Que faut-il penser du programme de lecture sur abonnement "Unlimited" d’Amazon ?

Je ne me permettrais pas de vous dire quoi penser sur quel que sujet que ce soit, l’idée de ce post est plutôt de vous exposer ce que j’en pense moi.

L’illimité appliqué aux contenus culturels numériques

L’histoire commence dans le noir puits de l’illégalité, avec la musique tout d’abord (quelqu’un se souvient du haro des majors du disque sur le format mp3 ?) suivi rapidement de la vidéo, la technologie du peer-to-peer ayant fait le lit de cette époque où nous étions tous des pirates (oui, toi aussi, là-bas au fond, comment expliques-tu la présence de tous ces tubes des années 80 sur ton walkman numérique ?). Il suffisait qu’un pékin uploade son contenu rippé et tout le réseau pouvait en profiter. Comme les pékins étaient nombreux, l’offre s’est vue d’un coup exploser par rapport à la capacité de stockage d’un disquaire ou d’un magasin de DVDs, et nous avons goûté à l’infini sans trop nous soucier de la sueur du créateur et de sa juste rémunération. L’illimité a commencé à sortir de son puits avec Deezer et Spotify pour la musique, il en sortira bientôt un peu plus avec des offres comme Netflix pour la vidéo. Il s’agit pour l’essentiel de streaming : les contenus ne sont pas disponibles hors connexion (à moins d’utiliser des logiciels compilés dans le puits pour contourner cette limitation, et même si Spotify offre une option de téléchargement à ses clients premium, cela reste avec des contraintes d’usage importantes). Pour la musique, en tout cas, ces offres ont semblé contribuer au déclin du piratage, même si la rémunération des artistes n’a pas de quoi faire sauter au plafond (je pense qu’ils préfèrent qu’on achète leurs albums en numérique sur iTunes ou… Amazon).

Quid du livre ?

Déjà, il faut accepter qu’à l’instar des contenus audio et vidéo, il s’envisage au format numérique. Ce qui est loin d’être acquis pour pas mal de gens. Ensuite, et même s’il y a quelques initiatives de type « puits » pour proposer de télécharger des ePubs pirates, la proportion de livres disponibles reste inférieure à ce que l’on a vu pour la musique et la vidéo. C’est pire pour les offres légales existantes. Car il y en a déjà, des librairies en lignes qui proposent de consommer la chose écrite sur abonnement. Seulement, elles n’ont pas réussi, pour le moment, à convaincre un panel conséquent d’éditeurs.

C’est sur ce terreau que débarque Amazon avec sa force de frappe cosmique.

Pour dix brouzoufs par mois, vous pouvez gorger votre Kindle de livres (que vous ne lirez peut-être jamais, faux boulimique que vous êtes !). Les livres ne sont toutefois disponibles que le temps que dure votre abonnement au service, il ne s’agit donc pas d’un achat définitif. Le contenu du catalogue reste également une incertitude de taille, puisque les accords se signent éditeur par éditeur dans le plus grand secret. Une hypothèse fait état du reversement d’un montant équivalent à celui généré par un achat, mais pour des formats numériques vendus à des prix situés entre 8 et 15€, ce n’est pas évident (et on comprend au passage pourquoi Amazon essaye d’imposer des prix plus bas aux éditeurs pour leurs livres numériques – ceci est une autre bataille sur un terrain attenant).

Quid des autoédités ?

La situation est plus claire pour la cohorte des auto-édités qui utilisent le service Kindle Direct Publishing.

Ceux qui ont souscrit au programme KDP Select, sa version premium, se trouvent enrôlés de facto. Ce programme, en échange d’une exclusivité de 90 jours, met à disposition de l’auteur indé quelques outils marketings, comme la possibilité d’offrir gratuitement un livre pendant une durée limitée pour en faire la promotion, ou d’entrer dans un système de prêt pour lequel il se fait rémunérer. Amazon a créé un fond renouvelé chaque mois que se partagent les auteurs affiliés en fonction du nombre d’emprunts.

C’est ce fond qui sera également utilisé pour rémunérer les auteurs lus dans le cadre de l’offre illimitée : pour chaque lecteur dépassant le seuil des 10% dans sa barre de lecture, l’auteur marquera un point donnant droit à rémunération.

Un exemple concret

Oui, parce qu'avec un graphique et un peu de maths, c’est plus parlant (et c’est ma marque de fabrique sur ce blog de toute façon ^^).

Amazon_1

En ordonnée : la rémunération mensuelle d’un auteur sur la base d’un fond s’élevant à 1 400 000 euros comme en ce mois de juillet.

En abscisse : le nombre de lectures totales, tous livres confondus, sur un mois.

La courbe rouge suppose 30 titres d’un auteur empruntés par mois, la courbe verte 15 titres. Les chiffres ne sont pas complètement choisis au hasard, je navigue en ce moment entre ces deux eaux avec mes huit livres disponibles sur la plateforme.

Les deux lignes droites représentent une rémunération basée sur des ventes à prix fixe : pour un livre vendu 2,99€, l’auteur perçoit dans les 2€.

Avec ces chiffres, courbes et droites se croisent à 700 000 exemplaires « Unlimited » lus par mois. Cela signifie qu’à partir de plus de 700 000 lectures illimitées au total, l’auteur aurait eu davantage intérêt à ce que ses livres soient achetés dans le cadre d’une offre standard plutôt qu’Unlimited.

De façon plus générale (on aime bien généraliser en maths), il suffit de diviser le montant du fond par le bénéfice rapporté par ouvrage vendu pour voir à quel niveau se situe la zone de basculement pour chaque auteur. Plus un livre vendu traditionnellement (oui, vendre un format Kindle via KDP, c’est en train de devenir traditionnel…) a un prix élevé, plus la bascule interviendra tôt.

Ok, vous allez me dire que je compare des poires et des carottes, qu’il n’est pas établi que l’offre illimitée ne fasse pas lire davantage de livres (je vous sens mûrs pour les doubles négations), que tous les livres achetés dans le cadre d’une offre illimitée ne l’auraient peut-être pas été autrement, que tout le monde ne va pas s’abonner à Unlimited et arrêter d’acheter à l’ancienne mode. Et vous aurez raison. Je vais donc faire un autre graphe.

Amazon_2

Voilà à quoi on arrive en supposant :

1) Cas 1 : que 30 ventes classiques à 2,99€ se sont transformées en 10 ventes unlimited + 25 ventes classiques

2) Cas 2 : que 30 ventes classiques à 2,99€ se sont transformées en 25 ventes unlimited + 10 ventes classiques

C’est un peu troublant d’intégrer que ses revenus varient en fonction d’une donnée qui n’a rien à voir avec notre performance individuelle…

Ce graphe est encore plus rigolo quand on regarde ce qui se passe pour un auteur qui gagne non pas 2€ par livre vendu mais 1€.

Amazon_3

A un chouia près, pour 2 000 000 de lectures Unlimited, tout se vaut.

Pour commencer à gagner de l’argent après avoir abondé un fond de 1,4M€, il suffit à Amazon de signer 140 000 clients à 10€/mois. Histoire de faire un peu de marge, ce qui est quand même le but, disons qu’ils visent 200 000 clients. Combien de lectures par client chaque mois ? 3 ? 5 ? 10 ? Allez, va pour 5.

1 000 000 de lectures Unlimited mensuelles : ça donne une petite idée de l’abscisse à considérer pour évaluer ses revenus.

Taratata

Bon, maintenant que je vous ai assommés de calculs pour ce qui est à ce jour le post le plus long (et peut-être le plus barbant) de ce blog, je vais quand même préciser que je ne souscrirai à l’offre d’Amazon ni en tant que lectrice ni en tant qu’auteur.

En tant que lectrice : je n’aime pas être dans l’incertitude d’avoir filé ou non à un auteur de quoi se payer un paquet de fraises Tagada. Je n’aime pas qu’un abonnement me pousse à consommer pour que je sente que j’en ai eu pour mon argent. Je n’aime pas la préselection, la paresse que cette offre risque d’induire chez moi et qui m’empêcherait de regarder ailleurs s’il y a mieux. Je n’aime pas l’idée qu’un livre disparaisse de ma bibliothèque à la fin d’un abonnement. Je n’aime pas sentir des menottes à mes poignets.

En tant qu’auteur : je n’aime pas qu’un fond administré de façon arbitraire décide de ce que vaut ma prose. Je n’aime pas l’idée d’exclusivité liée à KDP Select. Je n’aime pas sentir des menottes aux poignets de mes lecteurs.

Conclusion (enfin !)

Je comprends que la relation entre les auteurs autoédités et Amazon puisse être compliquée. Depuis le début de l’année, je réalise 80% de mes ventes sur cette plateforme. Le processus de publication est clair, j’ai pu coupler mes livres numériques avec leur pendant papier, j’y ai plein de petites étoiles laissées par des lecteurs. Mais ça ne suffit pas à m’acheter.

Vous allez me dire: pourquoi, dans ce cas, avoir passé une soirée à tracer des graphes sous Excel et à simuler des revenus sur des bases aussi solides que celles d’un article de Voici, au lieu d’avancer dans l’écriture du tome 8 de la Tentation de la pseudo-réciproque…

Et encore une fois, vous aurez raison.

Pour approfondir le sujet

Article lié

Share
Publié dans Uncategorized | Marqué avec , , , | 3 commentaires

Qu’y a-t-il de commun entre Bouddha, Shiva, le Rien et le Cricket ?

Un livre : celui de Claire Maen. Et aussi l’Inde, le pays dont il est question.

BSRC_couvDès les premières lignes, le lecteur est plongé dans le bouillonnement brouillon qui caractérise les grandes villes de ce pays-continent, une agitation qui enivre souvent, énerve parfois, ne laisse jamais indifférent.

En compagnie de Nali, jeune femme débarquant de Paris pour visiter la réalité de l’Inde, on se laisse porter de ville en ville, de rencontre en rencontre, toutes prétextes à des questionnements dont certains finissent par se voir proposer des réponses. Il n’y a pas d’autre fil directeur que ce cheminement dans la quête d’un certain apaisement, nourrie du besoin universel de trouver du sens à notre présence dans un monde qui ne tourne pas toujours très rond.

L’écriture est riche, globalement soignée, donne lieu à quelques très beaux passages et sert à merveille le propos parfois complexe de ce court roman.

On y trouve aussi une rapide introduction au bouddhisme, aux upanishads (textes philosophiques qui servent de socle à la religion hindoue) et une histoire d’amour – celle que l’auteur semble avoir noué avec l’Inde.

Un roman de dépaysement à lire pour se plonger dans une ambiance particulière, faire remonter quelques souvenirs pour ceux qui connaissent ce pays, et permettre aux autres de décider si l’aventure, qui remue forcément les tripes - dans tous les sens du terme ! - mérite d’être tentée.

Pour se le procurer:

Voir le site de l'auteur.

 

 

Share
Publié dans Coups de coeur | Laisser un commentaire

Qu'est-ce qu'un poisson-perroquet peut connaître à la félicité ?

lfddpImprobable. Vous savez à quel point j’affectionne ce mot et l’idée à laquelle il renvoie – il doit en traîner au moins un dans chaque tome de LTPR. L’improbable, c’est une promesse de surprise, un détour hors des sentiers battus, un petit coin d’inattendu. Improbable : c’est la façon dont on pourrait qualifier, au premier abord, l’affection particulière que j’éprouve envers « la félicité du poisson-perroquet » ; un roman qui, malgré son titre « LTPR-friendly », n’est ni policier, ni humoristique, ni politique, ni mathématique. Pas non plus truffé de trolls et de dragons, de vampires et de loups garous, pas plus que de vaisseaux spatiaux et de technologies du futur délirantes. Mais un roman qui parle de sentiments, qui raconte des personnages, dans une histoire au fil ténu mais néanmoins très dense.

 

Lisa, trentenaire, parisienne. Une rupture et dans la foulée, comme un besoin de se décrasser la tête. Pourquoi pas à l’autre bout du monde, en Indonésie, sur Nusa Kodok, « l’île aux grenouilles », lieu idéal pour pratiquer la plongée et se perdre au milieu des poissons ?

C’est l’expérience que nous raconte Hélène Reynaud dans un récit intimiste émaillé de références musicales, avec un style qui coule comme de l’eau de mer entre les doigts de pieds. On suit Lisa dans sa découverte d’un ailleurs qui s’impose peu à peu comme un ici, on rencontre sa bande de potes qui devient rapidement notre bande de potes. Ben, Alex, Nicole, Matt… Et pour dynamiter tout ça, le personnage de « la Mégère », dont je vous laisse découvrir l’essence véritable. Cela donne tout un petit univers à la simplicité trompeuse, parce qu’il n’y a rien de plus compliqué que la recherche du bonheur. C’est bien de cela qu’il s’agit, au fond : trouver cet équilibre fragile du corps et de l’âme, le point de flottaison, l’endroit où on doit être, avec la personne qu’il faut. En quoi, finalement, l’île aux grenouilles de Lisa n’est pas très différente de l’île aux tortues de Peter…

En conclusion : un roman dépaysant sur la quête du bonheur, plein de doutes et de questions, tricoté d’espoir et cousu de fils multicolores dans lequel je vous invite à plonger, au milieu des raies Manta et des poissons-perroquets.

Extraits:

" Comment n’ai-je pas plus de souvenirs de lui sous l’eau l’an dernier ? Sa fluidité aurait dû me frapper. Il bouge quasiment sans effort, un coup de palme de temps à autre. Mouvements parfaitement maîtrisés, économes en énergie. Jamais il n’effleure les coraux autour de nous en s'approchant pour observer le récif. Bras croisés sur la poitrine, parfaitement horizontal, il fait corps avec l’océan au même titre que les poissons qui évoluent autour de nous. Seules les bulles qui s’échappent de son détendeur rappellent qu’il respire. Au bout d’une demi-heure, nous commençons à remonter le long du tombant et comparons nos jauges : nous avons quasiment la même réserve d'air. Il doit faire deux fois mon poids et consomme à peine plus. En le voyant, je me dis simplement : moi aussi, je veux savoir plonger comme ça.

Immanquablement, être sous la surface me détend. À son côté, je me sens en sécurité. Dans l’eau, flottent entre nous une harmonie nouvelle, une quiétude apaisante. Je n'ai pas besoin de pouvoir lui parler pour lire dans ses yeux le même bonheur évident, celui qui rend toute parole inutile."

 " — Tu sais, la semaine dernière sous l’eau, je regardais les poissons, ceux que je vois tous les jours. Je suis restée à contempler un poisson-perroquet, en train de faire sa vie sur le récif, fouinant le corail, se baladant, tranquillement. C’est idiot, mais ça m’a fait envie. Certains jours, je voudrais être un poisson-perroquet. Pas d’emmerdes, pas de problèmes existentiels, pas de relations conflictuelles. Tu te promènes, tu fais ta vie, peut-être que tu te trouves une copine et tu fais des petits poissons-perroquets. Ou pas d’ailleurs. Et puis un jour, tu te fais bouffer ou pêcher. Et tu meurs. Voilà, simple. Ils doivent être heureux, les poissons-perroquets."

Pour se le procurer:

- Amazon: formats kindle et papier

- lulu.com: formats epub et papier

Le site de l'auteur: http://lafdpp.blogspot.fr/

Share
Publié dans Coups de coeur | Laisser un commentaire

Comment ne pas tomber du côté lourdingue de la force quand on a un truc à vendre ?

L'autoédition est un formidable champ d'expérimentation en ce qui concerne l'écriture - parce que oui, vous pouvez maintenant raconter l'histoire d'un phacochère neurasthénique champion du monde de sudoku envoyé sur la planète Vega pour y apporter un message de paix et d’amour, en alexandrin si ça vous botte, et vous donner des chances de trouver des lecteurs pour adhérer à ce fantastique projet - mais aussi pour tout ce qui touche à la communication.

Communication, oui mais : comment ne pas sombrer du côté lourdingue de la force quand on a un "truc" à vendre ? Le fait que le truc en question ait été tricoté avec vos tripes ne change rien à la perception du récipiendaire de vos messages publicitaires. Et même si, quoi qu’on fasse, on est toujours le lourdingue de quelqu’un (« Ne me SUIS PAS sur Twitter, c’est du HARCELEMENT ! »), on doit quand même tâcher de polluer le moins possible les yeux et les oreilles des gens avec notre « message à l’intention du monde ».

Tous les autoédités sont obligés de se poser à un moment ou à un autre la question de l’autopromotion.

Certains en font des articles de blog pour partager leur expérience sur le sujet – je vais en citer deux qui décrivent de façon assez complète les bonnes pratiques : Comment réussir dans l’auto-édition ? Être visible de Thibault Delavaud et surtout Réflexions sur l’auto-promotion de Jérôme Dumont.

La meilleure voie, à mon sens, est aussi la plus facile à suivre (pour une fois) : tant que promotion rime avec plaisir et sincérité, on ne prend guère de risque. En y ajoutant une pincée de « osef que ça marche ou pas », on a de bonnes chances d’atteindre la sérénité propice à ce qui reste l’essentiel : écrire.

J’insiste sur la pincée d’osef : sans elle, le risque est grand de succomber au « spleen de l’auteur » très bien illustré dans cet article de J. Heska.

Les réseaux sociaux et les blogs sont les outils de base des autoédités, mais il y a également quelques idées originales qui naissent dans les cerveaux fertiles de certains auteurs indés. Et quand ces idées se mettent au service non seulement d’un auteur mais aussi de la « communauté », on touche réellement à la promotion intelligente : celle où pour parler de soi, on parle d’abord des autres.

Quelques exemples :

Hervé Loth a mis en place le site http://www.poulpican.fr/ qui permet d’assurer la distribution de livres autoédités.

Isabelle Bouvier a lancé une radio des auteurs, où chaque auteur peut ajouter une chanson qu’il associe à un livre qu’il a écrit.

Chris Simon publie chaque semaine un « e-magazine » où elle référence des articles qui traitent de l’édition et du monde des livres numériques, avec une bonne place réservée aux autoédités.

Jérôme Dumont propose à nos personnages des « entretiens d’embauche » : voici d’ailleurs celui du chat Perlipopette (où l’on découvre qu’il a un melon de la taille d’une pastèque…).

Il y a certainement bien d’autres initiatives qui, si elles ne suppléent pas l’absence d’un éditeur, viennent apporter à l’autoédité, par petites touches, ce qui lui fait si cruellement défaut : un peu de visibilité.

Et à l’heure où le monde de l’édition classique semble plus fermé et inaccessible que jamais, cette somme de volontés au service de l’écrit et de son partage pourrait bien contribuer à transformer le statut d’auteur autoédité en celui qui, seul, fait réellement sens : celui d’auteur tout court.

 

Share
Publié dans Uncategorized | Laisser un commentaire

Qu'est-ce que ça fait de se faire pirater son livre ?

Ça fait dire: bonne lecture.

 

 

 

 

 

 

Share
Publié dans Making-of | Marqué avec , | 6 commentaires

Qu’est-ce que la réussite ?

Il arrive parfois, quand vous envoyez votre manuscrit à un éditeur, que ce dernier prenne le temps de vous expliquer avec un minimum de détails pourquoi il ne vous ouvre pas ses portes. Dans quelques rares cas, l’analyse est tellement poussée qu’elle tient à la psychanalyse, et vous vous retrouvez avec quelques questions existentielles sur les bras. Je vais garder la plupart de ces dernières pour moi, mais il y en a tout de même une qui mérite à mes yeux d’être partagée.

Il s’agit de la question de la Question.

Pour cet éditeur, un bon livre doit poser une question. Qu’il y réponde n’est pas indispensable, mais il doit au moins exister une interrogation fondamentale qui traverse le livre de la première page à la dernière. Telle une rivière souterraine faisant de temps en temps surface, elle doit conduire le lecteur (qui ignore en général que l’auteur l’a embarqué dans une pirogue) jusqu’à sa destination finale.

Je suis absolument en phase avec cette vision des choses.

Il s’avère (hélas pour moi) que l’éditeur n’a pas vu la « question » de la Tentation. Je me dis qu’il ne doit pas être le seul, alors tel un illusionniste dévoilant le « truc » derrière un tour raté, je vais vous la révéler.

Elle donne son titre à ce post.

Evidemment, que je consacre neuf ans et neuf livres à en faire le tour vous donne une idée de l’importance qu’elle a eue pour moi. Et j’ai fini par trouver « ma » réponse, celle qui me satisfait - la plupart du temps.

Puisque nous en sommes venus aux confidences, je vais vous avouer autre chose : si je ne me suis pas contenté d’une psychanalyse et d’une introspection accompagné de quelques p’tits verres de chouchen, ce n’est pas uniquement parce que l’abus de divan et d’alcool est dangereux pour la santé mais aussi parce que j’ai besoin que d’autres que moi se posent cette question.

Qu’est-ce que la réussite pour vous ? Tient-elle à ce que vous êtes ou bien à ce que vous avez ?

J’imagine que les réponses sont diverses… Au travers de mes romans, j’en ai pensé à quelques-unes.

- Un château à la campagne, un loft dans un immeuble parisien, un pavillon de banlieue ou bien la certitude d’avoir un toit sur sa tête, fût-ce seulement jusqu’au lendemain ?

- Au poignet, une Rolex, une Swatch, un truc quelconque qui donne l’heure, ou bien l’absence du besoin de savoir l'heure qu'il est ?

- Une Ferrari, une Mercedes, n’importe quelle bagnole qui roule ou bien des pieds qui peuvent vous porter jusque là où vous avez envie d’aller ?

- Une bibliothèque, une étagère de livres, une liseuse, ou bien une mémoire capable de se souvenir de tous les bons bouquins que vous avez lus ?

- Des amis, des amours, l’Amour ou bien la conscience profonde de tous les fils qui vous relient au reste de l’humanité ?

- Un empire, un patrimoine, un salaire fixe qui tombe tous les mois ou bien l’impression sans rapport avec vos émoluments de faire exactement ce pour quoi vous êtes venu au monde ?

- Des dizaines de milliers de romans vendus, un éditeur prestigieux, un livre dans une librairie ou bien une poignée de lecteurs prêts à vous suivre jusqu’au bout de votre histoire ?

- Le pouvoir sur tous, le pouvoir sur les siens, le pouvoir sur soi, ou bien celui de décider, indépendamment du regard des autres, qu’on a déjà réussi ?

Il n’y a pas de bonne réponse, surtout pas une succession hypocrite de « case D » - moi, par exemple, j’aimerais bien avoir une Mercedes :)

Mais en ces temps de pessimisme nécrosant et de nonisme buté, de désespérance complaisante et d’auto-apitoiement alimenté par une vue chromatiquement déformée du jardin du voisin, je pense qu’il n’est pas inutile de prendre quelques instants pour se remettre en tête ses objectifs. Le seul risque que l’on court est de découvrir que l’on en a déjà atteints quelques-uns.

Et d’ailleurs… Si la réussite se mesurait en réalité en une unité qui ne nous sera jamais totalement accessible : en nombre de sourires qu’on aura su faire naître sur notre parcours ?

Ça y est, je l’ai lu sur vos lèvres, le terme consacré qui balaie d’un ricanement moqueur tout ce qui porte la marque infamante de la gentillesse : « bisounours ».

« Nous ne vivons pas dans un monde de bisounours. » Je ne sais pas ce que ces personnages de dessins animés ont pu faire aux jeunes téléspectateurs français des années 80, mais je sais que cette expression me fait saigner des oreilles. (Surtout depuis que je l’ai entendue dans la bouche d’Eric Zemmour pour justifier les casseroles de nos hommes politiques.) Cette phrase d’apparence anodine est dangereuse. Elle légitime n’importe quel comportement, n’importe quel coup bas, et bloque toute aspiration à « un monde meilleur ».

Nous ne vivons peut-être pas dans un monde de bisounours, mais ce serait à mes yeux une réussite ultime que les réflexions de mes personnages vous donnent envie de mieux le définir. De ne plus le mépriser. De ne plus en avoir peur. De l’inscrire à nouveau dans le champ des possibles.

Et pourquoi pas, de m’aider à le construire.

 

Share
Publié dans Uncategorized | Marqué avec | 4 commentaires

Un endroit où on empile des bouquins pour les vendre… ça existe encore ?

Je ne sais pas, ami(e) d’un futur indéterminé. Peut-être que oui, même si le fait que tu poses la question a de quoi susciter le doute.

Il faut dire qu’à l’heure d’Internet, qui est partie pour durer un peu plus que soixante minutes, les choses ont déjà bien changé. Un clic de souris suffit à déclencher tout un tas de processus, qui vont de l’impression à la demande d’un ouvrage jusqu’à sa livraison dans une boîte aux lettres seulement quelques jours après. Plus rapide encore : le téléchargement en format numérique, pour ceux qui se tamponnent la coquillette des bruits de papier qui craquent, de feuilles qui bruissent, de couvertures qui feulent, qui pincent le nez devant un agglutinat de cellulose, qui s’ampoulent l’index à tourner des pages et s’éventrent le pouce sur le tranchant de leurs arêtes.

Nous vivons une époque formidable, zéro délai, un max de stock – fût-il virtuel. Pour pas cher, en plus, du moins tant que le Géant qui coulait naguère des jours heureux du Pérou au Brésil conserve le droit de convoyer ses arbres morts à peine raffinés sans frais supplémentaires.

Pour un autoédité, c’est le pied. Le cloud devient un bon gros lien entre lui et le lecteur, un lien technologique, dématérialisé, qui lui permet de dealer sa came à moindre coût grâce aux ordonnances des blogs, des critiques en ligne, des réseaux sociaux. L’e-bouche à l’e-oreille donne à chaque lecteur le pouvoir de faire un auteur, et à chaque auteur celui d’en devenir un.

Dans ces circonstances, à quoi sert un libraire ? Vestige d’une autre époque, à l’obsolescence programmée, qui malgré le loyer payé en échange de ses mètres carrés n’a jamais tout en stock, subit plus de sautes d’humeur qu’une page web, fronce davantage les sourcils et prélève une partie conséquente de vos bénéfices pour faire tourner sa boutique (et son foyer)…

A quoi sert une librairie ? Entrepôt de livres qui redoutent le retour à l’envoyeur, là où résonne le pilon, vieil Elbeuf regardant de son œil écarquillé l’ombre du Géant obscurcir son bonheur, abri dérisoire où se côtoient vieilles rosses et purs sangs sans savoir à l’avance dans quelle catégorie ils courent – ni pendant encore combien de temps…

A rien, donc ? A quelque chose près. Ce quelque chose qui pour certains compte plus que la vitesse, les avis anonymes, les tops 100, la consommation facile et boulimique alimentant une PAL vertigineuse qui finira par nous survivre : l’humain, l’échange, la possibilité d’un sourire, l’émerveillement enfantin devant les étagères colorées chargées de promesses d’insomnie, le droit de toucher, de manipuler, de feuilleter, de sentir l’objet, de le posséder avant qu’il ne soit tout à fait à nous. La conscience, aussi, que l’argent qui change alors de main a plus de chances de rester dans l’économie réelle, celle sur laquelle 99% d’entre nous comptons pour financer notre quotidien.

La tentation de la pseudo-réciproque est désormais disponible chez Ty-Bull Tome 2, à Rennes.

ty_bull

A la librairie l'Harmattan, à Paris.

harmattan

Et chez Amazon.

Tant que cela reste possible, et dans la mesure de mes moyens, je vous donne le choix.

Share
Publié dans Making-of | Marqué avec , , , | Laisser un commentaire

Même pas peur, oui, mais de quoi ?

De vous parler du livre éponyme, écrit par Luc Venot et édité par les Editions Humanis.

Je vous propose de partir d’un peu loin avant d’en venir au fait. Et de commencer par poser une autre question. Comment choisissez-vous les livres que vous lisez ?

Evidemment, vous n’êtes pas là, devant moi, pour me répondre, vous savez bien que je vous exploite filoutement pour parvenir à mes desseins (ie imposer ma vision du monde via la force de frappe incommensurable de ce blog et de ses pseudos-questions). Voici donc comment ça se passe pour moi :

- la couv’ : je suis du genre à flasher sur une couv. En librairie physique ou virtuelle, une image qui raconte une histoire, m’intrigue, me parle, et hop, l’affaire est presque dans le sac (qui, lui, n’est toujours pas un Longchamp).

- un titre trop bateau viendra refroidir, indubitablement, mes ardeurs, mais a contrario, s’il draine quelque promesse de mystère et d’inédit, c’est avec une excitation décuplée que je m’en irai examiner…

- … la 4ème de couv. J’ai une mémoire de poisson rouge, donc même si ça spoile à mort, tant pis. Je préfère savoir de quoi je vais entendre parler pendant deux, quatre ou dix heures, déterminer si ça me convient, puis l’oublier.

- l’avis des autres, de ces anonymes qui agrémentent leurs joies et leur déceptions de petites étoiles ou de notes-comme-à-l’école: oui, je les regarde, en décidant de m’y fier ou pas en fonction du profil de celui qui a pondu la bafouille attachée. (Message à l’autoédité de passage : il faudra absolument que tu me laisses lire un extrait de ton œuvre avant que je ne l’intègre à ma PAL, critiques dithyrambiques ou pas. Tu ne m’en voudras pas ;-)).

L’ensemble de ces étapes constitue le processus standard qui conduit un livre jusque dans ma bibliothèque.

Maintenant, nous savons tous que les processus sont faits pour être dynamités : deux façons d’y parvenir. Qu’un auteur cher à mon cœur sorte un nouveau bouquin, et je me l’approprie les yeux fermés. (Ce qui arrive de moins en moins souvent puisque les auteurs en question sont de plus en plus morts.) Ou alors, une personne (ou un blog) de confiance me colle un livre entre les mains et me dit de façon plus ou moins subliminale : lis-le. Je finis en général par m’exécuter, faisant fi de la couv’, du titre, du résumé et de tout le reste. Parfois je suis déçue, parfois non, mais même dans le premier cas, j’y trouve mon compte car j’ai l’impression d’avoir mieux compris quelqu’un qui ne m’est pas rien.

mem_pas_peurL« Même pas peur » n’a suivi aucun de ces chemins. Sa lecture m’a été recommandée par son éditeur - être partial s’il en est. Evidemment, c’est son boulot. La méfiance était donc de mise. Là où il a éveillé ma curiosité, c’est qu’il a utilisé comme appât un article publié sur son site où il exprime certaines de ses vues sur l’édition (que je partage, mais là n’est pas la question, du moins pour le moment). Un échange de mails plus tard, je me suis retrouvée avec l’envie d’en savoir plus sur le best-seller si chaudement recommandé par son pygmalion – qui a la franchise d’exprimer, non sans style, ses véritables intentions.

L’envie a été assouvie quelques clics plus tard et la lecture a suivi de peu. Ce qui me permet d’en venir au fait : qu’en ai-je pensé ?

Clairement, ce livre n’est pas pour moi. Dans le sens où il ne remplit pas l’objectif d’évasion que je me fixe dans mes choix de lecture. Evasion par la fantaisie, la science-fiction, la poésie, l’humour, l’époque, la complexité de l’énigme, le gore outrancier, même, pourquoi pas. N’importe quoi du moment qu’il ne s’y reflète pas les miasmes les plus sombres de notre époque contre lesquels nous sommes déjà en lutte au quotidien.

En l’occurrence, la trame touche à ce que je me refuse habituellement ne serait-ce que d’effleurer : les enfants, les ados, et le mal qui peut leur être fait par ceux qui devraient les protéger. De foyer en squat, il est question des abus et des sévices qui conduisent à fracasser des êtres tendres dans leur chair et dans leur tête. Les maltraitances évoquées mettent le cœur au bord des lèvres, et j’ai tendance à préférer, quand je lis, que mon cœur reste dans ma poitrine, même s’il doit battre un peu plus fort. Evidemment, le livre n’a pas valeur documentaire, il s’agit d’un thriller, mais ce genre de cadre et la douleur qui en découle sont tellement à la racine de l’intrigue qu’il est impossible de les ignorer.

Pour le côté thriller, justement, on est dans l’atypique : l’identité du « meurtrier » ainsi que ses motivations sont connues dès le début du livre. Le flic qui va le traquer est déglingué comme il faut, alcolo jusqu’à la moelle et passablement désabusé. Pour le coup: cliché.

Le style est heurté, dopé aux dialogues fleuris, occasion de quelques passes d’arme vannesques – là aussi, on est loin de ma came habituelle et de mon amour immodéré des longues phrases qui font 3,5 kilomètres.

Voilà, pourtant, que ce livre dont la couverture, le titre, le thème, le prescripteur, l’intrigue, le style, n’avaient rien pour me plaire, m’a tenue éveillée jusqu’à ce que je le finisse, d’une traite.

Pourquoi ?

Peut-être à cause de l’intensité de l’écriture, d’une véritable tendresse de l’auteur pour ses personnages, de l’amitié et de l’amour qui poussent partout en rempart à la folie, des éclats d’espoir semés au bord de la route.

Peut-être aussi parce que ça fait du bien de temps en temps de sortir du sentier battu de nos goûts – ou de ce qu’on croit en connaître.

Il n’y a guère que la fin qui me laissera une impression mitigée, par son côté à la fois prévisible sur le fond et grand-guignolesque sur la forme. Impression tempérée par le tout dernier chapitre, épilogue posé comme une feuille d’automne pourpre sur un champ de ruines : magnifique.

Difficile de conclure par une recommandation : je préfère ne pas en faire. Pour 2,99€ le format numérique, vous pourrez vous rendre compte par vous-même de ce que ce livre saura vous apporter ou non.

 Présentation de l'éditeur

Découvrez le phénomène littéraire du premier trimestre 2014 : un thriller inventif et culotté, aussi drôle qu’effrayant, aussi émouvant qu’étonnant. Une superbe histoire d’amitié au cœur du monde des paumés.

Site de l'éditeur

Share
Publié dans Coups de coeur | 6 commentaires

Connais-tu la recette du Moul€ Fric ?

Oui, depuis que j’ai lu le livre de Leonnic Asurgi. Et les ingrédients qui entrent dans sa composition ne manqueront pas de provoquer chez le lecteur de la Tentation un petit haussement de sourcils que l’on pourrait traduire par « Cornegidouille ».

Moule-fric

Vous vous souvenez de mon épiphanie dans une forêt tchèque, celle qui a présidé à la destinée de LTPR ?

Imaginez à présent que son vecteur ait été une entité verdâtre à tête de tortue, pourvue de longues oreilles pointue, d’une certaine propension à léviter, et affublée de quelques TOCs d’ordre grammatical.

Ça aurait pu donner ceci :

"Une histoire tu raconteras. En prépa scientifique évolueront pour commencer les protagonistes principaux. Les tarauderont des questions de légitimité et la compétition féroce ils connaîtront. Les joies (et les peines) d’une école d’ingénieurs ils expérimenteront. Amitié et amour ils rencontreront. Une énigme à résoudre ils auront, et une quête les voyager fera. Sur plusieurs années les faits se dérouleront. La trame, dans une réalité pleine de références documentées ancrée sera. Les excès de la course au fric en passant tu dénonceras. A la Bretagne des clins d’œil appuyés tu feras. Par les calembours et jeux de mots effrayée tu ne te montreras point. Va, vis, écris et deviens ce que peux."

(Oui, je reconnais, c’est un peu pénible à déchiffrer. Lu à haute voix avec une pince à linge sur le nez, ça passe mieux.)

Vous admettrez que la Tentation utilise tous les ingrédients mentionnés dans ce cahier des charges très précis.

Par une étrange coïncidence, il s’avère que Moul€ Fric aussi.

Je ne sais pas si Leonnic Asurgi a visité la même forêt tchèque que moi ou s’il a rencontré une tortue en lévitation obsédée par « à quoi sert donc un ingénieur informaticien », mais à un moment, nos câbles ont dû se croiser.

Le résultat, pourtant, donne quelque chose de très différent de la Tentation.

Déjà, le format en un volume unique de Moul€ Fric en facilite la digestion. Et puis malgré les calembours et les quelques pointes d’humour, le propos général reste au final assez sombre et empreint de mélancolie.

Concernant la forme, on peut mettre un peu de temps à entrer dans le livre qui commence par une présentation assez distanciée des personnages, dont les caractères et les ambitions se révèlent moins à travers les dialogues ou l’action qu’au fil de descriptions. La deuxième partie est plus dynamique et les enjeux plus intimes qui y sont développés ont de bonnes chances d’accrocher le lecteur jusqu’au dénouement.

Au fait, si je vous dis que Leonnic Asurgi a fait des études d’ingénieur et a travaillé à Rennes dans l'informatique pendant plusieurs années, ça ne vous étonnera pas, n’est-ce pas ? 😉

Présentation de l'éditeur

Rien ne prédestinait Ian, Enzo et Rudy à se rencontrer. Issus d’un milieu familial, social et religieux différent, leurs chemins se croisent à l’ESDUR, une célèbre école privée dont la réputation n’est pas à faire et qui trie sur le volet une poignée seulement de futurs ingénieurs. La motivation de chacun des trois jeunes gens n’entrave pas, bien au contraire, une solide amitié qui se noue dès les premiers jours. Contraints de rentrer dans un moule social, le moule du fric, leurs efforts pour y parvenir les rapprochent. L’Entreprise, la mondialisation, les rencontres, les événements marquants de la fin d’un millénaire et le début d’un autre, puis… le hasard, feront le reste. Leurs destins se scellent avec la naissance de Malo qui devra surmonter un drame pour trouver sa voie.

Sur fond d’Histoire, de culture celtique et d’actualités propres à notre société d’aujourd’hui, mais non dénué d’humour et de profondeur, Leonnic Asurgi nous entraîne à la suite de ses personnages attachants, dans un récit rythmé et palpitant.

Site de l'éditeur

Format numérique (Kindle)

Share
Publié dans Coups de coeur | Laisser un commentaire

Que penses-tu de François Hollande ?

J'en pense qu'il a fait mieux que Nicolas Sarkozy: il a réussi à me donner envie de faire de la politique.

(C'est pas comme si je ne vous avais pas prévenus...)

 

 

 

Share
Publié dans My life | Laisser un commentaire