Si nous réseautons socialement, peut-être avez-vous croisé la Fabrique en visionnant cette admirable interview à visée auto-promotionnelle, largement diffusée sur Twitter, Facebook, et le not so dark net :
Mais qui est donc l'homme derrière la caméra ? vous demandez-vous sûrement (ignorant que la réalisation de ce genre de basse besogne est déléguée à la jeune et charmante Maud par l'habile Nicolas M., qui a commencé, déjà, à appliquer les codes du pouvoir patronal).
La question mérite néanmoins une réponse, que je vous propose d'aller extraire à sa source - dans le cerveau de Nicolas M.
Bonjour Nicolas, tu préfères qu'on t'appelle Nico, Colas ou Coco ?
Salut Kylie, la forme ?
Tout dépend du contexte : au boulot, je préfère qu'on m'appelle "Sa Seigneurie" parce que même si je suis resté quelqu'un de très simple, il faut savoir garder quelques distances. En dehors de ça, on m'appelle Nico, ça a un coté italo-new-yorkais, genre le type un peu cool mais qu'on imagine qu'il a encore des relations dans la Mafia.
Tu occupes depuis bientôt un an le poste de Chief Executive Officer (aka Président Directeur Général) à la Fabrique de Dessins - peux-tu nous expliquer en moins de 2 heures le concept de ta start-up ?
Alors, La Fabrique de Dessins est un site web sur lequel les dessinateurs (graphistes, illustrateurs, etc.) peuvent mettre en vente leurs travaux et où les gens de bon goût, modernes et dynamiques (comme tes lecteurs, par exemple) peuvent acheter des œuvres uniques qui feront sensation dans un salon, ou ailleurs.
Mais ce n'est pas tout ! La Fabrique de Dessins c'est aussi la possibilité de passer des commandes à vos artistes préférés. Un portrait de votre chat ? Une aquarelle de votre moitié ? Une licorne en slip ? Nos artistes savent relever tous les défis avec talent et amour.
Et enfin, La Fabrique de Dessins, c'est surtout une communauté d'artistes qui échangent sur les réseaux mais également en vrai, à travers des rencontres, des master-class ou des ateliers.
Est-ce que je vous ai dit que La Fabrique de Dessins, c'est également des expos ? Des projets collaboratifs ? Du service à l'entreprise ? Voilà, La Fabrique, c'est tout ça...
Quelques exemples des grands noms du monde de l'illustration avec lesquels tu travailles ? (Choisis bien, les autres seront vexés à mort).
Pas de noms ! Pas de noms... Même pas celui de Sanrankune [NDLR: non, nous ne mentionnerons pas ici le nom du talentueux illustrateur de Le Gouvernement Galactique nous ment, ce serait faire preuve d'un favoritisme éhonté]. Il n'y a pas de premiers de cordée à La Fabrique de Dessins, juste des artistes avec des styles différents, des sensibilités différentes. Certains sont peut-être plus connus que d'autres, il est vrai, mais nous ne sommes pas là pour faire un classement. L'important, c'est d'être numéro 1 dans le coeur de nos clients...
Qu'est-ce qui t'a poussé à abandonner une activité aussi lucrative et prestigieuse qu'ingénieur informatique en SSII pour créer la Fabrique de Dessins ?
Il parait que l'on doit tous avoir 4 ou 5 vies professionnelles. J'en étais qu'à ma première, il était temps que j'aille voir du pays ! Et puis c'était l'occasion de filer un coup de main à mes amis dessinateurs parce qu'ils sont tellement bourrés de talent....
Dans quelle mesure te sens tu l'âme d'un premier de cordée au sein de notre bien belle start-up nation ?
Je ne citerai que ce proverbe shibari : "Le premier de cordée n'est rien sans la cordée". Voilà, c'est tout.
[NDLR: si vous baignez comme moi dans l'innocence, vous ignorez peut-être que le shibari désigne l'art du bondage japonais. Autant dire une référence en matière de cordes.]
Quelles mentions mettrais-tu sur le meme du "type infidèle" ?
Y a un message, c'est ça ? C'est ma nana qui t'a dit d'en parler, c'est ça ? C'est un complot ?
Eh bien sache que je n'ai d'yeux que pour ma bien aimée et jusqu'à cet instant, d'ailleurs, j'ignorais qu'il y avait d'autres filles qu'elle sur terre !
Ok. Cool. Promis, je lui dirai. Non mais sinon, en vrai, tu mettrais quoi ?
[NDLR: Ah ben bravo.]
Quelle question aurais-tu voulu que je te pose, et qu'y aurais-tu répondu ?
J'aurais bien aimé un truc mi-pop, mi-élitiste, du genre "quel album est sorti il y a 50 ans, en juin 1968 ? " et je t'aurais répondu "Initials BB" de Serge Gainsbourg avec les titres cultes "Comic Strip" ou "Bonnie and Clyde" pendant qu'en France, "Rain and Tears" des Aphrodite's Child (big-up, Demis) était en tête des charts. Mais non, je n'ai jamais le droit à ce type de questions...
[NDLR: non mais c'est une interview, hein, pas un Trivial Pursuit sur les années érotiques...]
Il y a toujours une chanson qui correspond à la situation - laquelle illustrerait le mieux ton état d'esprit en ce moment ?
Ha, ha, facile : I'm So Tired des Beatles.
Mais en même temps : I'm So Excited des Pointer Sisters
Et puis, tant qu'on est là, toi et moi...
Vous l'aurez compris, ce dernier message s'adresse à toi, illustratrice, illustrateur, à la recherche d'un cadre pour proposer tes œuvres au public qui se presse devant les portes de la Fabrique*.
Quant à vous, amateurs d'art beau (ainsi, pourquoi pas, qu'auteurs indés en recherche d'un illustrateur avec qui fusionner), n'hésitez pas à aller consulter la vitrine de la Fabrique de Dessins : vous y trouverez sûrement de cette matière un peu magique, commune à tous les arts, dont on fait les coups de cœur.
(*Et j'imagine qu'on peut s'en tenir au titre et zapper le fait que la fin de la chanson impliquerait d'aller faire cracrac à l'arrière de la Benz de Nico - oui, je suis consciencieuse, j'ai écouté les paroles jusqu'au bout.)