C’est quoi, une Exoconférence ?

C’est le titre du dernier spectacle d’Alexandre Astier (aka le-type-de-Kaamelott-qui-doit-en-avoir-raz-la-choucroute-de-se-faire-appeler-comme-ça).

Avant de vous en dire un peu plus sur le sujet, je vais commencer par vous présenter le contexte dans lequel je suis allée voir ce spectacle.

Utopiales-2014-affiche

Le contexte, c’est les Utopiales : un formidable évènement culturel qui se tient chaque année depuis l’an 2000 à la Cité des Congrès de Nantes autour de thématiques liées à la Science-Fiction. Des intervenants brillants, souvent auteurs de SF mais aussi scientifiques et journalistes, alignent des conférences et des tables rondes sur des sujets qui font frétiller les lobes du cerveau comme des loutres en goguette : cette année, par exemple, ça a parlé d’intelligence artificielle, de voyage interstellaire, de féminisme dans la SF et de formation par le jeu sous toutes ses formes. En plus des conférences, le visiteur peut accéder à des expositions d’art, à des concours de court-métrages, à des séances de cinéma, à des initiations aux jeux de société et à une immense librairie spécialisée avec séances de dédicaces et rencontres avec ses auteurs préférés. Dans les travées circulent également quelques adeptes de cosplay steampunk ou manga qui donnent une jolie couleur à l’ensemble.

En une journée sur place, j’y ai croisé Roland Lehoucq, Elisabeth Vonarburg et Catherine Dufour (qui m’a offert une petite discussion et un coca \o/), bref, c’est un endroit dont on ressort avec les yeux plein d’étoiles, la tête pleine d’idées, les mains pleines de bouquins et comme une foi retrouvée en l’humanité.

Revenons-en à l’Exoconférence et à son maître des cérémonies, Alexandre Astier.

Vous qui avez suivi avec un peu d’attention mes pérégrinations éditoriales, vous vous rappelez peut-être l’avoir croisé dans la dernière vignette de ce tumblr. (Je lui réserve l’exclusivité des droits d’adaptation de la Tentation de la pseudo-réciproque en série TV, même s’il ne le sait pas et que ça lui fait probablement autant d’effet qu’une génuflexion à Dieu.)

J’avais déjà un soft spot pour le personnage depuis ma découverte de sa capacité à manier humour, politesse et désespoir avec la même précision qu’un chirurgien sobre le scalpel (vous vous êtes déjà intéressé à son traitement de la relation Arthur / Guenièvre dans Kaamelott ?). En apprenant qu’il embrassait également l’art de la vulgarisation humoristico-scientifique dans son dernier spectacle, je me suis dit : crénom, tant d’awesomeness chez un type qui porte le bouc, faut que je vois ça.

Donc, j’ai vu.

Vous vous interrogez sur les différentes cosmogonies qui ont permis de représenter l’univers à différentes périodes et dans différentes civilisations ? Vous vous demandez comment Ptolémée a cartographié le ciel, comment Copernic a défendu l’héliocentrisme, mais aussi ce qui se passe quand un vaisseau spatial se rapproche de la vitesse de la lumière ou combien ça coûterait à un extra-terrestre d’une lointaine planète pour venir nous abducter pour nous chatouiller les doigts de pieds (et plus si affinité) ? Vous aimeriez connaître le goût de la Voie Lactée, l’origine des soucoupes volantes, toute la vérité sur ce qui est arrivé à Roswell en 1947 ?

Parce que moi, maintenant, je sais. Et comme cet apprentissage s’est fait dans une succession d’éclats de rires, peut-être même que je le retiendrai.

L’humour au service de la rigueur scientifique et de l’érudition, c’est en substance ce que nous offre Astier avec son Exoconférence où il joue les professeurs faussement irascibles (envers son Système d’Exploitation version 5, ok). Grâce à ce fameux burlesque qu’il sait faire naître par le décalage entre le sérieux d’un propos et le ton pour le tenir, des notions quelquefois complexes passent la barrière de nos écoutilles. En résulte une poilade intelligente, d’où on ressort avec la satisfaction d’avoir musclé nos zygomatiques en même temps que nos neurones, ainsi que la certitude qu’il n’est jamais trop tard pour s’intéresser, apprendre, comprendre et partager.

Et parce que les coïncidences sont le Sel de la Vie, peut-être que cette infime fraction de la population qui aura, à la fois, lu la Tentation de la pseudo-réciproque et eu la possibilité d’assister à l’Exoconférence, retrouvera-t-elle  une vieille connaissance dans l’injonction humaniste : « Lève la tête et regarde les étoiles ».

astier_exo

 Image tirée du Guide officiel des Utopiales que je dédicace évidemment à mon astrophysicienne de sœur.

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