne se réclame pas, c’est celui, si en vogue à notre époque, qui expose des faits nus, crus, ancrés dans le réel. On y trouve cependant des éclats de vérité, un témoignage de vécu, derrière un scénario biscornu qui prend un plaisir tout mathématique à s’enrouler autour de lui-même. La vraisemblance me soucie moins que la cohérence. Le puzzle ne représente peut-être aucun paysage connu, mais j’ai essayé de faire en sorte qu’il n’y manque aucune pièce. This is similar to trading forex through forex brokers websites in Australia such as this forex trading brokers website.

- Un démarrage de moteur diesel

(J’évoque ici le regard empli de désespoir de mon prof de Dessin Industriel au moment de me rendre ma copie, invariablement ornée d’une note ne dépassant pas 2/20).

Cette remarque concernant la lenteur de la mise en place de l’intrigue (essentiellement sur le tome I) m’est surtout faite par des lecteurs qui ne sont pas passés par la case prépa. Et dire que c’est pour eux que j’ai pris le temps de planter le décor et de donner quelques clés de ce milieu étrange ! Quelle ingratitude ! Sachez tout de même que si vous avez récupéré le tome I après mars 2012, vous avez déjà eu droit à une version raccourcie d’une soixantaine de pages. Elles n’ont apparemment manqué à personne, leur éviction était sans doute une bonne idée.

- Un héros qui manque de cojones

(Vous savez, d’ailleurs, à quoi ça ressemble, des cojones ? Ben voilà.)

J’ai déjà évoqué ce que Peter représentait pour moi, et également pourquoi LTPR est écrit à la première personne malgré mes deux chromosomes X. Au bout de 7 tomes diffusés, mon héros ne m’appartient plus, et tout comme on ne choisit pas le caractère des gens que l’on côtoie, j’ai l’impression de ne pas avoir eu le choix pour lui non plus. Il existe à présent dans suffisamment d’imaginaires pour que je ne puisse le changer d’un iota.

D’ailleurs, je n’en ai pas envie, il me plaît comme cela.

- Un roman à destination exclusive des taupins

Bizarrement, cette remarque m’a été faite uniquement par des taupins. Je me pose encore des questions sur le sujet, mais cela ne concerne réellement que le 1er tome. Je m’étais déjà fendue d’une étude de marché qui prouvait que ce n’était pas un problème.

Et puis s’il est vrai que LTPR commence comme une blague potache, j’espère avoir réussi à l’emmener bien plus loin que ça.

 

- Un humour de cousin bourré

(Si vous ajoutez « à un mariage », vous devrez des droits d’auteur à un certain éditeur de ma connaissance.)

L’humour n’est pas la chose du monde la mieux partagée. C’est aussi la politesse du désespoir. Il me permet d’évoquer des sujets graves sans éprouver le besoin irrépressible de m’enfouir la tête sous un oreiller.

 

- Pas assez de descriptions

J’ai beau adorer les longs passages où Zola décrit le Bonheur des Dames rayon par rayon, ou ceux de Tolkien qui m’immergent dans les Terres du Milieu, je n’écris pas comme ça. Chez moi, un coucher de soleil sera davantage perçu au travers de ce qu’il évoquera à Peter concernant l’un ou l’autre des milliers de problèmes existentiels qui s’entrechoquent dans sa tête, qu’à coups de rayons incandescents qui dardent les cimes pourpres des arbres. Il y a aussi beaucoup de dialogues, dans LTPR. Mais quand même, de moins en moins.

Les personnages ne font pas exception. Peter, Eléanore, Jaffadin, Perlipopette : c’est à vous de les imaginer physiquement. Oui, LTPR demande un peu d’investissement.

 

Il y a sûrement bien d’autres choses à reprocher à LTPR, mais je pense que je me suis assez flagellée pour aujourd’hui. Et il ne vous aura pas échappé que j’ai essayé, après chaque coup de canne, de me passer un peu de baume anesthésiant là où ça a fait mal.

En conclusion, je vais vous laisser le choix entre deux adages de la sagesse populaire :

- Personne n’est parfait

- On ne peut pas plaire à tout le monde.

Pour ma part, les deux me vont.

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Le sang des 7 rois : encore un autre roman de fantasy ?

Pour ceux qui surveillent un tant soit peu les sorties littéraires de cette rentrée tardive et s’intéressent plus particulièrement au domaine de l’imaginaire, la nouvelle a peu de chance d’être passée inaperçue : Le sang des 7 rois, 1er tome d’une saga en 7 volumes proposée par Régis Goddyn, fringant primo-auteur de 45 printemps, a été publié par la prestigieuse maison nantaise l’Atalante au mois de février.

Soit.

Je ne suis pas de celles qui surveillent les sorties littéraires (je vous ai déjà parlé de mon amour pour les formats poche ?) mais c’est avec une certaine impatience que j’attendais ce livre-là. Car Régis Goddyn n’est pas que le « professeur d’arts plastiques à l’université d’Amiens né en 1967 » comme le stipule sa courte bio publique, il est aussi l’Auteur Publié par une Grande Maison d’Edition qui fréquente le forum des Jeunes Ecrivains sous le pseudonyme d’e-bou. Autant vous dire que là-bas, c’est une espèce de demi-dieu dont le topic qui raconte avec moult détails son expérience du côté lumineux de la force™ est suivi avec un mélange d’admiration et d’envie par une tripotée de wannabes. Dont moi, oui.

L’Atalante n’a pas fait les choses à moitié, ni aux trois-quarts, mais plutôt aux cinq-demi, puisque le roman est annoncé comme « Un événement en fantasy française. Un premier roman, un coup de maître. » Ce qui donne envie, reconnaissons-le, de plonger plus avant dans le bousin (et d’avoir un éditeur, aussi).

Autre bonne idée : le tome I est mis en vente au format numérique à 2,99€. Enfin un prix acceptable capable de décourager les velléités de piratage (dommage au passage qu’il soit remonté à 9€ après la période de promo).

C'est donc sur ma tablette suréquipée, avec option poêle à bois et chocolat chaud, que j'ai pris connaissance du 1er tome de LSD7R.

15 jours plus tard, j’en ai tourné la dernière page virtuelle et j'ai reposé ma tablette, un brin perplexe et un peu ennuyée. Je m’étais préparée à adorer ce livre, et je me sentais frustrée.

Côté forme, il y a certes des petits défauts dans l’écriture, quelques maladresses et lourdeurs, mais le tout va en s’améliorant. Normal pour un premier roman. Mais j’avais plusieurs autres points de fond qui m’empêchaient d’adhérer à l’histoire. Pour tout dire, je n’étais pas rentrée dedans.

J’ai hésité à rester sur ma déception, à la mâchonner en silence, et j’ai finalement choisi de partager mes remarques avec l’auteur par messagerie privée. En déclarant plus ou moins forfait pour la suite.

Il s’est alors produit quelque chose de rare. Je me suis faite retourner comme une crêpe. Régis / e-bou a pris à cœur de répondre à mes remarques une par une, transformant chaque point que j’avais désigné comme faible en élément d’un tout absolument cohérent. Ce qu’il m’a laissé entrevoir dépasse l’imagination (la mienne en tout cas, et jusqu’à aujourd’hui, j’en étais quand même fière). Au point que moi aussi, maintenant, j’attends la suite avec impatience.

Cette critique sera sans doute atypique : je ne m’avancerai pas à résumer, fût-ce de manière factuelle, ce premier tome, et vous ne saurez rien non plus de ce qu’ont été mes remarques initiales. Ce livre mérite d’être découvert par vos yeux neufs, qui devront éviter d'y chercher les échos de ces auteurs de fantasy que vous connaissez déjà, ce qui a certainement été mon erreur. Il pourrait très bien vous plaire tel quel (il compte d’ailleurs beaucoup de fans enthousiastes qui ne se posent pas les mêmes questions que moi). Et si tel n’était pas le cas, je me fais le relai de l’auteur pour vous demander de ne pas en rester là.

La réponse à la question posée ci-dessus est donc: non.

Car Régis Goddyn m’a promis du rêve. Et j’ai envie de faire confiance à la sagesse de e-bou.

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Concours LTPR-JE: 2ème édition

Comme le temps passe. Et oui, déjà la 2ème édition de ce fabuleux concours dont je rappelle les règles.

Le principe est simple : j’ai participé à un concours de nouvelles sur le forum des Jeunes Ecrivains (dont je vous avais parlé ). 18 nouvelles ont été soumises, la mienne est l’une de celles-là.

Il s’agit pour vous de la retrouver !

Ma nouvelle est un peu particulière puisqu'elle a été écrite voilà 20 ans. Je n'y ai rien changé (pas même les fautes d'orthographe 😉 ). Et, oui, ceci peut être considéré comme un indice.

Qu’est-ce qu’il y a à gagner ?

J’offre deux exemplaires papier des tomes de LTPR de votre choix au premier d’entre vous qui me fournira la bonne réponse. Oui, je double la mise par rapport à la dernière fois.

Qui peut participer ?

Pour des raisons de coûts d’envoi, je limite le concours aux résidents de la France Métropolitaine, de la Belgique et de la Suisse. (Mais si vous savez me fournir une adresse d’expédition dans l’un de ces pays, vous pouvez tenter de gagner le prix!)

Comment on participe, justement ?

Via le formulaire de contact, en précisant « Concours LTPR 2» dans le sujet. Comme la dernière fois, vous avez le droit de citer 3 nouvelles (numéro et titre, s'il y en a un) que vous classerez par "ordre de vraisemblance", celle dont vous êtes le plus sûr en premier. Je vous enverrai un accusé de réception sous 48h – le formulaire me jouant parfois des mauvais tours. Une réponse acceptée par participant (parce que sinon, évidemment, c’est trop facile…)

Le premier à m'avoir donné la bonne nouvelle (sic) avec le meilleur classement remportera le prix!

Combien de temps le concours va-t-il durer ?

Jusqu’à ce qu'il y ait un gagnant, ou bien jusqu'à la fin du concours JE si personne n'a réussi à placer ma nouvelle en première position. La réponse ne sera toutefois rendue publique qu'une fois que les noms des auteurs auront ete révélés sur JE, soit dans un mois. Ou deux. Ou... Bon, ça finira bien par arriver un jour!

Où se trouvent les nouvelles ?

ICI !

Ce concours est-il supervisé par un huissier ?

Mmmm... Non. Toujours pas.

Mais si vous avez des questions complémentaires, vous avez le droit de me les poser, et j'y répondrai en mettant à jour ce post le cas échéant.

Bonne lecture!

 

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Combien de livres as-tu vendus jusqu'ici ? (Mars 2013)

Nous sommes le samedi 2 mars 2013, il est 23 :52, cela fait exactement 5 ans et 5 mois que je vends ma prose sur le web en autoédition, et en termes de chiffres, ça donne ça :

*Toujours disponible gratuitement sur demande, je le rappelle. This is similar to trading forex through forex brokers websites in Australia such as this forex trading brokers website.

On peut le voir sous forme de graphique, aussi :

Ou bien sous forme de camembert (Excel est toujours un outil aussi formidable):

Un petit comparatif avec les chiffres d'octobre 2012 ? C'est parti!


Et puis c'est tout (et c'est déjà bien).

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Quel genre d’échanges as-tu avec tes lecteurs ?

Vous l’aurez remarqué, vous qui avez atterri sur ce blog : je suis de la race des auteurs qui communiquent. Qui se racontent. Qui se confient. Voire qui se déversent. Cette communication n’est pas tout à fait à sens unique, car il m’arrive parfois de découvrir (non sans ravissement) que mes élucubrations suscitent des réactions. D’où échange. Vous devez aussi commencer à savoir que je suis quelqu’un d’organisée (du moins en apparence). En invoquant cette capacité spéciale, j’ai établi une taxonomie* de mes correspondances avec mes lecteurs que je vais de ce pas vous livrer.

(*Ce qui ne signifie pas que j’ai décidé de les empailler.)

A. « Je veux bien le tome I gratuit comme indiqué dans la pub »

Ça commence souvent comme ça. Un petit message via le formulaire de contact, ou un MP sur un forum où je suis allée me poser avec mon tabouret et mon porte-voix. Ces premiers messages sont la plupart du temps courts, parfois un peu gênés aux entournures de demander à économiser 2,99€. (Faut pas, hein, c’est moi qui propose !). Il y en a de plus verbeux, aussi, dont les auteurs commentent déjà ce qu’ils pensent savoir de moi. Je réponds avec un message de longueur équivalente à celui qui a été émis. Sans réaction perceptible des primo-récipiendaires, j’envoie ensuite un petit mail « coucou, c’est remoi » après quelques semaines. Histoire de voir si LTPR – le tome I a fini sa vie sur un coin de disque dur où il prend la poussière, ou si la lecture s’est arrêtée dès la première page, ou si l’intégrale de la série a déjà été achetée en douze exemplaires. Les 3 cas sont possibles. Et la suite de l’échange nous permet justement de distinguer plusieurs sous-familles.

A.1. « Silence radio »

C’est ce qui arrive à peu près dans 60-70% des cas : je n’ai plus de nouvelle. Bah, tant pis.

A.2. « Heu, oui, désolé, mais j’ai pas eu le temps, là »

Ainsi que je le disais justement à l’un de mes lecteurs, le temps est décidément mon pire ennemi, celui qui me sépare de la gloire et de la fortune.

A.3. « Oh, tiens, j’avais oublié. Où est-ce que je vous ai fourrée, déjà ? »

On laisse tomber la double interprétation (hum) et on relance la machine.

A.4. « Désolé, mais vous ne correspondez pas à la ligne éditoriale de la maison »

De l’intérêt d’offrir le 1er tome gratuitement pour éviter les déceptions. Ce genre de réponse est toutefois assez rare. Je pense que ceux qui n’aiment pas ne répondent pas. Et je les comprends.

A.5. « Et sinon, on peut avoir le tome 2 gratuitement aussi ? »

Oui, j’ai déjà eu ce genre de question. Et la réponse est non. (J’ai un illustrateur intéressé aux bénéfices qui compte sur moi, dites donc !)

(Enfin je dis ça… parfois je me laisse amadouer quand même… mais chut !)

A.6. « Je suis votre plus grand fan »

Ce cas de figure, tout à fait intéressant, est traité en D.

B. « Moi aussi, j’écris des bouquins »

Etre auteur n’empêche pas d’être lecteur. J’ai l’honneur d’en compter quelques-uns dans mon lectorat. Taxonomisons en distinguant deux familles.

B.1. « Je suis passé(e) du côté lumineux de la Force, j’ai trouvé un éditeur »

Avec ceux-là, j’échange sur le plaisir d’écrire, le rapport aux mots, la quête de la phrase juste. Tout en essuyant le filet de bave qui s’est formé à la commissure de mes lèvres.

B.2. « Quelle baudruche, ce Marc Lévy »

La détestation de Musso-Lévy-50 shades est un cri de ralliement pour les auteurs non publiés. Avec ceux-là, j’échange sur le plaisir d’écrire, le rapport aux mots, la quête de la phrase juste. J’économise simplement un peu de salive.

C. « J’ai vu une faute, là »

Oui, bon, voilà, ça arrive. Et le lecteur féru d’orthographe, de grammaire et de syntaxe n’hésite pas à me faire remarquer les bugs que je m’empresse de corriger.

D. « Je suis votre plus grand fan »

Ahem. Reconnaissons-le, personne ne m’a jamais dit ça. Mais je range dans cette catégorie les « ça surpoutre des poneys », les « j’ai fini à trois heures du matin »,  les « quand sort le tome suivant ? », et les « j'ai adapté votre roman en scénario de film ». Oui, l'investissement de certains lecteurs est assez surprenant. Et effectivement, je peux passer des heures à discuter avec eux de l’évolution de mes personnages, de la cohérence de mes intrigues, de leur interprétation des courants de fond qui alimentent la Tentation. Parfois, on finit par parler de tout à fait autre chose. La relation s’est équilibrée ; nous sommes devenus amis.

Je termine ce post en image, avec ces photos envoyées ou postées par des lecteurs.

"Je suis bien entourée" version livre papier (crédits: Frag-Zéro)

"Je suis bien entourée" version numérique (crédits: Ewi)

Cette photo est juste parfaite (crédits: JeanNo)

Et puis si vous voulez savoir comment des auteurs plus grands que moi communiquent avec leurs lecteurs: Rue89 - Cher écrivain, lettres d'amour, d'admiration et de désespoir.

(Merci à TL de m'avoir envoyé ce lien qui m'a inspiré ce post.)

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Et résumer LTPR en 10 mots, tu sais faire?

Si j'ai droit à dix mots par tome, je peux essayer.

La tentation de la pseudo-réciproque: Mes profs sont des espions à la solde du gouvernement.

A l'X, le bicorne est incontournable: Perdu laboratoire top secret dans les méandres de l'administration.

Carrément à l'OUEST: Sea, sex & sun en Bretagne: trouvez l'intrus.

L'abominable canard des neiges: J'ai choisi de ne pas devenir maître du monde.

Comme un chien dans un jeu de bowling: Meurtre en chambre close dans une distillerie de whisky.

Opération Platypus: L'ornithorynque est à Las Vegas, je répète, l'ornithorynque est...

Là où les tortues luttent: Une fin possible à tout ce bordel. Ou pas.

...

Pas évident. Vous avez mieux à proposer?

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