Qui est Rage ?

« Je suis Rage » : que voilà un livre énervé ! Et pas facile de savoir par quel bout le prendre lorsqu’il s’agit d’en parler.

L’histoire ? Elle commence par une invective, celle d’un clochard bourré qui assène au monde ses quatre vérités. « Des cadavres en rangs serrés, voilà ce que vous êtes ! […] Vos yeux puent la mort et la peur. […] Vous finirez tous comme un beau tas de matière molle en décomposition… » Nous voici prévenus. Et armés pour partir à la rencontre d’une brochette de curieux personnages. Hermann, le misanthrope migraineux affublé d’une étrange bosse qui s’épanouit sur le sommet de son crâne ; l’inspecteur de police Legrasse, en charge d’enquêter sur les brusques accès de violence collective qui poussent des citoyens lambdas à se mettre dessus jusqu’à ce que mort s’ensuive ; la douce et peureuse Lucie, reine d’un monde fantastique créé par la seule force de son esprit ; le Roi des mendiants, qui règne sur une cité souterraine en attendant que se réalise la Prophétie ; et puis aussi Rage, Peur et Mort, dignes personnifications d’elles-mêmes. Sans parler des coyotes qui causent et des zombis.

De cette matière suffisante pour construire quatre ou cinq romans classiques, Neil Jomunsi façonne une œuvre atypique. Transgenre, imprévisible et chaotique, elle bringuebale le lecteur médusé entre bas-fonds glauques et paysages oniriques, entre l'au-dessus et l’en-dessous, entre un début d’enquête policière et une quête d’un graal hypothétique. Une constance, peut-être, comme une ligne directrice : la violence est omniprésente, à travers des confrontations multiples qui vont de la simple bagarre à des batailles épiques. Âmes sensibles s’abstenir : c’est souvent franchement gore, pour pas un penny. Symboles et références foisonnent, en cherchant un peu on trouve des morceaux de Lewis Carol, de Lovecraft, de Chrétien de Troyes, d’autres sans doute encore. Et puis l’auteur de Jésus contre Hitler n’hésite pas à s’emparer du thème de la Religion qu’il traite sur un mode faussement désabusé: le besoin de croire en quelque chose, en quelqu’un, avec l’impérieuse nécessité de ne jamais perdre tout à fait espoir… Et si c’était cela, le véritable thème du roman ?

Le style quant à lui est globalement maitrisé, avec quelques fulgurances et des phrases belles à citer, à peine gâché par des passages plus plats lorsqu’il faut faire avancer l’intrigue.

Niveau mise en page, je regretterai simplement l’absence en plusieurs endroits des espaces insécables avant les :, ! et les ? – on en a assez rebattu mes oreilles d’autoéditée pour que je me permette d’en faire la remarque !

Qu’en ai-je pensé, au final ?

J’ai beaucoup aimé le début, ancré dans un réel qui bascule petit à petit dans le fantastique. J’ai trouvé excellente l’idée du personnage de Lucie capable de créer des mondes, projection de l’écrivain qui aurait à rendre des comptes à ses personnages. Ensuite, passés les premiers 30%, j’ai été victime d’une sortie de route. Un décrochage qui m’a fait vivre le reste du livre de l’extérieur, en spectatrice intéressée mais sans plus. Il m’a manqué le fil logique qui me pousse à me passionner pour une histoire – je n’aime pas ce qui est trop brouillon. La démonstration devient plus pesante avec les personnifications qui se multiplient. Et j’ai trouvé à la fin une facilité légèrement décevante.

Malgré ce bémol lié à mon ressenti personnel, je conseille tout de même ce roman aux curieux qui veulent tenter une expérience de lecture atypique : un livre qui n’entre dans aucune case, qui prend même soin de les dynamiter, dans lequel on sent la fougue de l’auteur et son plaisir de mélanger des ingrédients de tous horizons pour offrir au lecteur un plat au goût inédit.

On lui pardonne volontiers s'il crisse parfois sous la dent.

"Je suis Rage", Neil Jomunsi, Editions Walrus

Le site de l'auteur : http://www.neiljomunsi.com/fr/jesuisrage/

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Faut-il boycotter Amazon ?

Voici le genre de question dont la réponse peut suffire à vous classer dans le clan du Bien ou du Mal, à vous affubler de l’étiquette d’ahuri de gauche ou de sans-coeur de droite, à dévoiler votre pusillanimité ou votre cynisme, à vous brouiller avec vos amis et vos e-connaissances. Votre cercle de relations a survécu au débat sur le mariage gay, il n’est pas dit qu’il sorte indemne de celui-là.

Je vais donc aborder cette question avec précautions et nuances – ce qui signifie que ça risque d’être un peu long.

Amazon, pour commencer, il faut bien prendre la mesure de ce que c’est (et ce site est pas mal fait pour ça ):

  • Un chiffre d’affaire qui est supérieur au PIB de la moitié des pays du globe (34 milliards de dollars en 2011) – shebam !
  • Un nombre de clients hebdomadaire qui représente plus de deux fois la population française (137 millions en 2011) – pow !
  • Des entrepôts dont le volume est supérieur à celui de 10,000 piscines olympiques – blop !
  • Plus de 50,000 employés répartis un peu partout dans le monde – wizz !

Niveau activité, le fleuve en charrie pour tous les goûts :

  • Des biens de consommation culturelle physiques : livres papier, CD, DVD, jeux vidéos
  • Des équipements électroniques pour les utiliser
  • Des biens de consommation culturelle dématérialisés : ebooks au format kindle et MP3
  • La liseuse Kindle pour lire les premiers
  • Des fringues, des chaussures, de l’électroménager, des jouets, des jeux de société, des trucs pour la maison…
  • … et de la bouffe

Mais Amazon, c’est aussi pas mal de services plus ou moins connus :

  • Le marketplace, la plateforme de vente qui permet à tout un chacun de créer son petit commerce (=échanger des biens contre des sous)
  • Amazon cloud, espace de stockage distribué dans le nuage réseau qui permet de sauvegarder les photos de son chien et d’y accéder de n’importe où
  • Cloudfront, un CDN (ou content delivery network) qui permet d’envoyer à toute vitesse des données comme de la vidéo à l’autre bout du monde
  • Kindle Direct publishing, qui permet à des auteurs sans éditeur d’aller à la pêche aux lecteurs en publiant et en vendant leurs œuvres au format Kindle

Amazon permet donc beaucoup de choses, et il est probable que j’en oublie.

Quelles seraient donc les raisons de boycotter ce mastodonte de la net-économie qui a su surfer sur toutes les vaguelettes générées par le tsunami d’Internet ? Il y en a plusieurs. Et hop, je vais refaire une liste.

  • 1) Trop c’est trop : tant de marchés concentrés chez un seul acteur, c’est le summum de l’intégration horizontale, verticale et en diagonal. Les économies d’échelle rendues possibles par la mutualisation des infrastructures crée une distorsion de concurrence, entrainant un risque monopolistique que même les tenants de l’économie libérale ne cautionnent pas. Les librairies traditionnelles y ont déjà laissé leurs plumes et leur duvet, d’autres secteurs voient également leurs emplois menacés. Comment les commerces de proximité peuvent-ils soutenir la comparaison quand Amazon, en bon adepte de la technique du dumping, se permet de vendre à perte pour pénétrer un marché ?
  • 2) Parmi les 50,000 employés d’Amazon, il doit y en avoir deux ou trois qui sont particulièrement bien rémunérés : ceux qui sont en charge de mettre en place les montages fiscaux pour faire payer le moins d’impôts possible à la société. En Angleterre, par exemple, elle s’en sort avec un taux d’imposition que n’importe quel contribuable lui envierait : moins de 1%.
  • 3) Les conditions de travail dans les entrepôts, particulièrement en périodes de fêtes, ont été plusieurs fois dénoncées à coups de reportages, d’articles, de livres. Cadences folles, suspicion généralisée, absence de reconnaissance pour des intérimaires interchangeables, c’est ici.
  • 4) Venons-en à un sujet plus précis, celui des livres numériques. Le problème des entrepôts est naturellement écarté, mais tout n’y sent pas la rose pour autant. Le service Kindle Direct Publishing permet aux auteurs de s’autopublier tout en bénéficiant de la force de frappe marketing d’Amazon : une vitrine, la possibilité de récolter des critiques, d’apparaître dans le classement des ventes, d’entrer dans le jeu des recommandations, de se faire payer à hauteur de 70% du prix de vente. Et voilà comment on offre à Kylie Ravera la possibilité bouleversifiante de se retrouver aux côtés de Marc Levy dans un même panier. Mais : l’auteur pourra se plaindre des conditions d’exclusivité imposées par le géant s’il souhaite bénéficier de tous les avantages du programme KDP, tandis que le lecteur bien informé fera légitimement la moue en apprenant que les fichiers de la plupart des ebooks sont DRMisés pour en empêcher la copie incontrôlée* et que leur format est propriétaire. En cas de perte, on l’a dans le baba.

En résumé :

  • Vous pensez que « Small is beautiful », que « Local smells better » ou que “Too big is bad for economy”: boycottez Amazon.
  • Vous pensez que l’optimisation fiscale, c’est le mal : boycottez Amazon.
  • Vous pensez que l’être humain doit s’épanouir dans son travail : boycottez Amazon.
  • Vous estimez que les DRM et les formats propriétaires sont les tentacules du Malin sur la page immaculée de vos libertés : boycottez Amazon.

Bien. Maintenant, respirez un bon coup, détendez-vous un peu : nous allons changer de perspective. Laisser de côté ce que certains appelleraient les « bons sentiments » pour faire preuve, au choix, de lucidité, de réalisme, de cynisme. Et, oui, ça passe par une nouvelle liste.

  • Ok, Amazon s’étend partout. Mais peut-on reprocher à une entreprise de chercher des vecteurs de croissance, de les trouver, de les exploiter, de faire mieux que ses concurrents ? Une offre pléthorique, un moteur de recommandations efficace, un service après-vente qui vous renvoie n’importe quel article défectueux avant même que vous n’ayez eu le temps de remballer le vôtre, des livraisons en 24h même si vous habitez dans un trou perdu au fin fond de la campagne… Alors oui, il y a de la casse, des acteurs qui disparaissent. Comme d’autres ont disparu avant eux. Où sont les cordonniers, les couturières, les rémouleurs ? Et personne pour pleurer sur les crieurs publics ?
  • Ok, Amazon est un vilou qui ne paye pas ses impôts. Mais n’est-ce pas le rôle des services de l’Etat de lui faire cracher au bassinet ce qu’il lui doit ? En ces temps de disette budgétaire, à lui de se montrer ferme, de traquer la moindre entourloupe. A chacun son domaine de compétence, ce n’est pas à vous qu’il incombe de faire respecter la loi.
  • Ok, les conditions de travail sont mauvaises chez Amazon. Sont-elles réellement meilleures partout ailleurs ? Si le droit du travail est bafoué, oui, il faut le faire respecter. Sinon… combien d’employés à penser qu’il vaut mieux ça que rien ? Et que ce n’est que de l’intérieur, et à condition que le business perdure, que les choses pourront être améliorées.
  • Ok, la plupart des ebooks d’Amazon sont DRMisés et disponibles seulement dans un format propriétaire. Mais si votre crainte est qu’ils disparaissent de votre liseuse suite à un changement de conditions de ventes de la société et que vous soyez spoliés d’un droit d’usage que vous avez payé, autant imaginer qu’Amazon se ferait seppuku en dansant nu sous la pleine lune un soir de sabbat. Ce serait suicidaire commercialement parlant. Et, comme TheSFReader, pensez aussi à ces auteurs à qui Amazon a sauvé la mise, qui sont allés à la rencontre de leurs lecteurs grâce à sa plateforme.

En résumé :

  • Vous pensez qu’on ne peut pas reprocher à une entreprise de tout faire pour augmenter son chiffre d’affaire : ne boycottez pas Amazon
  • Vous pensez que c’est le rôle de l’Etat ou des organisations internationales de commerce de faire respecter les lois fiscales : ne boycottez pas Amazon
  • Vous pensez qu’il y a des gens qui ont besoin du travail qu’une multinationale peut offrir : ne boycottez pas Amazon
  • Vous voulez soutenir des auteurs qui ont choisi de mettre le fruit de leurs nuits blanches chez KDP : ne boycottez pas Amazon

La fin de l’article approche et je n’ai toujours pas choisi mon camp. Je suis d’accord avec les deux séries d’arguments qui mènent à des positions contradictoires. Le cœur contre la raison ? Ce n’est même pas aussi simple. Contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire, tout n’est pas blanc ou noir.

Une fois n’est pas coutume, je ne vais pas apporter de réponse définitive à cette FAQ et rester dans le gris du questionnement.

[Edit] *Le programme KDP laisse toutefois le choix de DRMiser les livres ou non, la grande majorité des auteurs fait celui de ne pas entraver les possibilités de copie. Encore faut-il trouver où est caché le fichier pour pouvoir le dupliquer...

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Le sondage "Le lecteur que vous êtes": des résultats ?

Oui! Ils sont là!

Le document pdf contient les graphiques présentant les résultats ainsi que quelques commentaires.

Le fichier excel contient les données brutes du sondage expurgées des informations liées à la Tentation ainsi que du contenu des champs libres. Si vous maîtrisez le concept de "tableau croisé dynamique" (j'adore le nom de cette fonction, même s'il ne veut absolument rien dire), vous y trouverez les informations nécessaires pour répondre à des questions existentielles comme : combien les femmes de 26-35 ans habitant en Région parisienne et considérant que les Particules élémentaires est LE livre ultime sont-elles prêtes à mettre au maximum pour acheter un livre numérique.

Et si jamais je me pose d'autres questions sur la Vie, l'Univers et le Reste, je vous redis :-).

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Comment fait-on pour s’abonner à ton blog ?

Voilà une vraie question de FAQ. C’est tout simple : vous voyez la petite étoile orange en bas à droite de votre écran, celle qui est suivie d’une inscription en une langue étrange et étrangère que l’on nomme « anglais » : Follow ? Eh bien c’est justement une invitation à suivre les posts de mon blog. Vous cliquez dessus, vous entrez votre adresse mail ce qui déclenchera l’envoi d’une demande de confirmation, à laquelle vous aurez tout loisir de répondre oui (ou non si vous avez des regrets). Une notification vous sera envoyée à chaque nouveau post.

Cet article manque totalement de fantaisie.

Bon, puisque vous insistez.

 

(Et si l'intégration ne fonctionne pas, voici le lien direct, parce que ce serait dommage de rater ça...)

http://www.youtube.com/watch?v=1TyQaWHcb-U

Voilà, vous l’avez cherché. (Spéciale dédicace à mon illustrateur belge qui se reconnaîtra.)

 

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Qu'est-ce qu'un Super-Lecteur ?

Je devine à vos sourcils levés qu’une définition s’impose. Un super-lecteur est un lecteur doté d’un super-pouvoir : celui de faire connaître votre livre grâce aux 1000 abonnés de son blog, à ses 1000 amis sur Facebook, à ses 1000 followers sur Twitter, aux critiques pertinentes et bien renseignées qu’il poste sur Amazon, Babelio et consort. C’est un prescripteur. Une rampe de lancement vers le firmament de la gloire. En plus accessible que le rédacteur de la rubrique Livres de Télérama ou son équivalent au Monde, mais sinon, c’est pareil.

C’est quelqu’un avec qui vous pouvez avoir ce genre d’échange :

— Bonjour. ( <-- c’est vous, là.)
— Bonjour.
— Alors j’ai écrit un livre que j’autoédite et comme vous avez un blog littéraire avec des chouettes critiques dessus et que vous avez l’air de savoir de quoi vous parlez, je me suis dit que ça vous intéresserait peut-être de chroniquer une saga humoristico-policière en 7+1 volumes.
— Oh. C’est gentil d’avoir pensé à moi ! Justement, ma PAL est toute vide. Envoyez-moi vite votre premier tome !
 

Enfin, ça, c’est la théorie. Dans la pratique, un Super-Lecteur avec une PAL vide, ça n’existe pas. Ce qui n’empêche pas certains d’entre eux de vous accueillir avec cordialité, une promesse de lecture pour quand ils auront le temps, et parfois même des remerciements.

D’autres fois, ça se passe différemment.

— Bonjour.
— Bonjour.
— Alors j’ai écrit un livre que j’autoédite et…
— Ah.
— Ah ?
— « Ah » comme dans « Allons bon, encore un écrivain maudit qui parce que je publie des critiques sur mon blog s’attend à ce que je me penche sur sa prose toute pas corrigée dont personne ne veut alors que la vie est bien trop courte pour lire des mauvais livres. »
— Mais…
— Ecoute, ma cocotte, tu es la douzième de la journée à m’envoyer ton epub qui ne passe même pas sur mon kindle. Alors si tu veux que je te lise, fais-toi d’abord éditer.
— Ben justement, j’ai essayé, mais…
— Tout livre valant la peine d’être lu trouve forcément un éditeur. C’est comme la gravitation et la connerie de Christine Boutin : une loi immuable de la nature. En attendant, je te range dans mon dossier « spam » à côté des propositions de vente de viagra.
— Mais je ne veux pas vous vendre du viagra…
— Ceci est un mail non sollicité. Veuillez prendre contact avec mon avocat.
 

Il faut reconnaître que lorsque cela arrive, notre ego en prend un coup. Surtout que lorsqu’on s’autoédite, nos chiffres de ventes contraignent déjà la plupart d’entre nous à l’humilité. Nos droits d’auteurs (qui n’en sont pas ; fiscalement, nous sommes des marchands, si nous gagnons de l’argent, nous touchons des bénéfices) nous permettent tout juste de financer la dose de caféine quotidienne indispensable à la prolongation de nos journées de ces quelques heures nécessaires à l’assouvissement de notre coupable passion. Pas de quoi se pavaner avec une Rolex au poignet, peut-être une Swatch, à la limite, avec un bracelet en plastique, et même pas waterproof. Bref, on peut parler de la fierté farouche de l’autoédité, mais on se doit d’admettre que parfois, le moral n’y est pas.

Et un jour, grâce à Google qu’on a sollicité pour surveiller notre e-réputation, on tombe sur ça : http://laboratoiredebricoles.hautetfort.com/archive/2013/05/12/kylie-ravera-la-tentation-de-la-pseudo-reciproque.html. On commence par écarquiller les yeux, et puis on fronce les sourcils, et puis on les défronce parce que ce n’est pas facile d’écarquiller les yeux avec des sourcils froncés, on butte sur des expressions comme « humour raverien » (ohmondieumondieu) et « littérature de personnages » (ohmondieumondieumondieu), on s’empresse de tweeter avant que l’article ne disparaisse dans une faille spatio-temporelle, on le relit un coup histoire de s'assurer qu’on en est bien l’objet et qu’on ne vient pas de se ridiculiser aux yeux de la blogosphère, et… on se pose la Question de la Légitimité.

Parce qu’entre ça et les retours que l’on a eus jusqu’à présent de la part des éditeurs, il y a comme un décalage.

Et puis on se dit qu’on s’en fout, de la légitimité, qu’elle ne mérite même pas de majuscule, et on savoure le moment présent.

De son propre aveu, l’auteur de ce blog n’est pas un Super-Lecteur, puisqu’il se déclare aussi lu que la Newsletter de l’Assemblée Nationale. Pas grave, je l’aime bien comme ça :-).

Il existe en revanche un site où on peut essayer d’en rencontrer, des Supers-Lecteurs; le concept d’AdopeUnAuteur (initié par Neil Jomunsi, auteur prolifique de la maison Walrus qui remet notamment au goût du jour les "livres dont vous êtes de héros" et dont je vous reparlerai bientôt) est très simple : en échange d’une promesse de critique, un auteur envoie à un lecteur une version numérique de son livre, gratuitement. Quelques heures/jours/semaines plus tard, le lecteur publie ses impressions sur le support de son choix.

A priori, une très bonne idée (d’ailleurs, vous avez reconnu, sur le wall des auteurs, la silhouette noire sur fond blanc ?). Mais elle soulève tout de même quelques interrogations, qui transparaissent de façon claire ici: http://armurerie.wordpress.com/2013/05/01/adopte-un-auteur/

Et oui, messieurs-dames, la question de la légitimité que l’on croyait avoir évacuée par la porte est revenue par la chatière. L’échange qui suit ce post mérite également une lecture plus poussée, pour ceux que le sujet intéresse. Les positions tranchées y sont plutôt bien expliquées.

Certaines remarques m’ont un peu déprimée. L’autoédition dégouterait de la lecture ? Seigneur, quelle responsabilité ! Trop ouvert, AdopteUnAuteur se montrerait incapable de séparer le bon grain de l’ivraie ? Ok, je suis donc un genre de graminée sauvage. Et à ce titre, je ne mérite pas de rencontrer un Super-Lecteur.

J’ai ruminé un instant sur ma condamnation de principe. Sur ce que j’ai déjà reçu de la part de mes lecteurs autrement supers et que je ne pense pas leur avoir extorqué. Sur les notions d’humilité, de modestie, de fierté et d’arrogance. Je me suis demandé où je me situais par rapport à tout ça.

Evidemment, je n’ai pas obtenu de réponse.

Alors, j’ai décidé d’en rester là et de retourner m’accorder un shoot de plaisir.

J’ai décidé de retourner écrire.

 

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Le concours LTPR-JE 2ème édition: des résultats ?

Oui ! Ca y est ! Ils sont là : http://jeunesecrivains.superforum.fr/t30619p15-concours-39-les-resultats#561706

Une deuxième place au classement général et quelques bonnes critiques, mais surtout: vous avez été bons ! 17 participants au total qui avez tenté votre chance, vous êtes 7 à avoir classé ma nouvelle dans vos 3 propositions, et 3 à avoir mis le doigt dessus.

Nemesia, du forum JE, a été la première : c'est donc elle qui remporte le prix !

La nouvelle en question, Everian et Adamante, est téléchargeable ici aux formats pdf et epub.

Merci pour votre participation, et rendez-vous bientôt pour une nouvelle édition !

 

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C'est quoi un Arimaspe? Ca se mange?

Non, ça ne se mange pas. Et je ne recommanderais pas d'essayer car c’est plutôt du genre à être situé au sommet de la chaîne alimentaire.

A l’origine, et d’après Wikipédia qui s’appuie sur les écrits d’un certain Aristée de Proconnèse (7 siècle avant JC, ce qui ne nous rajeunit pas), les Arimaspes appartenaient à une tribu de guerriers scythes et occupaient leurs loisirs à combattre les Griffons, gardiens du trésor d’Apollon. Malgré un œil en moins, façon cyclope, il faut croire qu’ils ne se débrouillaient pas trop mal (d’après Aristée, en tout cas. Si vous avez des réclamations, vous savez à qui vous adresser).

Chez Alice Pervilhac, l’Arimaspe est un être relativement humain avec un bandeau sur un œil et quelques supers-pouvoirs contrebalancés par une espérance de vie réduite. Ils sont quelques-uns à vivre confinés au sommet de la Butte Montmartre. Ah, oui, et nous sommes en 2200 et des poussières.

C’est toujours un peu casse-gueule de se projeter dans l’avenir, de créer un futur cohérent avec une notion du chemin parcouru depuis notre quotidien. Et Alice s’en sort plutôt bien.

Dans son XXIIIème siècle, pas de robots, de conquêtes spatiales, de cataclysme causé par une guerre thermonucléaire totale, mais un environnement relativement proche de celui que nous connaissons, avec un euro toujours en vigueur (pas de Marine à l’horizon) et… sans téléphone portable. Pas d’Internet non plus, mais des clés USB tout de même, et une héroïne qui préfère prendre ses notes sur du papier. Pas de technologies délirantes, donc, et même un peu moins que ce que nous connaissons. Vous avez dit steampunk ? Oui, moi aussi, je l’ai pensé. « Neo-rétro-futurisme » serait peut-être le terme qui conviendrait le mieux pour décrire ce Paris parallèle. L’ambiance m’a rappelé Adèle Blanc-Sec par certains côtés, et c’est assez remarquable de la part d’Alice d’avoir réussi à l’installer en si peu de pages.

Le format (une nouvelle lisible en moins de deux heures) se prête bien à l’histoire qui est développée : celle de Clémence Escoffier, médecin légiste humaine et solitaire, convoquée pour une enquête sur la Butte par les mystérieux Arimaspes.

Au final, je n’ai guère eu de mal à tourner les pages virtuelles de cette longue nouvelle servie par un style simple, sans fioritures mais efficace, poussée que j’ai été par la curiosité qu’inspire une étrange créature aux origines incertaines. Il reste cependant beaucoup de questions sans réponses, ce qui a des chances de laisser le lecteur sur sa faim.

Je verrais bien cette nouvelle intégrée dans un recueil qui explorerait les différentes facettes de cet univers, son histoire, ses développements. Que ses mystères nous soient dévoilés par petites touches, à travers d’autres intrigues dont la juxtaposition parviendrait à former un tout cohérent.

Au final du final, Arimaspes est une bonne mise en bouche qui donne envie de pousser l’exploration d’un Paris neo-rétro-futuriste plus loin.

Disponible dans divers formats numériques, plus d'infos sur le site de l'auteur.

 

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Une fée sous amphète, ça donne quoi ?

Un excellent recueil de nouvelles publié par les désormais célèbres Editions Quadrature (celles du Manège d’Isabelle dont je vous ai déjà parlé ). A la base, pourtant, je ne suis pas « nouvelles ». Plutôt « saga en 7 +1 tomes », si vous voyez ce que je veux dire. Mais il n’y a que Christine Boutin qui ne change pas d’avis, et comme (attention, scoop !) je ne suis pas Christine Boutin, j’ai décidé de poursuivre ma petite excursion dans le jardin voisin (c’est une façon de parler, mon chéri, tout va bien.)

Attention : titre trompeur ; les nouvelles rassemblées dans « La fée Amphète » ne traitent pas de trips babacoulesques stroboscopiques ni de descente aux enfers post-rave party. Peut-être sont-elles écrites sous l’effet d’un champignon hallucinogène, mais elles me semblent trop empreintes de lucidité pour cela. En revanche, s’il était encore besoin de prouver qu’humour et désespoir peuvent former un heureux ménage, la fée en question se pencherait assurément sur le berceau du petit.

Car l’humour est bien là, féroce, noir, délectable. Le désespoir aussi, plus subtil, sachant s’éclipser quand il le faut pour laisser la place à un coin de ciel bleu.

Arnaud Modat a la plume facile et l’utilise admirablement pour cornaquer notre ressenti au fil de ces tranches de vie un peu cabossées qu’un « je » complice nous assène. Nous vivons de l’intérieur ces chroniques de l’amour, de la mort, du rapport au père, du désamour. A l’exception notable de la « fée Amphète », où une gamine de huit ans, confondante d’innocence et de gravité, nous balade dans ses rêves de délicatesse. Les autres mettent en scène un homme, parfois un ado boutonneux, en proie à des doutes aussi existentiels qu’universels. Où et avec qui va se dérouler sa vie ? Comment respecter les dernières volontés d’un père qui n’en a jamais exprimées ? Psalmodier la Javanaise en s’accompagnant à la guitare suffit-il pour emballer ? Peut-on communiquer avec son père par télécommande interposée ? Ou vaut-il mieux se défier en combat singulier, façon western ? Voilà quelques-unes des questions abordées. A ces thématiques de fond viennent se superposer des pointes variées qui donnent du relief au paysage : un cynisme à rire ocre dans « A l’école des cornacs indiens », une mélancolie sage dans « Le syndrome du vélo d’appartement », une révolte salutaire dans « Au pied des grands volcans (éteints) », une tendresse inattendue dans « Western domestique ». On rigole aussi franchement, parfois, comme dans « Sa Majesté fulgurante » où se déroule une conversation hallucinée entre les pièces d’un jeu d’échec, ou dans « La tentation du cyclope » dont j’ai envie de vous laisser découvrir le véritable objet. Tandis que la conclusion de « Putain de cirque » vous fera peut-être verser une larme.

Un seul regret au terme de cette lecture achevée en une soirée : que la première nouvelle n’ait pas été la dernière. Parce que j’aurais préféré finir sur une note de légèreté. Qu’après toutes ces épreuves, on ait gagné le droit de dire : « Je suis prêt. »

Au fait, voici l’extrait dont l'humour implacable m’a poussée à dynamiter ma PAL:

" La mer s’était retirée de ma chambre, abandonnant derrière elle une guirlande d’algues accrochée au mur, ainsi qu’une odeur de coquillages, et de crabe mort.

Assis en tailleur sur ma chaise de bureau, surplombant la marée basse, je passais en revue les nombreux reliefs échoués sur le parquet humide : un matelas éventré, de la vaisselle sale, une vieille lettre que je n’avais pas eu le courage d’affranchir, du linge entassé, des livres ouverts, une lampe de chevet hors-service, des plantes arrachées à leurs pots, des boites de thon, une multitude de boites de thon vides disséminées à travers la pièce.

Pendant la tempête, je m’étais solidement attaché au bureau à l’aide de divers câbles électriques passés autour de ma taille et reliés à l’unité centrale de mon ordinateur. Je devais être coincé là depuis trois paquets de cigarettes et demi, à en juger par le cendrier, qui dégueulait largement sur le clavier. De nombreux post-it étaient collés à l’aveuglette, sur lesquels mon écriture paniquée témoignait inlassablement :

« Ça va passer, capitaine »

Je portais un casque sur les oreilles, un micro autour du cou, j’étais sanglé à une guitare, une pédale d’effet accrochée à mes lacets. Les fils de tous ces appareils s’étaient noués autour de moi, à mesure que je me débattais au milieu du mauvais temps.

En état de choc, j’appuyais inlassablement sur la même touche de mon synthétiseur, comme ces automobilistes crashés dont le front repose sur le klaxon.

Cela faisait deux jours que je composais la musique originale du déluge. C’était le moyen que j’avais trouvé pour garder la tête hors de l’eau, chaque fois que mon cerveau se mettait en branle et faisait déborder l’univers. Oui, l’univers.

Un sale weekend touchait à sa fin.

Revenant lentement à la vie, je balayai la pièce (du regard) à la recherche d’un éventuel pot de chambre. Les volets étaient fermés. J’ignorais si nous étions le jour, la nuit ou en octobre."

« La fée Amphète » a la saveur douce-amère d’une marmelade à l’orange. J’espère avoir réussi à vous donner envie d’y goûter.

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Qui est Otto Rivers ?

Forcément, il est pote avec Kylie Ravera. Mais pas que.

Imaginez : vous êtes assis à la terrasse d’un café, sirotant une menthe à l’eau ; un rayon de soleil vous chatouille nonchalamment le bout du nez tandis qu’un pigeon roucoule à votre oreille « spring is coming » ; pour fêter l’évènement, une cacahuète finement salée s’apprête à trouver son chemin vers votre bouche entrouverte. Votre regard, soudain, est attiré par un jeune couple : vous froncez les sourcils. Vous les connaissez. Ce jeune homme brun à l’air un peu perdu, séduisant de maladresse… Cette femme aux traits fins, jolie avec son air butée, et qui semble décidée pour deux… Où donc les avez-vous déjà rencontrés ? Mais oui, bien sûr ! Dans votre mémoire cinématographique… Grégory Peck et Audrey Hepburn, ce sont eux ! Avec curiosité, vous les regardez s’approcher. Ils gesticulent beaucoup, quelque chose semble les perturber. Vous finissez par distinguer leurs paroles. Et vos sourcils font la route inverse pour venir se percher tout en haut de votre front : Grégory et Audrey sont toulousains. Et ça s’entend.

Félicitations : vous venez de faire connaissance avec les héros de « Film noir dans la ville rose ». Et après le manège désenchanté d’Isabelle, les questions métaphysiques de Jean-Fabien, les intrigues politiques de Régis et les rois moches qui puent de Catherine, je vous propose de goûter à un peu de légèreté.

Cessez de jouer les soliveaux : avalez votre cacahuète et venez me rejoindre de l’autre côté de la caméra.

Car Film Noir se lit comme on regarde une bonne vieille comédie américaine des années 60. C’est frais, c’est drôle, c’est bourré de références, de rebondissements et de surprises. L’intrigue est celle d’un thriller qui se jouerait dans un décor de cinéma : un réalisateur assassiné, un producteur louche, un suspect idéal loueur de DVD, une ingénue pas si ingénue mais férue de vieux films, et une énigme futée dont la clé se trouve chez Hitchcock, Lubitsch et leurs potes. On y croise aussi une galerie de personnages fantaisistes, qui prennent un malin plaisir à ne pas être ce que l’on croit.

La ville rose (à prononcer avé l’assent) offre un cadre idéal à ce polar humoristique, dont on appréciera la faculté à faire oublier tout un tas de trucs désagréables – comme la crise, la déliquescence morale de la classe politique, la Corée thermonucléaire, non-mais-allô-quoi™ . Ce qui, il faut le reconnaitre, ne fait pas de mal.

La seule question à se poser réellement avant de consommer ce Film noir concerne l’accompagnement : popcorns caramélisés ou esquimaux glacés ? Une fois celle-ci résolue, vous vous rendrez avec bonheur sur le fort joli site d'Otto Rivers pour y commander son roman.

Otto est également disponible à l'adoption via le site Adopte un auteur.

Autres critiques:

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Publié dans Coups de coeur | Marqué avec , , , | Commentaires fermés sur Qui est Otto Rivers ?

Que cherchent les visiteurs qui viennent sur ton site web ?

Par le pouvoir mediumnique du crâne ancestral de Google Analytics, je détiens la force toute puissante qui me permet de lire ce qui se passe dans certaines de vos petites têtes. Surtout, à vrai dire, quand vous avez utilisé le moteur de recherche à l’origine du verbe « googler » pour venir jusqu’à moi.

Sans surprise, l’explorateur qui s’aventure dans les méandres foisonnants de mon blog y cherche tout d’abord des informations sur « Kylie Ravera » (et ses nombreux avatars orthographiques). Ça ne tombe pas trop mal, d’autant que je n’ai guère d’autre concurrente sur le sujet qu’une jeune étudiante de l’Antelope Union High School, Arizona. (A ce propos, si un croyant voulait bien brûler un cierge pour moi et prier pour qu’elle ne se lance pas dans des études de droit, ça m’arrangerait rapport à un potentiel procès pour usurpation d’identité. Merci d'avance.)

Ensuite, petits coquins qui préférez garder vos sous pour acheter des paquets de fraises tagada, « la tentation de la pseudo-réciproque gratuit » semble avoir la côte auprès de vous. Ça tombe bien, puisque justement, c’est gratuit.

Vous vous interrogez également pas mal sur « combien de temps ça prend d’écrire un livre » et « écrire un livre ça rapporte combien ». La réponse à ces deux questions étant « ça dépend », nous pouvons passer à autre chose de plus amusant. Ce que j’appellerais : les erreurs d’aiguillage.

Je me demande quelle a bien pu être la réaction de ces pauvres navigateurs qui ont fait naufrage à leur corps défendant sur le site de la Tentation. Et pour leur éviter une nouvelle déconvenue s’ils devaient revenir faire un tour par chez moi, je vais prendre leurs schmilblicks un par un et tenter de les faire avancer d’une petite case sur leur jeu de l’oie (de psychopathe, quand même, des fois).

  • « public cible un gars une fille »

Peut-être un sujet de thèse ? En tout cas, moi, KR, 36 ans, CSP+, mariée-un enfant, j’en suis.

  • « a quelle age a ton un rib »

Ma foi en l’Education Nationale me fait espérer que tu n’as pas encore l’âge pour ça, mon petit. Et file dans ta chambre avec ton Bled.

  • « air bowling alcool dans les yeux »

Faire rouler bourré un truc qui n’existe pas, ça peut piquer les yeux.

  • « camembert des ventes d'ipad en 2012 »

Ceci est un camembert des ventes d’iPad en 2012.

Ne me remerciez pas, c’est mon boulot de savoir des trucs pointus comme ça.

  • « comment écrire kylie en français »

Je sèche. Mais à l’envers, ça donne ça : ǝıןʎʞ.

  • « comment savoir si l'envie d'écrire n'est pas une passade »

Se lancer dans une saga en 7 tomes, 280 chapitres, 2000 pages malgré le désintérêt chronique des éditeurs et se répandre en bêtises sur son blog pour repousser le moment de s’attaquer au 8ème donne une assez bonne idée de la réponse.

  • « doliprane en france graphique »

La France Graphique est un beau pays plein de courbes, de pentes et de camemberts AOC. Peut toutefois donner mal au crâne si on cherche à l’interpréter, donc il n’est pas inutile de garder un cachet de Doliprane sous la main.

  • « faire quelque chose de bien pour noel »

Ben oui, tiens ! Comme offrir l’intégrale de LTPR à tous ses copains !

  • « grandes blondes avec forte poitrine »

Ha ha. Raté.

  • « je suis en dos sur mon clavier »

J’ai essayé. C’est plus facile d’écrire avec les pieds.

  • « l'x ecole du porno »

Désillusion : n.f. Perte d'une illusion; sentiment d'une personne qui découvre une réalité non conforme à ce qu'elle attendait ou avait imaginé.

Surtout si vous vous êtes tapé deux années de prépa pour en arriver là.

  • « le stylo qui vibre quand il y a des faute combien coute t' il? »

Le même prix sans doute que la Potion du Dr Jarnac qui soigne la crédulité.

  • « orthographe "vous tenez à coeur" »

Service Littéraire ! Je t’ai reconnu ! :-)

  • « peut-on dire que l'ordinateur est incontournable ? »

Ça dépend d’où il est posé.

  • « qu'est-ce que tu fabriques »

Oh, ça va, si on peut plus s’amuser cinq minutes…

  • « quesque sa fait de se tirer un plomb dans la téte »

Il n’y a pas le commencement d’un début de réponse à cette question sur mon site. Je peux tout de même affirmer que ce n’est pas une bonne idée. Et à toutes fins utiles : http://www.sos-suicide-phenix.org/

  • « quesque tu gagne au juste prix »

Un déficit patent en culture ludo-télévisuelle ne me permet pas d’apporter une réponse circonstanciée à cette interrogation.

  • « je reve d etre envahie par des tortues »

… Moi aussi.

  • « si kelkun m'ennuie a ki on doit porter plainte pour une femme qui nuit mon mariage »

Avez-vous pensé à la magie ? Un petit rituel vaudou, peut-être, ou une conjuration des forces de l’ombre ? La crainte d'un effet boomerang des méchants lémuriens quantiques m'empêche de référencer un lien vers des sortilèges obscurs, mais vous trouverez ici un petit rituel de magie blanche pour récupérer votre amour perdu. (Je n'ai pas eu l'occasion d'essayer, mais si je peux me permettre de passer un message personnel, M. KR, te voilà prévenu).

Voilà, avec tous ces éléments de réponse, j’espère que vous ne viendrez plus chez moi par hasard.

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