Je me suis longtemps demandée comment une certaine Kylie Ravera avait bien pu faire pour gérer concomitamment l’écriture d’une saga scientifico-humoristico policière en 9 tomes, une présence assidue sur les réseaux sociaux qui va avec le statut d’autoédité, la rénovation d’une maison dans la campagne bretonne, l’arrivée d’un Ravera Jr dans le foyer, et un job prenant dans une start-up de la French Tech (où on cause très English et où on voyage beaucoup).
J’étais un peu jalouse. Bon, ok, Kylie avait quelques années de moins que moi, mais pas non plus une hygiène de vie irréprochable (la mienne est bien meilleure). Quelque chose m’échappait pour réussir à percer le mystère de son énergie – le carburant qui permet tout le reste, moi qui rentrais le soir épuisée pour m’endormir devant n’importe quel film ou série, incapable d’allouer la moindre parcelle de temps de cerveau disponible à une activité un tant soit peu créatrice.
C’était d’autant plus frustrant que j’avais un récit qui me trottait dans la tête, son début figé depuis des années dans un .docx de 3000 mots. Je redoutais de le voir basculer définitivement dans le puits des histoires perdues, incapable de lui consacrer les points de vitalité qu’il réclamait.
J’ai cherché des coupables : la start-up devenue world leader of video streaming ? Juniorette, aux premières années ponctuées de nuits entrecoupées de réveils ? la perte de tout espoir concernant le devenir de l’humanité ? des cellules mitochondriales en burnout ?
Comme dans un Agatha Christie que je ne nommerais pas pour éviter tout procès en spoil, j’en suis arrivée à la conclusion que tous ces éléments étaient coupables. Association de malfaiteurs caractérisée, à vous donner envie d’envoyer l’ensemble au trou pour 5 ans au moins.
Bon, on sait tous que ça ne marche pas comme ça. Il allait falloir passer outre ces freins si je ne voulais pas les laisser me mettre définitivement à l’arrêt. J’avais besoin d’un déclic, suffisamment fort pour rebooster une envie qui se complaisait depuis trop longtemps dans une mollesse stérile.
Ce déclic a fini par se produire au mois de novembre 2024. J’en parlerai plus en détail dans un post dédié, celui-ci est déjà assez long pour une reprise. Il m’a permis en tout cas de me rappeler que Kylie Ravera, c’était moi, et que je devais être capable de me donner les moyens de satisfaire un besoin revenu au-dessus de la pile.
En mai 2025, l’histoire a fini par faire 180 000 mots au terme de son (premier d’une longue série…) point final.
En septembre 2025, le roman a trouvé un éditeur – une nouvelle aventure qui mérite aussi un post à part.
Donc pour répondre à la question, tout de même : Erika Valery, c’est la cavalerie qui est venue à la rescousse de Kylie Ravera pour la réveiller de sa léthargie en mode kick in the butt.
(Et il va vraiment falloir qu'elle rafraichisse la palissade de ce site...)