Comment ne pas tomber du côté lourdingue de la force quand on a un truc à vendre ?

L'autoédition est un formidable champ d'expérimentation en ce qui concerne l'écriture - parce que oui, vous pouvez maintenant raconter l'histoire d'un phacochère neurasthénique champion du monde de sudoku envoyé sur la planète Vega pour y apporter un message de paix et d’amour, en alexandrin si ça vous botte, et vous donner des chances de trouver des lecteurs pour adhérer à ce fantastique projet - mais aussi pour tout ce qui touche à la communication.

Communication, oui mais : comment ne pas sombrer du côté lourdingue de la force quand on a un "truc" à vendre ? Le fait que le truc en question ait été tricoté avec vos tripes ne change rien à la perception du récipiendaire de vos messages publicitaires. Et même si, quoi qu’on fasse, on est toujours le lourdingue de quelqu’un (« Ne me SUIS PAS sur Twitter, c’est du HARCELEMENT ! »), on doit quand même tâcher de polluer le moins possible les yeux et les oreilles des gens avec notre « message à l’intention du monde ».

Tous les autoédités sont obligés de se poser à un moment ou à un autre la question de l’autopromotion.

Certains en font des articles de blog pour partager leur expérience sur le sujet – je vais en citer deux qui décrivent de façon assez complète les bonnes pratiques : Comment réussir dans l’auto-édition ? Être visible de Thibault Delavaud et surtout Réflexions sur l’auto-promotion de Jérôme Dumont.

La meilleure voie, à mon sens, est aussi la plus facile à suivre (pour une fois) : tant que promotion rime avec plaisir et sincérité, on ne prend guère de risque. En y ajoutant une pincée de « osef que ça marche ou pas », on a de bonnes chances d’atteindre la sérénité propice à ce qui reste l’essentiel : écrire.

J’insiste sur la pincée d’osef : sans elle, le risque est grand de succomber au « spleen de l’auteur » très bien illustré dans cet article de J. Heska.

Les réseaux sociaux et les blogs sont les outils de base des autoédités, mais il y a également quelques idées originales qui naissent dans les cerveaux fertiles de certains auteurs indés. Et quand ces idées se mettent au service non seulement d’un auteur mais aussi de la « communauté », on touche réellement à la promotion intelligente : celle où pour parler de soi, on parle d’abord des autres.

Quelques exemples :

Hervé Loth a mis en place le site http://www.poulpican.fr/ qui permet d’assurer la distribution de livres autoédités.

Isabelle Bouvier a lancé une radio des auteurs, où chaque auteur peut ajouter une chanson qu’il associe à un livre qu’il a écrit.

Chris Simon publie chaque semaine un « e-magazine » où elle référence des articles qui traitent de l’édition et du monde des livres numériques, avec une bonne place réservée aux autoédités.

Jérôme Dumont propose à nos personnages des « entretiens d’embauche » : voici d’ailleurs celui du chat Perlipopette (où l’on découvre qu’il a un melon de la taille d’une pastèque…).

Il y a certainement bien d’autres initiatives qui, si elles ne suppléent pas l’absence d’un éditeur, viennent apporter à l’autoédité, par petites touches, ce qui lui fait si cruellement défaut : un peu de visibilité.

Et à l’heure où le monde de l’édition classique semble plus fermé et inaccessible que jamais, cette somme de volontés au service de l’écrit et de son partage pourrait bien contribuer à transformer le statut d’auteur autoédité en celui qui, seul, fait réellement sens : celui d’auteur tout court.

 

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