In Real Life. Dans la vie réelle. Parce que la vie que l’on mène sur la toile à l’abri d’une silhouette et d’un pseudo, ce n’est pas la vie réelle, n’est-ce pas ?
Hmm, pas si simple.
Cette rencontre IRL, donc, s’est produite à l’occasion des 10 ans de Geekzone – un forum où il y a 4 ans de ça, je suis allée assez naïvement faire de la pub pour la Tentation. Forum + pub = coup de semonce, normal, ça ne se fait pas (surtout que c’était écrit dans la FAQ). Ça aurait pu s’arrêter là, mais mes plates excuses ont dû réussir à attendrir le cœur implacable du modo, et j’ai gagné le droit de maintenir mon petit topic à moi sur le Forum. Ce qui m’a permis de :
a) Trouver mon illustrateur, un gars de la zone, bourré de talent et prêt à s’investir dans un projet à l’avenir pécuniaire incertain
b) Trouver des lecteurs.
Mes premiers vrais lecteurs, ceux qui ne me connaissent pas IRL, justement. Pour qui je suis un auteur comme les autres. Ce que, pour un certain nombre d’aspects, j’aspire à être. Des lecteurs enthousiastes, qui plus est, qui vous donnent l’envie de continuer parce que vous avez l’impression de leur devoir quelque chose.
S’en sont suivis des échanges via mail/forum/facebook/chat. Jusqu’à ce 2 juin 2012 où un rassemblement sous le signe de « beer will change the world » m’a donné l’occasion de me transporter avec une valise pleine de bouquins à la rencontre des hommes (et de quelques nanas) derrière les pseudos.
Petite appréhension dans le métro : est-ce que les habitués vont me reconnaître ? Me parler ? M’accepter avec ma valise à roulettes qui contient 6 ans de ma vie que je cherche à monétiser ?
Stress. Impulsion soudaine de ne pas y aller. Mais bon, j’ai perdu 2 kgs de sueur à trimballer 20kgs de livres d’un bout à l’autre de Châtelet-les-Halles, je ne peux pas avoir fait ça pour rien.
A l’arrivée : « Ah, c’est toi, l’auteur de Geekzone ? La fille à la valise ? » Quelques bises et une étiquette identificatrice collée sur le pull plus tard, je suis juste contente d’être là. De discuter de pleins de sujets qui me passionnent, littérature, jeux vidéos, cinéma, sociologie, avec des gens passionnants. Mes piles à lire, à voir, à écouter, à jouer, croissent à vue d’œil.
Et puis il y a les dédicaces. Un truc dont tant d’auteurs édités se plaignent, obligation d’écrire une bafouille personnalisée pour des gens qui au final ne vous sont rien. Là, ce n’était pas le cas. Je suis encore dans l’émerveillement de ce que mes pattes d’oies sur une première page de la Tentation puissent avoir de la valeur pour mes lecteurs. Qui me sont beaucoup.
Petit ego-trip. Je ne comprends pas que l’on puisse s’en lasser.
Et parce que je reste une flippée de la chose que j’ai écrite, j’espère très sincèrement que je ne vous décevrai pas.