Qu’est-ce que ça fait d’être publié en 30 000 exemplaires ?

C’est cool :)

Tangente_3Depuis ce mois de juillet, les nouvelles de « l’Institut intergalactique où exerce le redouté professeur Phi », jusque-là publiées dans (feu) le magazine Tangente Sup disponible uniquement sur abonnement, paraissent dans son grand frère, Tangente – disponible en kiosque !

Tangente, c’est un magazine consacré aux mathématiques et à son univers au sens large : on y trouve des articles de fond qui vulgarisent certains principes et théorèmes, mais aussi – et surtout – l’illustration des nombreux liens qui existent entre une discipline souvent perçue comme théorique et notre quotidien.

Peut-on gouverner avec des statistiques ? Qu’est-ce qu’un impôt « juste » au sens mathématique ? Quelles équations jouent un rôle dans les prévisions météo ? Comment fonctionne la géolocalisation ?

Voilà quelques exemples parmi beaucoup d’autres de sujets abordés dans le magazine. On y trouve aussi des brèves sur l’actualité des maths (manifestations, concours…), de nombreuses notes de lectures, des jeux logiques… et dorénavant, une nouvelle à caractère humoristico-énigmatique dans un univers qui semblera forcément familier aux lecteurs de la Tentation 😉

Un rendez-vous bimestriel à ne pas manquer !

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Que signifie la littérature dans un monde qui a faim ?

Rassurez-vous, je ne vais pas vous la jouer façon correction de disserte avec analyse de l’existentialisme dans l’œuvre de Sartre. En ayant terminé avec le formalisme académique imposé à mes jeunes et studieuses années, je peux me permettre d’apporter mes propres réponses aux questions vraiment importantes sans être obligée d’aller chercher dans une encyclopédie qui a eu l’idée avant moi.

La littérature signifie plaisir, ce qui permet d’assouvir une certaine forme de faim.

La littérature signifie oubli, ce qui peut servir parfois lorsqu’on a vraiment faim.

La littérature signifie ailleurs et autrement, ce qui donne l’espoir de construire un autre monde avec ce qui nous reste dans le ventre.

La littérature signifie aussi ici et maintenant, ce qui témoigne de notre existence, et de ce qui risque de nous faire crever si on ne change rien.

J’ai reçu aujourd’hui un message qui m’a fait réaliser à quel point ce dernier point était vrai.

Il fait suite à la publication de ma nouvelle, Le plus bel été.

Avec l’accord de l’auteur, je le partage avec vous :

"Bonjour Kylie,

J'ai découvert votre nouvelle Le plus bel été grâce à Twitter. Je ne vous connaissais pas d'avant mais la curiosité m'a fait télécharger votre nouvelle. Et j'ai voulu vous écrire pour vous remercier.
J'aimerais que l'Esperance existe. J'aimerais monter à bord.
J'aimerais ne plus souffrir à chaque fois que mes parents crachent sur les "pédés" sans savoir qu'ils en ont fabriqué une. Mes cicatrices à moi, heureusement, restent à l'intérieur. Des histoires comme la vôtre, même s'il ne s'agit que d'histoires, me permettent d'espérer qu'elles guériront un jour.
Merci encore pour votre message, non pas de tolérance, mais d'humanité."

Ça secoue. Donne à penser qu’on a atteint son but, touché une certaine forme de vérité. Donne envie de continuer à balancer dans la mer des étoiles échouées sur le rivage en espérant que ça fera une différence pour certaines d’entre elles, même si on ne peut pas les sauver toutes.

Sous couvert de divertissement, la littérature permet aussi de partager sa conception de l’humain. D’alimenter, brindille après brindille, un feu qui aura toujours faim.

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Concours JE - 3ème édition: les résultats

Le 3ème concours JE - Mon site à moi s'est achevé !

Bravo et merci aux 7 participants dont 5 ont donné la bonne réponse. Et le tirage au sort a élu J.G. qui a choisi de recevoir le Pack tome I des éditions Walrus.

La nouvelle en question - Le plus bel été - est dès à présent disponible dans le vide-grenier, aux formats pdf, epub et mobi.

N'hésitez pas à la partager.

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Qu’est-ce que tu penses des coïncidences ?

Les croiser dans la littérature me fait généralement grincer des dents – j’y vois la marque de la faiblesse d’un scénario et d’une certaine paresse de l’auteur (sauf lorsque l’on se trouve à proximité d’un générateur d’improbabilité infinie qui sert à propulser un vaisseau spatial ou qu’un mnémonomorphe manipulateur d’entropie se spécialise dans le meurtre par coïncidences.)

Dans la vraie vie, je trouve ça cool.

Comme, par exemple, cette fois où je suis tombée sur Neil Jomunsi dans une station de métro à Paris.

Coïncidence

Je ne sais pas à combien s’élève la probabilité de rencontrer un type que je n’ai jamais fréquenté ailleurs que sur le web, qui vit à Berlin alors que je ne passe moi-même que 4 ou 5 fois à Paris dans l’année, dont je ne connais le vrai visage qu’à travers une vidéo sur Youtube visionnée il y a plus de six mois, à combien, donc, s’élève la probabilité que cela se produise… et que je le reconnaisse. A la station Bonne Nouvelle, en plus. Non, pour un auteur qui a écrit une nouvelle par semaine pendant un an dans le cadre du Projet Bradbury, ça ne s’invente pas.

Ce n’est pas la première fois que ce genre de chose m’arrive. Cet épisode a fait resurgir dans ma mémoire un certain nombre de faits plus ou moins improbables qui ont émaillé mon existence, et que je dézinguerais si je les voyais exploités dans une fiction.

Anecdote improbable N°1

Je sors du lycée en compagnie d’une copine. Nous croisons une jeune fille qui se trouve être une amie d’enfance de ma camarade de classe. Elles ne se sont pas vues depuis des années, je les laisse discuter en me mettant un peu en retrait. Au moment où elles vont se quitter, j’ose interpeler la fille : « Dis, tu n’aurais pas fait un stage de kayak au Canada cet été ? »

Elle me regarde avec de grands yeux avant d’acquiescer.

La veille, j’avais lu un article de Science & Vie Junior qui racontait l’épopée d’une vingtaine de jeunes Français partis au Canada faire du kayak. L’article était illustré par une photo de groupe. J’avais reconnu la fille.

(Ça va devenir compliqué d’expliquer qu’en règle générale, j’ai une mémoire des visages complètement merdique.)

Anecdote improbable N°2

Je fais un stage d’été dans une banque. Une autre stagiaire prend le métro à la même station que moi. Nous sympathisons. Une semaine plus tard, j’apprends qu’elle est la sœur aînée du petit garçon à qui ma mère donne des cours particuliers de maths depuis un an.

Anecdote improbable N°3

Dans l’avion qui me ramène de New York à Paris, il y a mon ancien boss. Et mon gynécologue.

Anecdote improbable N°4

À cause d'une salade mal lavée, je me retrouve hospitalisée pour intoxication alimentaire dans une chambre d'hôpital que je partage avec une autre femme. C'est là que j'écris une bonne partie du tome V de la Tentation de la pseudo-réciproque - avec une perf dans chaque bras pendant 5 jours.

3 ans plus tard, je me rends pour la première fois à la bibliothèque de mon village pour y proposer mes livres. Avant d'être acceptés, ils seront lus par une bibliothécaire - la femme de l'hôpital.

Anecdote improbable N°5

Je bêta-relis le roman d’un auteur rencontré sur le forum Jeunes Ecrivains. Il habite sur l’Ile de la Réunion, ce qui n’est pas exactement la porte à côté. Ça ne l’empêche pas d’avoir fait la même école d’ingénieurs que moi, avec dix ans d’écart. Ni d’être pote avec le frère de la collègue dont le bureau est situé juste en face du mien.


Je ne sais pas laquelle de ces petites histoires avait statistiquement le moins de chances de se produire. Le fait est qu’elles se sont produites. Et qu’elles illustrent plutôt pas mal la théorie du « Petit monde ».

Cela peut paraître contre-intuitif (et même carrément dingue), mais il n’y a que quelques degrés de séparation entre chacun d’entre nous. Ces coïncidences ont beau nous sembler extraordinaires lorsqu’elles surviennent, elles n’en sont pas moins logiques et globalement probables dans un monde qui a vu les liens entre les hommes se multiplier à une vitesse fulgurante au cours de ces dernières années.

Ça donne envie de travailler la qualité de ces liens. D’en éprouver la solidité. D’en faire les vecteurs d’une pensée éclairée nourrie de solidarité et d’empathie. Jusqu’à y trouver une raison supérieure d’arrêter de se mettre dessus pour des conneries.

Les probabilités suivent une loi exponentielle qui ne s'annule jamais – même le très improbable n’est jamais impossible.

Sur cette solide base scientifique, on peut continuer de rêver.

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Concours JE - 3ème édition

Contrairement aux apparences, depuis la publication du dernier tome de LTPR, je ne fais pas que me tourner les pouces avec "Le macramé pour les nuls" sur les genoux.

Si je suis relativement peu présente sur ce blog, c'est que :

1) Je pense avoir fait le tour des questions du type "Pourquoi j'écris ?", "Pourquoi l'autoédition c'est le bien - ou pas ?", "Pourquoi l'autoédition ça marche - ou pas ?", "Qu'est-ce que je peux faire de plus pour réussir à vous coller un exemplaire de la Tentation de la pseudo-réciproque entre les mains ?" etc.

2) Je n'ai pas d'actualité. Ni de nouvelles idées pour sauver le monde à partager.

3) J'écris des nouvelles.

En attendant de me lancer dans un nouveau projet de roman (si si, c'est prévu, les négociations sont en cours avec les personnages), je tâte donc du court. Et histoire de pimenter un peu la sauce, je participe à des concours. Comme celui du forum e-lire en début d'année (avec la nouvelle "Et c'est le temps qui court") et comme celui du forum Jeunes Ecrivains, dans l'édition du mois de juin.

C'est dans ce cadre que je vous propose de participer vous-mêmes à un concours, sur un principe déjà éprouvé à deux reprises, en essayant de découvrir, parmi les nouvelles postées sur le forum JE, laquelle est signée "Kylie Ravera".

Qu'est-ce qu'il y a à gagner ?

Très bonne question, avant de vous farcir 7 nouvelles d'écrivains plus ou moins herbus :)

Maintenant que vous connaissez tous LTPR par coeur et que vous en avez offert des intégrales par brouettées à toute votre famille à Noël, je vais vous proposer de découvrir autre chose : des productions de la maison d'édition numérique Walrus.

Et quoi de mieux pour entrer dans le vif du sujet que de mettre la main sur un pack ?

Ils sont au nombre de deux, et si vous gagnez, vous aurez le choix entre :

1) Le pack dont vous êtes le héros

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Il regroupe 5 livres dont vous êtes le héros à jouer en ePub.

Description de l'éditeur :

> PLONGÉE SUR R’LYEH par Loïc Richard : Mars 1938. L’Allemagne est sur le pied de guerre et l’Europe à l’aube d’un embrasement fatal. Malheureusement pour le lieutenant Dieter Neuer — allemand certes, mais sûrement pas nazi — cette situation critique est sur le point d’empirer lorsqu’il apprend qu’il est affecté à une mission d’exploration qui semble particulièrement tenir à coeur au Führer : un voyage en plein Pacifique à bord d’un sous-marin. L’ambition d’Hitler est claire : grâce à ses chercheurs déments, le dictateur sanguinaire a découvert l’emplacement de la mystérieuse et terrifiante cité sous-marine de R’Lyeh. Oui, vous avez bien lu : là où sommeille le puissant Cthulhu. S’il venait à le réveiller, ce serait l’Apocalypse assurée.

> LE CLAN DES SANGLIERS par Joël Ollivier : Les temps sont durs pour le clan des sangliers : l’hiver vient et les grands troupeaux d’herbivores ne se sont pas encore aventurés dans la vallée. Le vieux Zorn pense qu’ils ne se montreront pas du tout. Or, seules les réserves de viande séchée permettront au clan de survivre durant la saison où les arbres nus sommeillent en attendant le retour du soleil. Le clan des sangliers doit agir ou périr. Roko est un rude gaillard, mais c’est surtout l’artiste du groupe : sous la direction de Zorn, c’est lui qui fait rêver la roche en jetant sur les parois des cavernes les couleurs du souvenir. Roko, c’est vous, lecteur. Vous êtes celui sur qui compte tout le clan des sangliers pour survivre à la famine.

> MENU CTHULHU par Neil Jomunsi : Le plat du jour: une salade de tentacules! Dans ce mini-livre-jeu au format court, vous incarnerez un jeune employé de fast-food qui n’a rien demandé à personne, mais qui devra faire face à une menace cosmique, monstrueuse et visqueuse sortie d’une abominable dimension parallèle. Du Lovecraft dans l’air? C’est possible. Toujours est-il que vous devrez faire de votre mieux pour vous sortir de ce pétrin, et essayer de ne pas entraîner l’humanité dans votre chute! Car autant vous prévenir tout de suite : votre mort sera inévitable ! En revanche, vous allez pouvoir expérimenter 1001 manières de passer l’arme à gauche.

> LA BIBLIOTHÈQUE INFERNALE par Neil Jomunsi : Quoi de plus normal, pour un libraire, que de vivre parmi les livres? Mais il y a toutefois certaines limites à la conscience professionnelle: car lorsqu’un jour le libraire croise le chemin d’un ouvrage plutôt étrange, que le Livre en question s’avère être hautement diabolique et qu’il aspire le malheureux entre ses pages pour lui faire vivre un tourbillon d’aventures infernales, là, c’est une autre paire de manches…

> BIG-BANG À ASTRAHAL par Sébastien Marti : C’est le chaos au royaume d’Astrahal : la destination préférée des héros à la retraite est à feu et à sang depuis que MIRLAIN, un sorcier frappé d’Alzheimer, s’est mis en tête d’ouvrir le multivers aux quatre vents. Le Roi OLDRACH et ses concitoyens se voient alors submergés du jour au lendemain par une cohorte de monstres rejetés par l’espace-temps. La mission s’annonce périlleuse pour les cinq prétendants au titre de sauveur du royaume d’Astrahal.

2) Le pack tome I

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Il regroupe 4 premiers tomes de séries publiées par la maison Walrus.

Description de l'éditeur :

> LE MASQUE ET LA POUDRE, par Hubert Vittoz : Balthazar Falc est la Balle. Du moins l’était-il du temps où la Soufrière, sa cité natale, l’avait élevé au rang de héros pour avoir mis un terme au conflit contre les Masqués. Mais le pourfendeur des forces ennemies a payé sa victoire au prix fort. Hanté par ses démons, il a sombré dans l’apathie avant de se résoudre à disparaître. Balthazar mène désormais une existence recluse hors des murs de la ville avec pour seule compagne sa célébrité fanée, en attendant le crépuscule de sa sinistre existence. Mais le vent finit toujours par tourner : la Soufrière a de nouveau besoin des services de la Balle.

> TRANSOXIANE, par Guillaume Vissac : Misère Balkaï n’est pas une chamane de contes de fées ou de légendes africaines : c’est une traceuse, capable de retrouver ceux qui ont disparu en parcourant les paysages tourmentés de la Transoxiane, notre monde intérieur. Ces transes mystiques lui permettent de subsister comme d’autres font de petits boulots. Un endroit abrité pour dormir, quelques grammes de junkfood, un peu d’herbe pour mieux faire glisser son esprit en Transoxiane, Misère n’a pas beaucoup de besoins,même si la vie ne lui a pas fait de cadeaux. Quand Maude, une adolescente solitaire et amatrice de jeux en ligne, disparaît sur le chemin du collège, certains pensent à une fugue. Misère, elle, sait entendre les âmes : elle sent que la jeune fille est prisonnière quelque part, mais où ?

> LE CABINET DES OMBRES, par Clara Vanely : Des ombres menaçantes planent sur le Paris des Rêveurs. Suite à l’assassinat du député Courcy — l’un des Maîtres Rêveurs de ce côté du monde —, le Procurateur Bartholdi confie à Ernest Bonenfant le soin d’enquêter en toute discrétion. Il faut dire que l’Ether bruisse de rumeurs ces derniers temps… Y aurait-il un lien avec la Porte des Enfers, sculptée par Rodin et abandonnée depuis à la garde de Camille Claudel ? Ou encore avec le terrible secret que renferment les carnets de Dupré ? Démons, voleurs et conspirateurs pourraient bien s’être ligués pour mettre la main sur le précieux Passage vers l’Autre Monde.

> TIME-TROTTERS, par Nicolas Cartelet : Proxénètes, tueurs de chiens, délateurs, tremblez ! Tarentula vient pour vous. Votre tête, rentrez-la dans vos épaules : elle, son sabre et sa folie vous poursuivront jusqu’aux confins de l’espace et du temps. À moins que l’inspecteur Godillot et l’agent Ralph Spieler, respectivement incompétent notoire et espion de renom, ne l’arrêtent avant la fin. À moins que toute cette histoire ne se termine mal, comme c’est souvent le cas lorsqu’une bande de détraqués aussi loufoques qu’imprévisibles se prend les pieds dans le tapis du temps.

Comment participer ?

1) Rendez-vous sur le Forum des Jeunes Ecrivains pour découvrir les nouvelles postées.

*Attention : il faut s'inscrire sur le forum pour pouvoir lire les nouvelles*

2) Une fois que vous pensez avoir identifié ma prose, vous pouvez m'envoyer votre réponse - numéro et titre de la nouvelle désignée - via mon formulaire de contact en précisant bien votre adresse mail.

Une seule participation par personne, sinon, où serait le fun ? 😉

Les votes pour ce concours seront clos en même temps que les votes pour le concours JE, soit le 14 juillet 2015.

Je procéderai alors à un tirage au sort parmi les bonnes réponses pour savoir qui remporte le prix.

À vous de jouer, et bonne lecture :)

 

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Pourquoi le tome 1 de la Tentation de la pseudo-réciproque devient-il gratuit ?

En fait, il a toujours été gratuit puisqu'une simple demande via mon formulaire de contact permettait de le récupérer en pdf, ePub ou mobi par e-mail. Mais tout le monde ne le savait pas.

Et puis il y avait les timides (ou les méfiants) qui ne voulaient pas mettre leur adresse mail entre de possibles mauvaises mains.

Et ceux qui étaient trop économes en clics pour suivre ce parcours balisé de captchas.

Et ceux qui préféraient se servir à une autre source invisible à mes yeux.

Bref, plein de bonnes raisons pour officialiser la gratuité du premier tome de la série sur l'ensemble des plateformes suivantes :

Le pari reste le même: que la découverte des aventures de Peter Agor vous donne envie d'en connaître la suite.

Bonne lecture.

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Es-tu plutôt scientifique ou plutôt littéraire ?

Ah ! Que cette question m’horripile, toute gluante de la colle des étiquettes ! Et qu’il a été frustrant d’avoir à y répondre au lycée avant l’entrée en première. De faire semblant d’y répondre, en réalité, puisque je n’ai jamais réussi à choisir un camp.

Si vous êtes comme moi, peut-être apprécierez-vous cette liste de lectures : http://www.senscritique.com/liste/Scientifiques_litteraires_ne_choisissez_pas_votre_camp/140911

Le romanesque y étreint les mathématiques, les sciences physiques, la logique. Il faut parfois froncer un peu les sourcils pour comprendre. Lever le nez du guidon, prendre un papier et un crayon. Mais c’est justement ça qui est bon.

Attention : je vais peut-être vous révéler le secret du bonheur. Celui, en tout cas, de la source de très grands plaisirs.

Martin Gardner – formidable vulgarisateur ludophile – a appelé ça le « Aha ». L’éclair de compréhension qui vous frappe au moment où vous pigez le truc, où ça devient évident, mais bon sang c’est bien sûr, où « eurêka » se met à clignoter dans votre tête, parce que ça y est, vous avez compris.

Et une intense satisfaction vous envahit.

Ce plaisir-là est accessible à tous. Il suffit de se donner du temps, de prendre goût à l’effort, de se concentrer un peu, de ne pas se décourager trop vite.

Il suffit de se donner du temps – dans un monde et une époque qui nous en laissent de moins en moins.

Il suffit de prendre goût à l’effort – alors que la tendance est au zapping avant d’avoir atteint la moitié du chemin.

Il suffit de se concentrer – alors que les sollicitations futiles se multiplient.

Il suffit de ne pas se décourager – alors que « bon courage » a remplacé « bonne journée » quand on s’est rendu compte à quel point on en manquait.

Ce plaisir-là est accessible à tous, donc, mais il ne se laisse pas facilement attraper.

Il existe heureusement des manières douces d’entrer en mathématiques.

Si vous reprenez ma liste de lecture, vous y verrez l’Affaire Olympia de Mickaël Launay. Un court roman qui peut se lire à partir de 9-10 ans (mais susceptible de plaire à des adultes également) qui nous entraîne dans une aventure mathématique pleine de rebondissements.

Affaire_OlympiaAu travers du regard d’Apolline, une jeune fille de dix-huit ans, on y suit l’histoire d’une société scientifique secrète. (Les lecteurs de la Tentation de la pseudo-réciproque qui se souviennent du D.O.R.M.I.R. devraient d’ailleurs se sentir en terrain connu 😉 ). On y trouve des énigmes à résoudre en compagnie de nos jeunes héros, suffisamment accessibles pour qu’on en comprenne sans problème la solution, même sans être familier des théorèmes et des « techniques » de démonstration. Et tout cela n’a rien de rébarbatif grâce, notamment, à la trame de l’intrigue, plus complexe qu’il n’y paraît, et à son cadre général qui permet de se balader aux quatre coins de Paris, dans un roman truffé de références historiques.

Autre point qui mérite d’être souligné : on y côtoie des femmes qui font des mathématiques. De manière naturelle, comme une chose allant de soi, et qui ne demande pas à être justifiée. Dans un contexte où resurgit encore la vieille rengaine « les filles ne sont pas câblées pour faire des maths », ça réconforte.

Dernière précision utile : c’est très bien écrit.

J’espère que vous trouverez dans ce livre, ou à travers ceux que je propose dans ma liste, des raisons de croire que sciences et littérature sont heureuses en ménage. Et n’hésitez pas à me proposer d’autres titres pour alimenter cette liste qui ne demande qu’à grossir.

Note: Mickaël Launay propose également des vidéos à caractère ludo-mathématique sur sa chaîne Youtube: https://www.youtube.com/user/Micmaths.  

Autres avis sur l'Affaire Olympia:

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C’était comment, le Salon du Livre de Paris ?

Le Salon du Livre a commencé pour moi le vendredi 20 mars vers 12h30, au moment où je me suis dit : tiens, c’est demain que je me translate à Paris pour me vautrer dans les joies d’un bain de foule libriophile, où donc ai-je mis mon billet ?

Je le récupérerai quelques heures plus tard grâce à la diligence de l’être (probablement) humain qui twitte sous @SalonDuLivre et qui m’a guidée sur le sentier angoissant et pavé d’incertitude du « j’ai pas reçu mon billet par mail, ouin, comment je fais ? ».

Ellipse temporelle qui nous permet (presque) d’éviter les deux sangliers écrasés à vingt minutes d’intervalle par le TGV Rennes-Massy de 19h07 (c’est quoi la probabilité de broyer deux de ces pauvres bêtes sur le même trajet ?).

Samedi, 10h30

Je suis dans le métro, ligne N°4, gratuit pour cause d’air irrespirable (mourir, c’est so cheap), et je ne suis manifestement pas toute seule à me rendre Porte de Versailles. J’échange un regard de connivence avec un groupe joyeusement motivé qui débarque du Sud-Ouest, d’après l’accent, avec des poches ventrales façon kangourou qui doivent contenir un kit de survie jambon-beurre avec, caché au milieu, un bouquin pas acheté sur place à faire dédicacer (hou, les vilains !).

Il s’avérera, arrivés à destination, que nos chemins se sépareront, le groupe se dirigeant vers le Pavillon 2 où se tient le Salon du Golf. Tant pis pour le regard de connivence. (Et si ça se trouve, dans leurs jambon-beurre, il n’y avait que des cornichons.)

10h35

Une queue à la française se masse devant le bâtiment autour des entrées avec billet.

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Un type à l’air pas commode passe les troupes en revue et renvoie vers les vestiaires extérieurs les possesseurs de sacs à roulettes. Une petite dame argumente sur sa sciatique et la quantité de livres qu’elle compte acheter au salon, mais le type pas commode s’en moque – c’est pas pour rien qu’il est pas commode.

10h50

J’atteins le sas d’accès sponsorisé par les industriels des labos pharmaceutiques – dix minutes de purgatoire sous une soufflerie, je ne vois pas d’autre explication.

11h00

Fouille du sac à dos.

— Ce livre, c’est pour une dédicace ?

— Heu, non.

— Vous êtes sûre ?

— Ben oui, et puis c’est moi qui l’ai écrit…

Argument recevable. Je remballe mon tome I de la Tentation de la pseudo-réciproque et on passe à l’étape suivante.

11h01

Passage au détecteur à métaux.

Un détecteur à métaux pour entrer dans une librairie. Apple qui annonce sa watch. Amazon qui se lance dans l’édition et recrute un éditeur français. Les centres de désintoxication aux écrans qui se multiplient. La montée du FN.

Bon bon bon. Tout se met en place façon LTPR tome 8, on dirait.

11h05

Je repère la zone réservée aux indés, au numérique, à l’innovation. Passage sur le stand d’Iggybook. Une vitrine web offerte aux auteurs avec des liens vers leurs boutiques et la possibilité, sur abonnement payant, de commercialiser directement un ebook en récupérant 100% du prix. Du  coup, j’ai créé ma page auteur, et en fonction de l’intérêt, je regarderai pour la commercialisation.

11h30

Rencontre avec Luc Deborde, des éditions Humanis. Un de ces éditeurs qui a dit non à la Tentation – mais en prenant la peine de le faire dans les formes. Son site regorge de bons conseils aux wannabes.

12h05

Je me retrouve nez à nez avec François Hollande. Je le regarde. Il me regarde. J’essaye de pénétrer dans son cerveau histoire de modifier deux-trois trucs. Et je me prends un coup de coude de la part d’un Man in Black à oreillette. Quand je rouvre les yeux, le nuage de gens, de micros, de caméras, de smartphones brandis en mode appareil photo, s’est éloigné dans l’allée. Il s’est peut-être passé un truc de ouf à ce moment-là mais comme j’ai probablement été flashouillée, je ne me souviens plus de rien.

12h35

Je repère le stand de leslibraires.fr avec qui j’aimerais bien discuter de leur façon d’adresser les indés, vu qu’ils se présentent comme l’alternative citoyenne à Amazon. Et qu’Amazon, on a beau dire, mais peu ont fait autant pour les indés. Mais ça doit être l’heure de la pause-déjeuner – il n’y a personne. Je repasserai.

12h50

Petit tour chez Gordon Zola, des Editions du Léopard Masqué. Un autre éditeur-qui-a-dit-non mais sympathiquement. On s’était déjà croisés à Saint-Malo, et il s’en souvenait ! Je lui ai demandé de me recommander un de ses polars, et je suis l’heureuse propriétaire d’un exemplaire des Parasites artificiels dédicacé.

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13h15

Je découvre sur Facebook que l’auteur de cette critique du tome I de la Tentation est présente sur le salon. Je prends une grande inspiration et propose qu’on se rencontre. Quelques échanges de SMS plus tard, je la repère entre les deux files d’attente pour Gilles Legardinier et Amélie Nothomb. Les deux grands noms se font face – et au milieu, ça fait un bouchon.

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Bref, elle a l’air intimidée et moi, je sais que je le suis.

Ça me fait penser à ce billet de Catherine Dufour en hommage à Terry Pratchett, où l’auteur de Blanche-Neige et les lance-missiles raconte qu’elle a failli aborder son idole à l’occasion des Utopiales en 2003, mais qu’elle n’a pas osé. Moi aussi, j’étais à ces Utopiales-là. Et c’est Catherine Dufour que je n’avais pas osé aborder.

13h45

Toujours personne au stand de leslibraires.fr. Et moi qui voulais tailler le bout de gras sur toutes ces merveilleuses initiatives qu’auteurs indés et libraires pourraient mettre en place pour se soutenir mutuellement… Comme des séances de dédicaces qui sortent un peu des sentiers battus, par exemple. Ce sera pour une autre fois.

14h00

Je mange des bonbons.

14h30

Oh, un bouquin de maths.

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14h45

La manif des auteurs se met en branle, à coups de crécelles et de flonflons.

Source: Le Monde, Frédéric Potet

Source: Le Monde, Frédéric Potet

En tant qu’auteur qui ne coche pas la même case dans sa déclaration d’impôts, je ne suis pas concernée. En tant que lectrice, je n’ai pas envie que ceux que j’aime disparaissent. Ni qu’on empêche ceux que je pourrais aimer de naître. Le deuxième risque me paraît plus grand que le premier. Les revendications du mouvement me semblent floues, résultant de peurs diverses ; celle que tout change (droits sociaux amoindris, droits d’auteur affaiblis) et que rien ne bouge (contrats d’édition qui ne permettent déjà pas de vivre).

15h03

Point #VendrediLecture dans la zone pique-nique. L’occasion de mettre un visage sur les pseudos de la team qui vous exhorte à partager votre lecture du moment sur twitter tous les vendredis. Ils sont là, autour d’une boîte de muffins au chocolat.

Source: VendrediLecture

Source: VendrediLecture

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Le but de l’association : que la francophonie échange sur ce qu’elle lit, qu’elle discute, qu’elle débatte, qu’elle conseille. Un classement des livres cités est publié chaque semaine, et répondre au sondage vous donne le droit de participer à un tirage au sort permettant de gagner un livre offert par un partenaire.

La position en tailleur convenant mal à mes articulations de je-n’ai-plus-vingt-ans-tenaire, j’en ai complètement oublié de demander si VendrediLecture accepterait un partenariat avec un auteur indé. #VendrediLecture, si tu me lis, la question est posée.

15h30

Je rencontre Vanessa du Frat, auteur de la saga en cours de publication les Enfants de l’Ô. Petit effet « ah ! c’est marrant de se voir en vrai », alors que vous vous côtoyez depuis des années sur Facebook.

15h45

Je sors du Salon du Livre pour me rendre dans un lieu secret avec un objectif secret. Nous aurons, je l’espère, l’occasion d’en reparler.

Et alors, tu vas y retourner, au Salon du Livre, l’année prochaine ?

Question bonus. Je ne sais pas. L’idée de payer pour entrer dans une librairie est un peu étrange. Je ne cours pas derrière les dédicaces non plus (j’aime pas qu’on gribouille mes livres :p), et je n’ai pas l’impression qu’un salon aussi agité soit le lieu idéal pour échanger de manière approfondie avec des auteurs – et ça, bien sûr, j’adorerais.

Reste le point de rencontre.

Mais faire salon à l’extérieur du Salon me semblerait, à tout prendre, une excellente option.

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Tu as quelque chose à lui dire, à Neil Jomunsi ?

Oui, et même que je vais lui faire une lettre ouverte, puisque ça a l’air d’être à la mode. Donc :

Lettre ouverte à Neil Jomunsi suite à sa lettre ouverte à Jean-Marie Cavada et à la réponse ouverte-quoique-un-peu-fermée de celui-ci.

Cher Neil,

Si je prends la peine de te faire parvenir ce message (sous pli discret), c’est que je m’inquiète pour toi. En effet, pour espérer tracer sa route dans le monde sans pitié et envahi de lolcats qui nous entoure, il faut commencer par le comprendre. Or, j’ai l’impression que la moelle substantifique de ce qui fait la grandeur de notre civilisation t’échappe. Je vais donc essayer de remettre tes pendules à l’heure, en espérant qu’il ne soit pas trop tard.

Neil, par ta faute, toute l’économie de la culture vacille sur ses fondements. Peut-être ne l’as-tu pas fait exprès, je vais t’accorder le bénéfice du doute, mais sache que le simple exercice de ton art et tes prises de positions sur le droit d’auteur ont des conséquences catastrophiques, que tu ne sembles pas avoir mesurées, sur tout un tas de gens.

1)    Tu es auteur indépendant

Et en format numérique, qui plus est. Tsss, double faute.

Par ce choix désastreux, tu ôtes le pain de la bouche des éditeurs, des imprimeurs, des distributeurs, des transporteurs et des libraires ; de tant d’intermédiaires.

3 481 600 chômeurs déclarés en France en janvier 2015, Neil Jomunsi. Ne te demande plus pourquoi.

Le temps que des lecteurs passent à lire ta production à vil prix, ils ne le consacrent pas à Musso-Levy-Gavalda qui eux, font marcher l’économie. Les journées durent toujours 24 heures ; les minutes de lecture que tu leur prends, ils ne les récupéreront pas.

2)    Tu estimes que piratage rime avec partage

Rhaaa, mais ne vois-tu pas le sabre rougi du sang des vrais poètes que tiennent entre leurs dents les pilleurs de mots ? Ne frémis-tu pas d’horreur quand, les yeux exorbités par la convoitise, ils cliquent à s’en démettre la phalange sur les œuvres de leurs héros ? Peu importe qu’ils téléchargent plus qu’ils ne pourront jamais lire, c’est du manque à gagner, point à la ligne et retour chariot.

Peu importe, aussi, qu’ils piratent des ebooks à 12€ alors qu’ils les auraient payés en souriant s’ils avaient été à 5€, on ne va quand même pas remettre en question les politiques de prix des grands éditeurs – piliers incontournables, réaffirmons-le, de la chaîne du livre, bien plus que les auteurs.

3)    Tu penses qu’un droit d’auteur qui se prolonge 70 ans après le retour à la poussière du créateur, c’est abusé

Bon, là, ta position met carrément la vie des auteurs en danger. Sans ce délai raisonnable, combien de tueurs à gages seraient recrutés pour snipper les créateurs sitôt le succès rencontré, afin de pouvoir venir s’abreuver gratos à la fontaine de leur gloire ?

Et songe à la détresse de l’auteur décédé assis dans les nuages à la droite de Dieu (ou à sa gauche, je ne sais plus quel est le bon côté. Il y a un bon côté ?) quand il découvrira ses personnages, adeptes de son vivant du plus pur amour courtois, se faisant culbuter sans vergogne par des schtroumpfs en chaleur ?

Et encore une fois, n’oublie pas les ayants-droit. Héritiers, éditeurs, tu n’as pas le droit de casser leur plan de vie et leur business model. Qui es-tu pour expliquer aux premiers que la valeur de ce que l’on possède vient de ce que l’on construit de ses mains car l’avoir n’est rien sans l’être,  et aux seconds que laisser filer les anciens permet de faire de la place aux nouveaux ? Donneur de leçons, va !

4)    Tu soutiens qu’un accès plus large à la culture justifie des exceptions au droit d’auteur

Bisounours. Tu ne fais qu’instiller dans la cervelle de la jeunesse que la culture doit être gratuite comme l’air que l’on respire et l’eau que l’on… Enfin bref. La culture, c’est un produit. Ça s’achète, ça se consomme, ça se jette. Ça doit faire tourner les pépettes. Si on commence à raser gratis, ça va mettre les barbiers sur la paille, et tout le monde voudra être pauvre ou malade ou se crèvera les yeux pour être assisté.

Tu crois réellement que l’éducation, la culture, la lecture peuvent enclencher un cercle vertueux qui empêchera le consommateur de se transformer en voleur ? Le type qui s’emmerde en prêcheur ? La fille en quête de sens en prisonnière volontaire ?

Bisounours.

Oui, je sais, je me répète.

5)    Tu penses être un vrai écrivain

Alors comme ça, parce que tu écris des romans et des nouvelles, du pulp, de la SF, du fantastique, du fantaisiste, parce que Jésus et Hitler se rencontrent dans tes bouquins et que tu fais le zouave avec un traitement de texte dans le métro à Berlin, tu crois pouvoir prétendre au même qualificatif que Victor Hugo ?

Parce que tu as des lecteurs qui trouvent ta production chouette, qui te filent même quelques euros pour la lire, qui la critiquent et la commentent, tu te sens avoir les mêmes ailes que Zola ?

Mais qui donc t’a adoubé dans l’ordre de l’écrivanat ?  Qui t’a choisi, élu, fait entrer dans l’état de grâce seule antichambre reconnue des librairies, des bibliothèques et des salons ?

Tu usurpes ce titre que tu prétends dépoussiérer. Tu ne vaux pas mieux que l’ado acnéique qui épanche ses émois sur un cahier d'écolier, que le vieillard tremblotant qui radote sur des souvenirs plus très frais, que la ménagère qui fantasme sur les péripéties sexuelles de ses héros en papier.

Tu n’as rien à perdre, Neil, comme tu le dis si bien, parce que tu n’as rien gagné.

6)    Tu es végétarien

Qu’est-ce que ça a à voir avec la choucroute ? me demanderas-tu peut-être. Tout et rien. Cela montre que tu as des convictions qui ne vont pas dans le sens du marché. Et que tu sois dans le pays de la saucisse ou dans celui du bœuf bourguignon, ne pas manger la viande qui fait tourner l'économie, ce n’est pas républicain.

7)     Une dernière chose, Neil

Surtout, ne change rien.

Bisous,

Kylie

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Qu’est-ce qu’on a le droit de faire avec la Tentation de la pseudo-réciproque ?

Evidemment, vous avez le droit d’en lire les 7+1+1 tomes – mais vous n’aviez sans doute pas besoin d’un post de plus pour savoir cela. En fait, la question porte davantage sur ce que vous pouvez faire avec mon texte, mes personnages, mon univers.

Elle se pose dans le contexte de la remise par l’eurodéputée Julia Reda, du Parti Pirate allemand, d’un rapport concernant le droit d’auteur, et des réformes qui pourraient y être apportées pour l’adapter aux changements récents liés, notamment, à un usage de plus en plus intensif du web.

Le rapport est accessible ici : https://juliareda.eu/2015/01/rapport-les-regles-au-droit-dauteur-europeen-sont-inadaptees-a-l-internet/

Il propose, en gros, de créer des exceptions au droit d’auteur(1) pour raisons d’accessibilité et de formation, d’harmoniser la notion entre pays européens, de simplifier les modalités pour le prêt numérique en bibliothèque et de revoir la durée de ce droit (actuellement, 70 ans après la mort de l’auteur en France) pendant laquelle les ayants-droits peuvent exploiter l’œuvre de manière exclusive.

Beaucoup d’auteurs sont contre ces propositions. Les lettres ouvertes à Julia Reda se multiplient pour les dénoncer. Les arguments avancés sont, entre autres, les suivants :

- ajouter des exceptions au droit d’auteur fragiliserait une profession déjà malmenée, où la possibilité de vivre de son art est quasi-inexistante. La diffusion gratuite des œuvres pour une étude dans un cadre scolaire, une traduction en braille, un enregistrement en audiobook, créerait un manque à gagner.

- même si le rapport Reda ne préconise pas la légalisation du piratage et le tout-est-gratuit-sur-internet, et bien qu’il réaffirme la nécessité vitale de préserver la rémunération des auteurs, le message passé aux masses avec l’adoption de mesures laxistes irait dans le sens opposé, faisant courir le risque d’une dévalorisation accrue des œuvres avec des répercussions négatives sur l’ensemble de l’industrie.

- tous les acteurs qui participent à l’édition, la diffusion, la commercialisation, la promotion des œuvres sont mieux rémunérés et de façon plus pérenne que les artistes qui en sont à l’origine – pourquoi serait-ce à ces derniers de voir leurs droits rognés ?

- il existe un droit moral sur les œuvres qui se prolonge au-delà de la mort de l’auteur, pour éviter qu’on ne vienne les dénaturer au risque de blesser non seulement les ayants-droits directs mais aussi ceux qui ont aimé l’œuvre originale.

J’ai mis un peu de temps à comprendre ces arguments car j’ai l’intime conviction qu’ajouter de l’huile dans les rouages de la diffusion s’avère être, au final, un bénéfice pour les auteurs. Que les missions d’éducation sont fondamentales et que les livres en sont le bras armé, que créer une horde de lecteurs, par tous les moyens, serait le rempart le plus efficace contre la barbarie – celle de Boko Haram (« Livres,mauvais », rappelons-le) et Cie. Et que, à condition que le prix du livre numérique soit « raisonnable », la très grande majorité des lecteurs seront aussi des acheteurs.

Et puis suite à une discussion avec Denis Bajram, je me suis rendue compte que j’avais les moyens d’avoir cette intime conviction car, contrairement à d’autres, je n’ai rien à perdre. Il est facile pour moi d’affirmer que ce sera mieux autrement parce que même si je me trompe, ça ne changera pas ma vie. Nous avons établi que là où il demande une rémunération pour un travail accompli, je propose que l’on me récompense pour un plaisir apporté. Même si nous avons en commun de nous asseoir derrière une table pour créer un univers où se meuvent des personnages, cette même action lui permet de remplir son frigo et à moi de me payer, de temps en temps, un restau. Parce que mon activité d’auteur, telle que je la pratique, n’est pas un métier (souvenez-vous).

Ceci posé, je peux en venir au cœur de ce post et fixer les règles du jeu en vigueur dans le périmètre de mon bac à sable.

Vous pouvez donc (2) :

  • partager vos exemplaires de la Tentation, numériques ou papier, avec qui vous voulez
  • déclamer tout ou partie de mon œuvre publiquement, avec le ton et l’accent que vous souhaitez
  • la traduire en braille, en anglais ou en bas mandchou
  • l’étudier en classe et la présenter au bac
  • l’adapter en film, en pièce de théâtre ou en BD 😉
  • la pasticher, la caricaturer, la réécrire sans utiliser la lettre e ou à la manière de 50 Shades of Grey (sourire crispé)
  • la proposer à votre bibliothèque, là aussi en numérique ou en papier
  • inventer une autre fin pour le tome 8 parce que c’est quand même pas normal que [SPOILER]

Tant que vous n’en tirez pas de bénéfices financiers, nul besoin de m’en référer. Et si vous avez une idée pour faire tourner l’économie avec cette matière première, on peut en discuter 😉

Je sais que mes livres sont disponibles sur des plateformes de piratage. Je n’ai pas cherché à contacter ces dernières pour essayer de les faire retirer.

Si les utilisateurs de ces plateformes n’ont vraiment pas 3€ à dépenser pour un livre, ils ne me les auraient de toute façon pas achetés.

S’ils sont des téléchargeurs impulsifs, ils ne les liront sans doute jamais.

Et s’ils cherchent juste du contenu gratuit parce qu’à leur sens, les créateurs n’ont pas d’importance… ils n’apprécieront pas le contenu et la philosophie de mes livres et abandonneront leur lecture au bout de quelques chapitres :)

En fait, si vous voulez réellement me faire plaisir, que vous ayez payé ou non pour lire mes livres, je vous invite à laisser une critique, bonne ou mauvaise, sur Babelio, Amazon, Sens Critique ou le site / blog de votre choix. Le reste m'importe peu, et à vrai dire, ne m'inquiète pas.


(1) Il en existe d’ailleurs déjà : http://fr.wikipedia.org/wiki/Droit_d%27auteur_en_France#Les_exceptions_au_droit_d.E2.80.99auteur

(2) Je vous demanderais toutefois de respecter le travail de mon illustrateur et de ne pas réutiliser ses couvs à des fins commerciales. Lui essaye d’en vivre !

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